« Je suis oiseau : voyez mes ailes !… Je suis souris : vivent les rats ! »
Macron se moque du monde, avec ses ralliements en cascade, qui montrent bien son « parti clic » (il suffit de cliquer sur un clavier pour faire partie de son mouvement) pour ce qu’il est vraiment : un vrai grand magasin, genre Samaritaine, où « on trouve de tout » ; et il a raison puisque, pour un moment au moins, ça marche (c’est le cas de le dire, d’ailleurs, pour un parti qui s’appelle « En Marche » !).
Jean-Yves Le Driant, socialiste bon teint – et, nous l’avons dit, bon serviteur du Pays, comme ministre de la Défense – se rallie-t-il ? Ah, oui, mais je ne suis pas de gauche pour autant, voyez Bayrou, qui me soutient ! répond celui qui réussit le tour de force d’être le chouchou des Banques et le vrai continuateur du plus que calamiteux François Hollande, dont il inspira le programme tant qu’il resta à Bercy.
Madelin, et Perben – donc, en gros, des gens réputés « à droite » – me soutiennent-ils ? Ah, oui, mais je ne suis pas de droite pour autant ! Voyez Robert Hue ou Daniel Cohn-Bendit autour de moi !
Ainsi la chauve-souris de La Fontaine sauva-t-elle par deux fois sa peau : « Je suis oiseau : voyez mes ailes » dit-elle d’abord, puis « Je suis souris : vivent les rats ».
Quel jeu, autre que celui de la chauve-souris, nous joue donc notre Macron, la madone des Banquiers, le fils chéri du « capitaine de pédalo » (dit aussi « Flanby », ou « Fraise des bois », selon qu’on est chez Mélenchon ou Montebourg) ? Aucun ! Macron dit à chacun ce qu’il veut entendre, et il ajoute qu’il nous aime passionnément, et il peut parler sept minutes d’affilée (ouf !) sans que l’on puisse résumer ce qu’il a dit, comme le faisait justement remarquer Marine Le Pen, lors du premier débat télévisé de la bande des cinq, sur TF1…
Le problème est qu’en réalité, contrairement à ce que pensent beaucoup de gens, on ne vote pas pour élire le président de la République. Du moins, pas seulement. On vote pour élire le président de la République, oui, mais un président qui devra être suivi, et emmener, une majorité à l’Assemblée, afin de gouverner normalement pendant cinq ans. Et c’est là que le bât blesse, pour notre illusionniste national, notre grand équilibriste permanent, notre Janus aux largement plus que deux visages…
Quelle majorité ferait-il élire, si par malheur il était élu ? Les journaleux se gaussent des « Etats Désunis d’Amérique », après l’élection de Donald Trump – qui leur est insupportable et qu’ils n’ont toujours pas digérée. Mais, Macron élu, la majorité qu’il essaierait de faire entrer à l’Assemblée ne serait rien d’autre qu’un agrégat inconstitué de personnalités tellement disparates et hétéroclites qu’elles n’auraient qu’un seul lien entre elles : celui d’être…. désunies !
Et Macron prétendrait gouverner avec « ça » ?
C’est de l’escroquerie pure et simple…
Allez, un peu d’air pur, de culture et de vent frais avec notre bon vieux La Fontaine ! •
LA CHAUVE-SOURIS ET LES DEUX BELETTES
Une Chauve-Souris donna tête baissée
Dans un nid de Belette ; et sitôt qu’elle y fut,
L’autre envers les Souris de longtemps courroucée,
Pour la dévorer accourut.Quoi ! vous osez, dit-elle, à mes yeux vous produire,
Après que votre race a tâché de me nuire !
N’êtes-vous pas Souris ? Parlez sans fiction.
Oui vous l’êtes, ou bien je ne suis pas Belette.
Pardonnez-moi, dit la Pauvrette,
Ce n’est pas ma profession.
Moi Souris ! Des méchants vous ont dit ces nouvelles :
Grâce à l’Auteur de l’univers,
Je suis Oiseau : voyez mes ailes ;
Vive la gent qui fend les airs !
Sa raison plut, et sembla bonne.
Elle fait si bien qu’on lui donne
Liberté de se retirer.
Deux jours après, notre étourdie
Aveuglément se va fourrer
Chez une autre Belette aux Oiseaux ennemie.La voilà derechef en danger de sa vie.
La Dame du logis avec son long museau
S’en allait la croquer en qualité d’Oiseau,
Quand elle protesta qu’on lui faisait outrage :
Moi pour telle passer ! vous n’y regardez pas :
Qui fait l’oiseau ? C’est le plumage.
Je suis Souris : vivent les Rats ;
Jupiter confonde les Chats.
Par cette adroite repartie
Elle sauva deux fois sa vie.Plusieurs se sont trouvés, qui d’écharpe changeants,
Aux dangers, ainsi qu’elle, ont souvent fait la figue.
Le sage dit, selon les gens :
Vive le Roi ! vive la Ligue !
« Ni bique ni bouc « . .. dit-on dans nos campagnes
A ménager chèvre et chou on perd souvent les deux
Souhaitons que nos compatriotes ne se laissent pas séduire par un nouveau visage de jeune premier talentueux , le casting n’est pas au point et le scenario peu crédible.
Comparaison déjà faite récemment par J.-L. Mélenchon entre Marine Le Pen et la chauve-souris de la fable, et plus anciennement Daumier représenta Emile Ollivier en chauve-souris.
Il faut dire qu’entre ceux qui s’en remettent à une quelconque intervention du Ciel réputée dispenser de l’action et ceux qui déclarent cette dernière inopérante au prétexte que notre mort serait déjà intervenue, nous ne sommes pas gâtés.
Ceux-là, par définition, ne comptent pas mais n’améliorent pas l’esprit public.
Remarque qui ne s’applique pas aux commentaires précédents mais à une tendance qui s’exprime plus souvent qu’à son tour.