Le 1er juin dernier, visitant le Centre régional de surveillance et de sauvetage atlantique d’Etel, dans le Morbihan, Emmanuel Macron entend évoquer les différents types d’embarcation utilisés : « Il y a des tapouilles et des kwassa-kwassa » dit quelqu’un. Macron-la-science, croyant peut-être montrer l’étendue de ses connaissances « rebondit », comme on dit chez les journalistes : « Ah non, c’est à Mayotte le kwassa-kwassa ». Effet garanti, l’auditoire est « bluffé », toujours comme on dit chez les journalistes. Mais voilà que « moi-je » ajoute, rigolard : « Mais le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien, c’est différent ». Le silence gêné fait place à l’amusement, devant ce « dérapage », là encore, comme on dit chez les journalistes… Un peu plus tard, on apprenait que le président des Comores exigeait des excuses, que Macron ne fit pas, se contentant d’un coup de téléphone, qualifié d’amical (?)…
On a beaucoup parlé, durant la dernière campagne présidentielle, de la Guyane, où pas loin de la moitié de la population est composée d’étrangers clandestins ; et de Mayotte, où s’est rendu Macron, et où c’est presque la même chose : on ne pourra rien faire là-bas tant que ces personnes ne retrouveront pas leur terre d’origine, et qu’une submersion démographique d’une telle ampleur ruinera à la fois les locaux et immigrants eux-mêmes (c’est d’ailleurs la même chose aussi, bien évidemment, pour la métropole…).
Laissons donc le président à ses plaisanteries d’un goût douteux (que se serait-il passé si le même mot avait été prononcé par tel(le) responsable de tel parti ?) et revenons, plutôt, au sort de ces personnes – malheureuses, certes, mais il y a presque trois milliards de gens vivant en-dessous du seuil de pauvreté sur terre ! – qui ne trouveront rien en venant en foule, comme elles le font, en Guyane, à Mayotte ou… en France métropolitaine. Du moins, rien de digne, de stable, de véritablement humain.
Et revenons-en au bon sens et à la lucidité d’une Simone Weil, qui manquent si cruellement à ces masses, et à ceux qui les manipulent; à ceux qui poussent à ce mouvement migratoire insensé, ou s’en accommodent et le légitimeraient presque (jusqu’au chef du Vatican !) : Simone Weil leur a déjà répondu, il y a un demi-siècle maintenant, en rappelant que l’un des tout premiers besoins de ces hommes et de ces femmes, si on les respectait vraiment, n’était pas que l’on joue de leurs masses, les déplaçant comme des pions (comme du bétail ?) sur un immense échiquier mondial; qu’on leur fasse miroiter exclusivement du matériel ; mais, bien au contraire, que l’on commence à les reconnaître dans leur pleine dimension d’êtres humains ; et qu’on leur permette de vivre et de se développer, même dans la pauvreté – qui n’est pas la misère – mais chez eux, n’étant pleinement humains que s’ils ont pleinement enracinés, encore une fois même pauvres, dans leur milieu naturel :
« L’enracinement est peut-être le besoin le plus important et le plus méconnu de l’âme humaine. C’est un des plus difficiles à définir. Un être humain à une racine par sa participation réelle, active et naturelle à l’existence d’une collectivité qui conserve vivants certains trésors du passé, et certains pressentiments d’avenir. Participation naturelle, c’est-à-dire amenée automatiquement par le lieu, la naissance, la profession, l’entourage. Chaque être humain a besoin d’avoir de multiples racines. Il a besoin de recevoir la presque totalité de sa vie morale, intellectuelle, spirituelle, par l’intermédiaire des milieux dont il fait naturellement partie. » (Simone Weil, L’Enracinement – Prélude à une déclaration des devoirs envers l’être humain, Gallimard (Folio) •
Pour mémoire, petite liste non exhaustive des bourdes d’Emmanuel Macron:
– salariées «illettrées» de l’entreprise GAD
– colonisation en Algérie, «crime contre l’humanité»
– la Guyane, une «île»
– les Guadeloupéens, des «expatriés»
– Villeurbanne «en région lilloise»
Macron, cerveau superperformant, brillant candidat et président, vraiment?
Entartons les pompeux cornichons!
Mayotte appartient aux Comores : il faut fissa leur rendre ce trésor plein d’Islam et de clandestins…
Cassons)-nous avant qu’il ne soit trop tard…
D’accord avec Pierre Builly. C’est ce qu’il faut faire. Mais Pierre Pujo a été « le sauveur de Mayotte ». Alors …