Aujourd’hui, l’Armée française célèbre cet évènement d’importance : la création du 1er REC, qui est le seul régiment de cavalerie au sein de la Légion étrangère et le seul régiment de la Légion au sein de la cavalerie, ce qui justifie sa devise « A nul autre pareil » qui était aussi celle du Roi Soleil.
Mais cette création porte également en elle une autre charge émotionnelle forte, qui mérite d’être rappelée : ce régiment a été créé avec des contingents de cavaliers tsaristes, les « Russes Blancs », ceux de l’armée de Wrangel, qui luttèrent héroïquement contre la révolution bolchévique.
On connaît le mot célèbre des révolutionnaires bolchéviques, « Février, c’est 1789, Octobre c’est 1793 ». Les marxistes léninistes avaient pleinement conscience de revivre, mais en accéléré, la Grande Révolution fondatrice de 1789, qu’ils voulaient pousser jusqu’à ses extrêmes limites, et dont ils voulaient que « leur » révolution fût la quintessence, l’expression la plus achevée…
Alexandre Soljenitsyne a parfaitement dressé le parallèle entre Vendéens et Russes blancs. Au moment où la Révolution française, puis la bolchévique, ont lancé au monde leur message idéologique, porteur du totalitarisme, de la Terreur, du génocide et du goulag, Vendéens et Russes blancs ont envoyé au monde le message exactement contraire : celui de la liberté intérieure de l’homme, face au totalitarisme ; celui de l’enracinement dans une terre, une histoire, des traditions, face à l’idéologie, abstraite et désincarnée. « Leur patrie, ils l’ont dans le cerveau – disait Charette – nous l’avons sous les pieds… »
Voici comment Soljénitsyne évoque l’héroïque petite Vendée de Tanbow, dans son discours prononcé le samedi 25 septembre 1993, aux Lucs-sur-Boulogne, pour l’inauguration de l’Historial de Vendée : « La révolution russe, elle, n’a pas connu de Thermidor qui ait su l’arrêter. Elle a entraîné notre peuple jusqu’au bout, jusqu’au gouffre, jusqu’à l’abîme de la perdition. Je regrette qu’il n’y ait pas ici d’orateurs qui puissent ajouter ce que l’expérience leur a appris, au fin fond de la Chine, du Cambodge, du Vietnam, nous dire quel prix ils ont payé, eux, pour la révolution. L’expérience de la Révolution française aurait dû suffire pour que nos organisateurs rationalistes du bonheur du peuple en tirent les leçons. Mais non ! En Russie, tout s’est déroulé d’une façon pire encore et à une échelle incomparable. De nombreux procédés cruels de la Révolution française ont été docilement appliqués sur le corps de la Russie par les communistes léniniens et par les socialistes internationalistes. Seul leur degré d’organisation et leur caractère systématique ont largement dépassé ceux des jacobins. Nous n’avons pas eu de Thermidor, mais – et nous pouvons en être fiers, en notre âme et conscience – nous avons eu notre Vendée. Et même plus d’une. Ce sont les grands soulèvements paysans, en 1920-21. J’évoquerai seulement un épisode bien connu : ces foules de paysans, armés de bâtons et de fourches, qui ont marché sur Tanbow, au son des cloches des églises avoisinantes, pour être fauchés par des mitrailleuses. Le soulèvement de Tanbow s’est maintenu pendant onze mois, bien que les communistes, en le réprimant, aient employé des chars d’assaut, des trains blindés, des avions, aient pris en otages les familles des révoltés et aient été à deux doigts d’utiliser des gaz toxiques. Nous avons connu aussi une résistance farouche au bolchévisme chez les Cosaques de l’Oural, du Don, étouffés dans les torrents de sang. Un véritable génocide… »
Ecoutez, en l’honneur de ces Russes blancs qui, comme nos Vendéens, ont tout tenté pour détruire la Révolution, le magnifique chant des Partisans Blancs, qui exalte leur sacrifice et leur grandeur. •
Il fut un temps où dans nos camps le chant des partisans était chanté avec moins de bruitages, moins d’orchestration, mais plus de sentiment, de noblesse et méme de sens du chant des choeurs russes …
Bel anniversaire… Vous auriez pu rappeler que c’est dans ce beau régiment que le Prince – Henri, comte de Paris, Actuel Chef de la Maison de France , à servi… (lieutenant Henri d’Orléans)
Amitiés
Je crois que le Pince a été Capitaine, il y a aussi le très beau chant du 1er Etranger de Cavalerie, particulièrement apprécié lors des veillées de l’AF.