Pae Mathieu Bock-Côté
Ce billet tord heureusement le cou à quelques uns des simplismes par lesquels on croit combattre le terrorisme [Journal de Montréal, 6.06]. Mathieu Bock-Côté a particulièrement raison d’écrire qu’il faut lui opposer une perspective globale, qu’on ne le vaincra pas en misant exclusivement sur les services de sécurité. Nous avons écrit ici tout à fait la même chose. Pour l’instant, l’intense formatage systémique que subit notre société l’empêche de développer la réaction appropriée. Lafautearousseau
Scène ordinaire de notre temps: des islamistes posent une bombe ou canardent une foule, à moins qu’ils ne s’y ruent en camion-bélier, avant d’en descendre pour poignarder les passants.
Nous sommes horrifiés. Le lendemain, pour riposter, la population descend dans la rue avec des bougies et des fleurs.
Nous voulons répondre à l’horreur par la compassion: nous donnons surtout l’image de la faiblesse.
Faiblesse
Quoi qu’on en pense, on ne vaincra pas l’islamisme avec des prières, des chandelles et des chansons. Il y a des limites à croire que l’amour est plus fort que tout.
Plusieurs l’ont noté après le massacre de Londres, nous nous habituons aux attentats. Ils meublent désormais l’actualité. Comme si l’horreur était désormais banale.
Il nous faudrait plutôt développer une perspective globale sur le terrorisme islamiste. D’abord en cessant de dire que ces attentats sont insensés. C’est faux. Ils ont un sens. Ils visent à terroriser les populations occidentales et à assurer la progression de l’islamisme chez nous.
Ils doivent nous convaincre de notre impuissance et de la victoire inéluctable des combattants du Djihad.
On ne vaincra pas l’islamisme en misant exclusivement sur les services de sécurité. Il faut combattre le terreau où il recrute ses militants.
On sous-estime, de ce côté-ci de l’Atlantique, à quel point l’islam radical a pris racine en Europe et exerce sa loi dans de nombreux quartiers.
Guerre
Il n’est pas toujours meurtrier. Il est toujours conquérant. Il est là pour imposer sa loi.
Il ne nous demande pas de le tolérer gentiment et de reconnaître son identité. Il veut nous imposer la sienne, avec ses symboles, ses références culturelles, ses mœurs, sa vision du monde.
Comme vient de le dire Theresa May, la première ministre britannique, il faut mener la guerre idéologique contre l’islamisme. Il faudrait commencer par ranger les bougies. Pour l’instant, notre société y rechigne. •