Le Jules Verne, en plus d’avoir pris pour nom celui d’un auteur qui a enchanté notre jeunesse, et même un peu au-delà … de voyages merveilleux et de curiosités scientifiques, est un restaurant de grande qualité, relié en un sens à l’auteur dont nous venons de parler puisqu’il siège au deuxième étage de la tour Eiffel, « grande fille de fer » dit Brasillach, emblématique de l’ère technique et industrielle, chère à Verne. Le président des Etats-Unis d’Amérique et le président de la République française doivent y dîner ce jeudi 13 juillet, veille du 14.
Donald Trump, lui-même constructeur, propriétaire et résident d’une tour qui porte son nom, non loin de l’Hudson, Seine du Nouveau Monde, Emmanuel Macron, leurs épouses et leurs suites, emprunteront donc l’ascenseur panoramique qui grimpe dans l’entrelacs des poutrelles de fer jusqu’au premier étage de la Tour, ils prendront place autour de la table richement dressée qui leur aura été réservée tout près des baies qui ouvrent sur Paris et là ils pourront contempler l’un des plus beaux paysages du monde. L’esthétique et la politique y sont étroitement mêlées car la beauté de Paris tient pour beaucoup à cette impression d’ordre, de majesté, de goût supérieur et même de force qui lui ont été donnés par la puissance politique séculaire de la monarchie.
On ne sait si Donald Trump en aura une quelconque perception. Il faut espérer que son interlocuteur et vis à vis en aura pour deux.
Alors, après les propos futiles qu’il est d’usage et sans-doute nécessaire d’échanger en pareil cas, peut-être parleront-ils des affaires du monde. C’est-à-dire, malgré ce qu’en a pu dire Francis Fukuyama, de Guerre et de Paix. Et les sujets ne manqueront pas. Emmanuel Macron l’a rappelé dans son discours de Versailles : l’Histoire est tragique et ne finit pas.
Puis, comme nous sommes en démocratie, ils repenseront à leur cote de popularité, peut-être s’en parleront-ils, et ce n’est pas ce qui les aidera à résoudre les problèmes du monde.
On voit que, du moins lorsqu’on est Français, Histoire, littérature et politique ne sont jamais bien loin les unes des autres. •