Il faut donner acte à Emmanuel Macron d’avoir déclaré dans son discours du 14 juillet que « l’histoire de la France ne commence pas en 1789 ». Ce qui est la plus simple et la plus évidente vérité mais dont le seul énoncé eût déclenché les foudres des autorités cléricales-républicaines du quinquennat précédent, tels, par exemple, Robert Badinter ou Vincent Peillon.
Emmanuel Macron a pourtant affirmé par ailleurs – dans le même discours – que le jour du 14 juillet – dont on ne sait si c’est, en l’espèce, celui de 1789, prise de la Bastille, ou celui de 1790, fête de la Fédération – les Français avaient « montré les idéaux que désormais ils voulaient suivre. » Comprenons : les valeurs républicaines, les droits de l’homme, la liberté, l’égalité et la fraternité et tout ce qui est invoqué communément – et même plus qu’à son tour – comme les fondements quasi dogmatiques du régime.
Néanmoins, où et quand Emmanuel Macron a-t-il vu que les Français aient jamais formellement exprimé un tel vœu, auquel il attribue, d’ailleurs, le caractère fort d’une forme de décision ? De quelle façon, lors de quelle consultation, par exemple référendaire ? Quelques milliers de personnes dans la rue – y accomplissant, d’ailleurs, les premiers massacres de la Révolution – suffisent-elles donc à former la volonté du peuple français ?
Le nouveau régime s’est fondé sur la nécessaire mort du roi. Or, s’il nous souvient bien, alors qu’il était encore ministre de l’Economie, Emmanuel Macron s’était déclaré convaincu que les Français n’avaient pas voulu l’exécution de Louis XVI. Or, sans cette exécution, il nous semble bien, que le régime républicain n’eût pas été établi en France.
D’autre part il est bien évident que ni l’abolition de la monarchie, ni l’instauration de la république, ni l’adoption des fameux idéaux évoqués par Emmanuel Macron sur cette place la Concorde si mal nommée, n’ont été réclamées, encore moins approuvées par une quelconque majorité dûment constituée du peuple Français. Il serait même assez honnête de reconnaître que, s’il avait été demandé au peuple français de voter l’abolition de la monarchie et l’instauration d’une république, le projet aurait été, selon toute vraisemblance, très majoritairement rejeté.
S’il est un régime – parfaitement illégitime – qui fut fondé par une infime minorité bourrée de haine et disposée aux plus extrêmes violences, c’est bien celui qu’Emmanuel Macron a célébré place de la Concorde ce 14 juillet 2017. •
D’accord avec des nuances: les mots voient leur acception évoluer avec le temps qui passe: ainsi le mot « République » « ne signifie plus ce qu’il signifiait en 1793, heureusement. Par ailleurs Emmanuel Macron l’emploie bien trop souvent à mon gré; Est-ce pour faire oublier ce qu’il avait si justement analysé en 2015?
Cet homme, M. Badinter, à l’apparence sereine et bienveillante, est hélas la proie de haines diverses et tenaces. Je comprends bien qu’il a souffert dans sa judéité et que sa communauté a été lâchée par le pouvoir de Vichy. .Comme au demeurant certains pays de l’Est de l’Europe et de leurs citoyens réfugiés en France. Une honte indélébile dans l’histoire de notre pays. Cependant on attendait de lui une certaine hauteur de vues, le courage de tourner la page et de regarder en avant. Chaque fois qu’il intervient, il déçoit. Manifestement il est rongé par le passé.Il ne possède pas cette force d’âme et de bonté que Mme Simone Veil a su exprimer tout au long de sa vie.