Pas de l’oie à La Havane
par Louis-Joseph Delanglade
On ne fera croire à personne que Le Canard enchaîné a trouvé, comme par hasard, un beau matin de janvier 2017, les divers documents qui lui ont permis de porter le coup que l’on sait à la candidature de M. Fillon. Celui, celle, ceux qui ont informé l’hebdomadaire satirique l’ont sans doute fait avec l’objectif, en grande partie atteint, de nuire. Certains ont tout de suite pensé à un sordide règlement de comptes entre politiciens de droite. Hypothèse certes crédible. En fait, plombé par cette affaire, M. Fillon pourrait bien ne pas être ce fameux second du premier tour auquel la victoire finale contre Mme Le Pen semble assurée. C’est désormais M. Macron qui a le vent en poupe.
Il se trouve que ce même M. Macron suscite toujours de fortes sympathies jusque dans les rangs du gouvernement (Mme Royal ne tarit pas d’éloges à son sujet) et peut-être même un peu plus haut : on est donc en droit de se demander si le coup ne viendrait pas plutôt de ce côté-là. On ne peut en tout cas que constater la rapidité avec laquelle la « Justice » s’est saisie de l’affaire, emboîtant le pas du Canard et réagissant illico à chaque nouvelle révélation. Or, aux ordres de la Chancellerie, le Parquet national financier est forcément lié au pouvoir actuel. De plus, créé en 2014, à la suite de « l’affaire Cahuzac », il est dirigé par Mme Houlette, elle-même sous l’autorité du procureur général de Paris, Mme Champrenault – toutes deux nommées par M. Hollande d’après la suggestion de Mme Taubira et avec la bénédiction de Mme Royal.
Pour effacer toute suspicion, le mieux serait que le Canard fasse lui-même preuve de transparence en dévoilant ses sources. Il ne le fera certainement pas au nom de la bien commode déontologie, les journalistes pouvant s’exempter de ce qu’ils exigent de tout un chacun. Ce qui compte, paraît-il, ce sont les faits. Mais qui fait les faits ? Les médias, justement. Parce que, comme l’écrit M. Bilger dans Les citoyens sont des journalistes comme les autres ! : « les « faits » ne constituent pas un socle fixe et incontestable qu’il suffirait au journaliste de transmettre […] ils sont d’une certaine manière, à partir d’un noyau dur souvent infime, construits, élaborés et interprétés. »
Les médias bénéficiant de subventions publiques et les journalistes d’une niche fiscale, on est en droit d’attendre la plus grande rigueur intellectuelle. La question du fait tel qu’il est présenté se pose avec encore plus d’acuité dans le cas du service public où des journalistes rémunérés (certains, grassement) avec l’argent de tous les Français sont à l’évidence, dans leur très grande majorité, des militants d’idéologie gaucharde qui ne se privent jamais d’instiller leurs idées. Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter France Inter, de regarder France 2 (3, 5, etc.). D’ailleurs, dans l’affaire Fillon, tout le service public a marché lui aussi au pas du Canard. On comprend donc que Me Goldnadel ait lancé une pétition contre « la mainmise scandaleuse de la gauche sur l’audiovisuel public ». Ce serait faire justice à tous les Français que de leur proposer avec le service public une information honnête dans ses comptes rendus et équilibrée dans ses commentaires. •
Je comprends mal les indignations, vertueuses, rageuses ou indignées sur le coup monté contre le rapace Fillon : c’est très bien joué ! Et il est évident que si un autre candidat de la Primaire l’avait emporté, personne n’aurait entendu parler des émoluments de Pénélope et de ses enfants…
Tout régime a en possession des « armes secrètes » qui ne sont dévoilées que la circonstance l’exige… Pensez-vous que si DSK ne s’était pas fait poisser à New-York par Nafissatou, l’affaire du Carlton de Lille ne serait pas sortie très opportunément, après la Primaire socialiste de 2011, quelques semaines avant l’élection de 2012, pour plomber à mort la candidature d’un socialiste ?
Je ne sais si la presse – ou je ne sais quel État – détient des photos de MM. Macron et Gallet significatives. Si c’est le cas et si certains courants ont intérêt à les publier, elles sortiront le moment venu.
La vie politique oscille, depuis l’Antiquité, entre nobles projets, déclarations fortes et coups bas perfides. « Tonner contre ! » comme dit Flaubert dans « Le dictionnaire des idées reçues ».
ça me rappelle la publication de la feuille d’impôt de J CHABAN DELMAS en 1974, afin de le détruire, à qui a profité l’opération, qui était le Ministre des Finances qui a rencardé le Canard boiteux????????????
Pour moi, il y a bien eu un « coup pourri » monté pour abattre la candidature FILLON.
Mais qu’est-ce que c’est que ces cris d’orfraies, Setadire ? Bien évidemment que le « Canard enchaîné » a été renseigné par Bercy. Qu’est-ce que ça peut bien nous faire ? Il avait les fesses brayeuses, c’est tout… Si le candidat de la fausse Droite n’avait pas arrosé pendant des années toute sa famille, il n’aurait pas eu ce retour du bâton en pleine figure….
Voilà beaucoup de haine étalée…. Dommage… Pour les monarchistes que nous sommes, cette affreuse république nous insupporte, mais nous sommes bien obligés de la subir, tant que nos princes ne seront pas en mesure de s’imposer ou tout au moins de proposer aux Français une alternative. Alors, un peu de raison serait de mise ; un candidat avec un programme valable pour la FRANCE vaut mieux que ce que nous subissons depuis près de cinq ans et ce qui lui est reproché ne l’est que pour barrer la route à la droite afin de perpétuer le système socialiste à travers M. Macron l’ectoplasme, et par jalousie, dès lors qu’il est resté dans la LEGALITE.
La ligne politique de LFAR n’est pas « filloniste ». Entre autres. Cet article ne vaut donc certainement pas soutien au candidat LR. Il vise seulement l’emprise manifestement devenue exorbitante du système médiatico-judiciaire sur le Politique.
Je crains, cher Anatole, que cette emprise du système juridico-médiatique ne soit une réalité absolue, avec quoi il faudra compter de plus en plus… Avons-nous beaucoup contesté ce prétendu « pouvoir » judiciaire qui n’est pas un pouvoir, mais selon la sage Constitution de 58 n’est, selon le titre VIII qu’une « autorité », parmi d’autres (autorité militaire, autorité préfectorale, etc.)
Le système est en train de broyer Fillon le libéral. En sortira-t-il ? En quel état ? Nul ne le sait à cette heure. Il est possible même que, battant Macron de quelques milliers de voix au premier tour, il soit élu au second. Corseté et incapable de bouger le petit doigt.
C’est pourquoi, pour ma part, même si je ne me fais aucune illusion sur le personnage, je voterai Marine aux deux tours, pour faire exploser le système.
On comprend bien que Hollande est engagé depuis pas mal dans temps dans une opération de destruction du seul obstacle à son Opération Macron : François Fillon justement. Dans ses confidences à Davet & Lhomme, le projet de Hollande est explicitement indiqué : anéantir ce PS d’Aubry, Hidalgo, Hamon and Co dont il sait depuis son élection, voir avant, qu’il va briser son programme de réformes et saboter son quiquennat de l’intérieur. Macron est le missile de Hollande, son arme de destruction massive, qui serait menacée par un succès de Fillon. Incidemment, Hollande a compris avant tout le monde et bien avant les primaires de la Droite quelle serait la place centrale de Fillon dans la bataille d’avril/mai 2017, Si l’on veut bien se souvenir de cette « affaire » Fillon/Jouyet, banderille initiale avant la pique Pénélope, tout est bien lisible dans ce coup à bandes multiples. Reste à savoir quelle attitude sera la plus adaptée entre avril et juin prochains, et quel est sinon l’idéal au moins le moindre mal. Une autre petite remarque : que cette Gauche morale – et collaborationniste – des bureaucrates petits-bougeois, tenante du Mariage pour tous, en soit réduite à évoquer la sexualité supposée de Macron montre à quel degré de panique ces tartuffes sont la proie. Il ne faut pas se tromper de priorité.