par Louis-Joseph Delanglade
Ce qui devait advenir est advenu : M. Macron et Mme Le Pen se sont qualifiés pour l’échéance finale. Dès l’annonce du résultat, les voyous cagoulés de la mouvance « antifa » sont descendus dans les rues de Paris pour tout casser et ovationner les fichés S : pour ceux qui l’ignoreraient, la France est en état d’urgence. Du côté des gens bien éduqués, on a eu droit aux habituels postures, commentaires et pantalonnades politiciens. Nous avons particulièrement apprécié le trombinoscope des états-majors vaincus du P.S. et des Républicains invités de TF 1 et France 2 (spectacle délicieux laissant augurer de lendemains internes qui ne chantent pas) et le grand classique d’un front républicain qui n’ose pourtant plus vraiment dire son nom (appel à voter Macron d’élus et responsables qui, le matin même, vouaient encore le même Macron aux gémonies). Voilà pour le spectacle et le ridicule.
Plus sérieuses sont les interrogations qui subsistent. Ce jour, M. Macron est donné vainqueur à 60-62%. Si Mme Le Pen devait atteindre au second tour les 38-40% qu’on lui promet aujourd’hui, avec peut-être en prime un groupe parlementaire, ce serait de toute façon, et en toute objectivité, un succès. Cependant, ce second tour n’est, paraît-il, pas joué d’avance : M. Macron pourrait connaître quelques difficultés causées par le vote blanc et l’abstention, le soutien encombrant de M. Hollande, le flou et la vacuité de son programme, etc. En fait, et malheureusement étant donné ce que l’on sait des idées et intentions du personnage, il est probable que M. Macron l’emportera. Mais dans le mois qui suit, l’heureux élu devra franchir l’obstacle des élections législatives, et rien n’est moins sûr étant donné un contexte électoral désormais multipolaire, ce qui peut laisser présager instabilité et incertitudes fort préjudiciables.
S’il entre à l’Elysée, M. Macron pourra en tout cas se targuer – quel beau système ! – d’avoir réuni au premier tour sur son nom au mieux près de quinze pour cent des Français majeurs (après tout existent bel et bien les non inscrits, les abstentionnistes et ceux dont le vote n’est pas « exprimé »). Il pourra aussi continuer de fréquenter La Rotonde puisqu’il représente essentiellement un électorat jeune, urbain, aisé, diplômé, optimiste (et tant pis pour les autres qui ne sont sans doute pas d’assez bons Français !). Les moins pessimistes diront que, comme d’autres en d’autres temps, lui président devra bien tenir compte des réalités, peut-être même réorienter certaines de ses vues en fonction de l’intérêt national et que, à moins d’être étouffé par la diversité foisonnante de ses soutiens, il lui faudra s’affirmer au-dessus d’eux et sans doute contre certains d’entre eux pour le bien même de l’Etat. Quant aux plus pessimistes…
Un débat télévisé devrait opposer, mercredi 3 mai, les deux candidats. Peut-être ce débat sera-t-il à la hauteur de la circonstance, permettant de lever toute ambiguïté sur les vrais sujets régaliens (monnaie, justice, diplomatie, sécurité intérieure, défense nationale) en soulignant les différences d’approche. Que les choses soient au moins claires pour tous. •
Vous êtes jeune, riche, beau, votre ambition est de faire de la thune, encore de la thune, toujours plus de thune pour reprendre le langage si imagée de l’admirable diversité, vous pensez que la France est une start-up, qu’elle n’existait pas avant l’invention d’internet, devant une cathédrale vous vous demandez » Qu’est-ce que c’est que ce truc là ? », votre rêve est de passer des vacances à Las Vegas où le ministre Macron a donné comme magnifique but à la jeunesse de devenir milliardaire, vous admirez le street art, pensez que Renoir ou Villon sont des marques de téléphone portable, vous pensez qu’il n’y a que les arbres qui aient des racines, vous êtes pour un monde métissé, festif, rêvant de modèles de iPhone toujours plus performants, vous pensez que le passé est une horreur à vite oublier, alors rejoignez En Marche et partez à la conquête de nouvelles parts de marché, c’est avec vous que se construit l’Avenir ! Macron président !
Votre post est si pertinent Jean de Maistre que je regrette de ne pas l’avoir écrit tant il refléte avec une pointe d’humour noir la pensée de la plupart d’entre-nous., mais nous voici En marche dans « le marais » parisien et nous pataugeons dans la boue des éléctions manipulées ; maintenant il faut « faire avec ». .
Peut-on parler quel qu’il soit d’un « heureux »élu quand le pays n’a jamais été autant divisé?
Les opposants ont la tâche facile. Il suffit d’attendre un peu en s’aseyant au bord de la rivière, comme dit le vieil adage , et ils verront passer le corps de leur énnemi.
« De l’autorité des princes de notre race, nous avons passé sous la verge des marchands d’or, qui sont d’une autre chair que nous, c’est-à-dire d’une autre langue et d’une autre pensée. » Charles Maurras
Méditons cette belle parole de Lacordaire
« Quelquefois, les peuples s’éteignent dans une agonie insensible, qu’ils
aiment comme un repos doux et agréable; quelquefois ils périssent au milieu
des fêtes, en chantant des hymnes de victoire et en s’appelant immortels. »