Procès de Marie-Antoinette – Pierre Bouillon (1776-1831) Musée Carnavalet
Par Juliette Mondon
Comme nous le faisons toujours lorsqu’il s’agit de la Famille de France, nous plaçons cet article en tête de notre parution de ce jour. Publié hier dans Boulevard Voltaire à l’occasion de la Fête des Mères, il nous a paru avoir ici toute sa place, malgré son apparente inactualité. Apparente seulement, comme on le verra, et particulièrement bienvenu dans un média royaliste, venant d’un site qui – quoique ami – ne l’est pas. Royaliste, en l’occurrence, prend ici tout son sens à proprement parler contre-révolutionnaire. Merci à l’auteur et à nos confrères de Boulevard Voltaire d’avoir publié ces vérités. LFAR
Ces mots prononcés par Marie-Antoinette, face au tribunal qui l’accuse, résonnent en cette fête des Mères d’une façon à la fois tragique et prophétique.
Voici une femme, une mère présentée face à cette cour de justice improvisée, exposée à la vindicte populaire, face à ces révolutionnaires, qui se sont autoproclamés juges et tribuns et bourreaux. Ces délateurs auront réussi, après avoir assassiné le roi, après avoir séparé chacun des membres de la famille, arraché l’enfant des bras de sa mère, à ourdir un complot machiavélique destiné à faire mourir la mère sous l’accusation de son propre fils. Un enfant de huit ans.
Ainsi cette femme, qui se tient debout devant ses délateurs sanguinaires, ce n’est plus la reine. C’est d’abord la mère. Cette mère que la folie collective a voulu transformer en femme incestueuse, en putain, en sorcière. Comme l’opinion est prompte à se laisser emporter par la rumeur et la calomnie !
Lancée par quelques-uns, voici que cette rumeur grandit, s’étend et se transforme en images maudites, en peurs irrationnelles, en folie destructrice.
Cette mère est accusée de tous les maux, dont le plus ignoble : l’inceste. Car à travers cette accusation, c’est finalement, symboliquement, la mère que l’on tue. Ou plutôt le lien mère-enfant. Certes, il y a la monarchie de droit divin que l’on veut anéantir, comme si la mort des uns permettait la vie des autres, comme si l’on pouvait anéantir le sens du sacré, par la mort de ses témoins.
Mais il y a quelque chose d’encore plus radical, d’encore plus pernicieux. C’est qu’en faisant mourir le père, la mère et son enfant, on brise aussi symboliquement, et non pas seulement comme un effet collatéral, le lien sacré de la famille. En séparant le père de sa femme, le fils de sa mère, on commence par briser symboliquement le lien charnel existant entre chacun de ses membres.
Et puis, comme on pensait qu’en tuant le roi et la reine, on supprimerait la monarchie de droit divin, qu’on tuerait le sacré, qu’on anéantirait Dieu lui-même, on les a assassinés. Tous.
Tragique erreur commise que de croire qu’en supprimant une personne, on peut supprimer aussi la dimension sacrée de sa vie. Qu’en broyant une famille, on parvient à briser toute famille.
La République est née du meurtre d’une mère, du meurtre d’une famille. Voilà ce qui m’apparaît, aujourd’hui, comme une prise de conscience. La République a voulu naître dans le sang d’une famille. Réaliser cela est horrible, pour la mère que je suis. Et cela éclaire d’un jour nouveau ce que nous vivons aujourd’hui.
Et cela me fait brutalement prendre en horreur cette « République » que l’on sert à toutes les sauces comme ultime rempart contre les intégrismes.
Car comment accepter que ce système, que nous honorons dans les institutions d’aujourd’hui, se soit rendu coupable de la mort « par omission » d’un enfant de huit ans, muré et abandonné dans la prison du Temple après l’assassinat de ses parents ? Comment accepter une telle violence, une telle injustice ?
Qu’un idéal, quel qu’il soit, ait pu conduire à une telle folie, à une telle barbarie, qu’une volonté d’affranchissement ait pu à ce point s’aveugler sur le sens du sacré, sur la « mort du sacré », me révolte. Quel est donc le socle de cette devise républicaine, sur la liberté, la fraternité et la solidarité, si la « liberté » et cette « fraternité » se sont écrites dans le sang d’un innocent ? Aucun système ne peut fonder son existence sur le meurtre d’un innocent.
« Ô liberté, que de crimes on commet en ton nom ! » aurait crié Madame Roland avant d’être guillotinée.
« J’en appelle à toutes les mères. »
Cette phrase désespérée lancée par une mère à toutes les mères de France résonne en moi d’une façon poignante. Car je lis une continuité entre la décapitation de la famille de Louis XVI et ce que nous vivons aujourd’hui. Et surtout entre cet appel de Marie Antoinette et l’appel que nous, les mères, devons lancer à toutes les mères de ce pays simplement pour que survive notre humanité.
Que reste-t-il des valeurs de cette humanité dans une société qui n’a de cesse de saper, ruiner, détruire la famille ? Il n’en reste pas. Je constate tous les jours que la haine n’est pas morte.
J’en veux pour preuve l’autisme de notre société, qui n’accepte plus que nous rappelions la plus simple des évidences : simplement de penser qu’un enfant a besoin d’un père et d’une mère pour exister. Oui, ne vous en déplaise, Messieurs les fossoyeurs : la première famille d’un enfant est d’abord celle qui lui donne la vie.
Les révolutionnaires ont cru décapiter le sacré… mais le sacré ne meurt jamais. Les lobbies LGBT ont cru décapiter la famille… mais la famille ne meurt pas. Et elle ne mourra jamais. •
BRAVO et MERCI pour cet excellent article
Magnifique ! J’adhère totalement a cette vérité.
Un grand merci à Juliette Mondon pour son très beau texte auquel j’adhère totalement. Les fossoyeurs maçonniques de la famille, à l’oeuvre depuis le XVIIIe siècle, ont maintenant remplacé Père et Mère par Responsable 1 et Responsable 2 !
superbe ces vrai et encore plus vrai a ce jour les familles sans père au non de la caf préstation pour femme seule au foyer comme ci c’ete des victimes alors que ces femmes la vire l’homme de l’eur vie mais ne vire pas leur comte en banque etc.. le mariage pour tous ,l’ivg et quoi encor a venir??; honteux la france luciférienne
« j’en appelle à toutes les mères » : c’est une superbe réplique.
En un sens parce qu’elle est instinctive. C’est ce qu’il me semble.
C’est ici l’éternel féminin qui parle; et, au sein de cet éternel féminin, le pur instinct maternel. A quoi s’ajoute l’instinct atavique de la reine qu’est cette femme et qui, s’élevant au dessus de la mêlée, en appelle à toutes les autres. Instinct là encore : celui de la solidarité maternelle.
Exemple ici – outre de la dignité de cette femme, reine et mère -de la supériorité ultime de l’instinct, qui tient à la plus simple, la plus originelle nature, sur l’intelligence. Il me semble en effet qu’ici la reine s’exprime, si l’on peut dire, d’instinct.
« Les civilisations périclitantes, dit Thierry Maulnier, meurent de leurs idées, et vivent de ce qui leur reste d’instinct. »
La scène qui est décrite ici se situe bien historiquement au confluent de ces deux forces de vie et de mort. Elle préfigure notre destin des deux derniers siècles.
Marie-Antoinette (Stefan Zweig )
» Et , en effet , une effervescence profonde , une violente agitation remue la salle . Les femmes du peuple , les ouvrières , les poissardes , les tricoteuses retiennent leur souffle ; elles sentent , mystérieusement , qu’ on vient de blesser leur sexe entier en lançant cette accusation contre Marie- Antoinette . Le président se tait , le juré indiscret baisse le regard : tous ont été touchés par l’ accent douloureux et enflammé de la femme calomniée , Hébert quitte la barre sans ajouter un mot , peu fier de son exploit . Ils sentent tous , et lui aussi peut être , qu’à l’ heure précisément la plus grave ce témoignage vaut à Marie-Antoinette un grand triomphe moral . Ce qui devait l’abaisser l’a élevé .
Robespierre , qui apprend cet incident le soir même , ne peut maîtriser sa colère contre Hebert .
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il décide en lui même , ce jour – là , de supprimer cette horreur . La pierre qu’ Hébert a lancée sur Marie-Antoinette retombe sur lui , et le blesse mortellement . Dans quelques mois il fera le même trajet que sa victime , dans la même charrette , mais pas aussi vaillamment qu’elle ; il sera si peu courageux que son camarade Ronsin lui criera : » Lorsqu’il fallait agir , vous avez verbiagé ; maintenant sachez mourir . »
Ce cri traverse les siècles!