« Moulay-Bouazza : dans un étroit repli du djebel …»
Par Péroncel-Hugoz
Notre confrère Péroncel-Hugoz, longtemps correspondant du Monde dans l’aire arabe, a publié plusieurs essais sur l’Islam, et il travaille maintenant à Casablanca pour le 360, l’un des principaux titres de la presse francophone en ligne au Royaume chérifien. Il tient aussi son Journal d’un royaliste français au Maroc, dont la Nouvelle Revue Universelle a déjà donné des extraits. Nous en faisons autant, depuis janvier 2016, en publiant chaque semaine, généralement le jeudi, des passages inédits de ce Journal. LFAR •
2009
Moulay-Bouazza : dans un étroit repli du djebel, à 150 km de l’océan, entre Romani et Khenifra, c’est un des principaux et des plus anciens pèlerinages – ziara – populaires du Maroc.
Réputé descendre de Mahomet, d’où son titre de Moulay, « Monseigneur », Bouazza fut au début du second millénaire de l’ère chrétienne le disciple de Moulay-Bouchaïb, le grand saint musulman d’Azemmour*. Bouazza passe pour avoir vécu 130 ans et pour être le véritable fondateur du soufisme – le mysticisme mahométan – au Maroc, ce soufisme qui est toujours, à l’heure où j’écris ces lignes l’un des piliers culturels et politiques du Royaume chérifien. Les descendants du prophète de l’Islam savent, quand ils le faut, se tenir les coudes, des plus reculés des djebels aux palais royaux…
Là-haut, à Moulay-Bouazza, localité fameuse mais petite et négligée, c’est le jour du marché, un mercredi, mais nous abandonnons vite l’auto à un gardien pour gravir la côte vers le sanctuaire. C’est un bel édifice blanc, ancien, noble, avec son minaret coiffé d’un nid de cigogne porte-bonheur, édifice attribué à la munificence de Moulay-Ismaïl, le « Louis XIV de la dynastie alaouite », qui règne sur le Maroc depuis la moitié du XVIIe siècle.
Le sanctuaire étant catalogué « tombeau », j’y entre sans me poser de questions puisque les nécropoles musulmanes, contrairement aux mosquées, sont autorisées aux « Infidèles », au Maroc. •
* Vieille cité luso-marocaine au sud de Casablanca, sur l’Atlantique.
Vous pouvez retrouver l’ensemble des textes parus depuis le 14 janvier 2016 en cliquant sur le lien suivant : Journal d’un royaliste français au Maroc.