Les lecteurs de Lafautearousseau le savent : depuis que ce site existe, c’est-à-dire depuis dix ans, nous ne donnons pas de consignes de vote. Notre rôle est de préparer les esprits pour une réinstauration de la royauté, pas de participer aux jeux stériles du Pays légal, forcément suivis de désillusions, chaque fois plus cruelles pour nos concitoyens. Ce fut le thème du brillant colloque qui s’est tenu à Marseille, samedi dernier (4 mars) : nous ne nous désintéressons pas de ce qui fait l’actualité politique de notre pays, mais nous n’allons pas nous diviser, éventuellement, entre nous, sur le choix de tel ou tel candidat, à élire dans le cadre d’un système qui est pervers et qui, on ne l’a que trop vu, ne fera finalement que décevoir. Que chacun choisisse donc, en conscience, celui ou celle qu’il pense être le mieux à même de l’être, et que le moins de temps et d’énergie possible soit enlevé au seul militantisme qui vaille : celui qui consiste, dans l’esprit de l’Action française, à être « réellement d’opposition, c’est-à-dire prônant ouvertement la subversion du Régime » (Léon Daudet).
Cependant, nous ne nous interdisons pas de signaler ce qui nous semble devoir l’être, notamment lorsque la malfaisance du programme d’un candidat apparaît particulièrement grave. Ainsi écrivions-nous, en conclusion d’une note du 25 octobre 2016* : « …Voilà, très rapidement, pourquoi, si d’aventure il venait à remporter l’élection, dès le résultat annoncé, l’ennemi s’appellerait : Juppé ! »
Ainsi, et de même, clôturerons-nous aujourd’hui par le même énoncé, où seul le nom de l’intéressé aura changé : « si par malheur il venait à remporter l’élection, dès le résultat annoncé, l’ennemi s’appellerait Macron ! »
Mais, pour commencer, pourquoi nous opposer ainsi, radicalement, à Macron ?
• D’abord parce que, lancé comme un « produit » marketing depuis plusieurs mois, et sous son aspect « moderniste », « jeune », « branché », « Geek » qui comprend l’évolution du monde et de la technique, Macron n’est rien d’autre que le vieux Hollande et son programme, qui aurait subi une opération de chirurgie esthétique, et nous reviendrait avec les mêmes vieilleries, mais paraissant une génération de moins..
• Ensuite, et preuve de sa nocivité, quels sont les ralliements à Macron ? « Dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es », disait Goethe. Dis-moi qui te soutiens, je te dirai si tu nous conviens, pourrions-nous dire à Macron. Et la réponse ne fait aucun doute, lorsqu’on voit, derrière le sémillant homme encore jeune, tant de vieux chevaux de retour, tous imposteurs du politiquement correct : Laurent Joffrin, Pierre Bergé, BHL, Jacques Attali, Alain Minc, Bernard Kouchner, Daniel Cohn-Bendit, Robert Hue, Alain Madelin, Bertrand Delanoë… Sans oublier le dernier des caïmans, rescapé du « dégagisme » qui a « viré » Dufflot et Valls, Sarkozy et Juppé, mais rescapé seulement parce qu’il n’était candidat à rien : François Bayrou soi-même !
Et le sémillant homme encore jeune voudrait nous faire croire qu’il va faire du neuf avec toutes ces vieilleries ? Qu’il incarne une nouvelle façon de faire de la politique, avec tous ces pachydermes, ces pithécanthropes ?
• Mais aussi parce que Macron, ce serait la synthèse entre le libéralisme économique et le libéralisme culturel :
∗ dans le domaine économique, il est pour la dérégulation, pour la fin du salariat et l’ubérisation de la société, pour la suppression des nations et des frontières, pour une immigration massive, qu’il annonce comme un bienfait pour l’économie…
∗ dans le domaine culturel, ce libertaire – dont le fondement idéologique est la doctrine relativiste – est pour une société multiculturelle, pour le « libéralisme des mœurs », pour la fin de la famille traditionnelle, pour le droit des minorités (sexuelles, ethniques et tout ce qu’on voudra, pourvu que cela fasse sauter toutes les digues qui tiennent encore dans notre société) …
Encore fait-on court, ici, pour ne pas épuiser le lecteur, à défaut d’épuiser le sujet !
Oui, vraiment, « si par malheur il venait à remporter l’élection, dès le résultat annoncé, l’ennemi s’appellerait Macron ! » •
Il est l’ennemi même avant , il est l’ennemi maintenant. Un peu plus sournois que Mélanchon ou Hamon mais assez flou et changeant pour qu’on soit averti.
Merci quand même de ces précisions car si « cela va sans dire » c’est quand même mieux en le disant.