Par Rémi Soulié
A l’image de de Virgile qui guide Dante au seuil de La Divine comédie, Enrico Malato conduit avec sûreté son lecteur dans la vie, mais aussi dans l’œuvre, du maître de Florence.
Issu d’une famille de la petite noblesse urbaine, amoureux d’une jeune Béatrice dont il fera une icône radieuse dans son poème, ami de Giotto et de Cimabue, lecteur de Boèce et de Cicéron, Dante (1265-1321) se passionne également pour la politique – en guelfe blanc, ce qui lui vaut d’être exilé – puis théorise « la nécessité d’une monarchie universelle s’identifiant avec l’Empire », mais indépendante de I’Eglise.
De La Vie nouvelle jusqu’à La Divine Comédie l’universitaire napolitain analyse ensuite chaque livre d’Il sommo poeta dont il souligne la virtuosité technique et la profondeur de la pensée. Sans doute l’amour fût-il la grande affaire de sa vie depuis les premiers écrits, qui se situent dans la tradition courtoise, jusqu’à l’épanouissement paradisiaque final dans la contemplation de l’Amour « Dante parvient à surpasser son propre temps, note l’auteur, par la puissance de sa vision et de son souffle poétique qui lui permettent de donner une représentation universelle de la réalité humaine., » Divin ! •
DANTE, d’Enrico Malato, Les Belles Lettres, 384 p., 29,50 €.
Rémi Soulié est essayiste et critique littéraire
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Pour saluer Pierre Boutang, Rémi Soulié, éd. Pierre-Guillaume de Roux, 140 pages, 21€
Article repris du Figaro magazine du 23.06.2017