La démocratie, lorsque rien – aucun principe supérieur, aucune institution dégagée de ses turbulences – ne la surplombe et ne la transcende, engendre toujours et finit immanquablement par ressembler à une sorte de guerre civile plus ou moins larvée, violente et destructive. Ainsi le veut le jeu des partis, des surenchères, de la démagogie, des ambitions, des idéologies.
En instituant l’élection du chef de l’Etat au suffrage universel, la Ve République, deuxième version, prétendait restaurer cette autorité transcendante – en fait d’impossible esprit monarchique – qui dépasserait les clivages et incarnerait la nation dans sa pérennité et son unité. De Gaulle usait d’une expression pour signifier cette prétention : il disait surplomber la vie politique. On voit ce qu’il en est aujourd’hui, où personne ne fait consensus, personne ne jouit vraiment de l’estime et de la confiance du plus grand nombre de Français, où le politique est dramatiquement abaissé, effacé et soumis à tout un système de contre-pouvoirs, voire de pouvoirs de substitution : aux médias, aux juges, aux associations, et aux soutiens des uns et des autres, c’est à dire, au fond, aux puissances d’argent. Macron en l’est l’exemple archétypique si l’on prend la peine d’observer qui le soutient.
De cette situation naît ce sentiment de malaise, de dégoût, de déréliction, de fin de règne, qui étreint le peuple français dans ses profondeurs : cette France périphérique dont Christophe Guilluy a montré la permanence, qui est restée majoritaire, flattée par tous, ou presque, lors des processus électoraux, mais en fait ignorée et inéluctablement trahie par les élites dominantes, dès lors qu’il s’agit de décider du destin national, c’est à dire, puisque tel est le programme des dites élites, de la dissolution du pays dans une certaine Europe, dans le mondialisme, le métissage culturel, financier et ethnique. Patrick Buisson a remarquablement analysé cette dichotomie dans La Cause du peuple … Dichotomie qui est peut-être une version moderne de l’opposition maurrassienne entre Pays réel et Pays légal, ainsi plus actuelle que jamais, pour peu qu’on prenne la peine de l’actualiser.
Un élément supplémentaire et gravissime de guerre civile – encore plus évidente et plus marquée – a été imprudemment introduite dans la vie démocratique et nationale par la politique d’immigration massive, voulue et programmée par le Régime via les élites qui en constituent la caste dirigeante. La présence sur le sol national, de plus en plus mal vécue par les Français comme par les intéressés, de plusieurs millions d’étrangers de civilisation allogène, radicalement différente de la nôtre, de fait antagoniste, conquérante, et revendicatrice de toutes sortes de droits étrangers à nos traditions, pour nous inacceptables, pour eux naturels, ajoute un élément décisif à la tendance inhérente – depuis toujours – à notre démocratie à une forme sourde de guerre civile – ou franco-islamique. Laquelle devient, du coup, nettement plus violente et déstabilisante.
A Alger, Emmanuel Macron, accuse la France – en l’occurrence la République – de barbarie, de crime contre l’humanité, provoquant, bien au delà des communautés pieds noirs ou harkis, un large mouvement d’indignation. A Paris, le président de la République, avant même que la justice ait instruit l’affaire, rend, en présence de force micros et caméras, visite à Théo, culpabilisant de facto les forces de l’ordre. Et, tous ministres, tous médias confondus, la communication officielle ou officieuse ne cesse d’évoquer en continu les violences policières, l’agression dont aurait été victime le même Théo ou ses pareils, en d’autres occasions… Croit-on que cette démagogie groupée est à l’unisson du sentiment des Français ? Qu’elle n’encourage pas les émeutes urbaines où jeunesse immigrée et gauche radicale déploient leur haine et leur violence ? Car pendant que Macron insulte la France à Alger – symbole fort aussi pour l’immigration – qu’Hollande s’apitoie sur Théo ou visite les quartiers, que les médias jugent et condamnent, les banlieues brûlent en région parisienne et en province, chaque nuit …
Ainsi, il n’est ni irréaliste, ni illégitime, de craindre la guerre civile. En un sens, elle est déjà là. Par nature, par pensée et par action, le Régime lui-même l’organise. •
« le Régime lui-même l’organise. » Le régime ou le système d’obédience jacobino-socialo-mondialo-écolo-marxiste entend terminer la révolution enclenchée en 1789. Après les régicides, après les génocides, ils veulent en finir avec le peuple Français dans un immonde populicide. L’invasion migratoire en est l’un des moyens les plus efficaces. Sans la prière des enfants de l’île-Bouchard en 1947, les communistes auraient pris le pouvoir pour en finir avec la France. Sans prière adressée à la Vierge-Marie pour sauver la France, il est fort à craindre que le système parvienne à ses fins !
Le Ciel n’aide pas ceux qui ne bataillent pas avec les moyens humains. Le régime – ou le système, c’est tout un – doit être combattu politiquement. Les Chrétiens prieront, ceux qui ne croient pas ne prieront pas, mais défendre la France, son peuple, son identité, sa civilisation, est, pour tous, un devoir citoyen. C’est à dire, au sens noble, politique.