Le conflit qui s’est publiquement ouvert entre le président de la République et le Chef d’Etat-Major des Armées et qui s’est conclu hier par la démission de ce dernier, est un mauvais coup donné à la France.
Particulièrement dans sa situation : à l’intérieur, la menace terroriste rampante et, tout aussi graves sinon plus, les risques de violences communautaires, religieuses ou ethniques ; à l’extérieur, plusieurs engagements périlleux, possiblement aventureux, africains et proche-orientaux ; à quoi s’ajoutent de redoutables perspectives de futures vagues migratoires massives venant d’Afrique noire et s’ajoutant aux précédentes, devenues habituelles et qui d’ailleurs perdureront, si elles ne sont pas accrues, par exemple par l’implosion algérienne tout à fait prévisible etc.
Face à ces dangers, l’on sait, sans besoin de développer, que nos armées sont, comme on a pris l’habitude de le dire, à l’os et qu’en particulier, leur équipement est dans un état de délabrement lamentable. Il fallait veiller à ne pas l’affaiblir davantage.
Un Etat n’est jamais prudent de diminuer les dépenses militaires, – notamment les programmes d’équipement – sous prétexte d’une situation de paix relative. La sagesse consiste à savoir que ces états sont précaires ; qu’ils ne sont pas éternels ; et, d’autre part, que les programmes d’équipement militaires ne sont réalisables qu’à moyen ou long terme. Les derniers présidents de la République ont manqué de cette prudence comme de cette sagesse.
C’est dans ces conditions que le général de Villiers a défendu, à huis-clos, devant la commission de la Défense nationale de l’Assemblée, le budget des Armées. Et qu’Emmanuel Macron l’a brutalement et publiquement réprimandé, le conduisant pratiquement à la démission. « J’obéis par amitié » disait Lyautey. Et on peut observer dans Saint-Simon la nature des dialogues entre Louis XIV et Vauban. L’autorité du grand roi – pour incontestée qu’elle soit et sans besoin d’être rappelée – se teintait de camaraderie d’armes. Au point d’étonner le lecteur d’aujourd’hui.
Ce n’est pas ainsi que s’est manifestée l’autorité d’Emmanuel Macron à l’égard du chef d’Etat-Major des Armées. Et le voici l’objet, le centre, de toutes les critiques. En butte à la réprobation de l’opinion et au malaise qu’il rencontre dans l’Armée dont Pierre de Villiers était un chef respecté. Bien au-delà du général lui-même, ledit malaise s’établit désormais globalement entre Emmanuel Macron et les Armées dont il est constitutionnellement le chef, la rupture de confiance semblant consommée.
On reprochera sans-doute désormais bien des choses à Emmanuel Macron, qu’il aurait mieux fait d’évaluer avant d’agir : à tort ou à raison, sa jeunesse, son inexpérience ; pire : son autoritarisme, sa mégalomanie et son égocentrisme seront mis en avant. L’on se rappellera assez vite qu’il a, en fait, été plutôt mal élu et qu’il ne dispose à l’Assemblée que d’une majorité désignée par une minorité de Français.
Emmanuel Macron s’apercevra alors qu’il est bien difficile d’être Jupiter en République. Et qu’il l’est plus encore d’y être tenu pour légitime. L’unanimisme macronien aura fait long feu. •
Il est peut être encore temps de rappeler à M. Macron deux devises qu’il devrait connaître :
« si vis pacem pra bellum »
ou encore celle de l’OTAN :
« Vigilia pretium libertatis »
Le pouvoir ne fait pas que corrompre , il est aussi « grisant » et Macron tâtonne pour voir » jusqu’où il peut aller trop loin » .
Chercher à humilier les autres pour se valoriser est signe de grande faiblesse et notre jeune président qui en fait trop en se rongeant les ongles nous montre par sa communication ciblée et ses coups de menton l’étendue de ses complexes d’enfant gâté.
Pour ceux qui avaient encore quelques illusions sur un « sauveur » venu d’une autre planète il y a comme une petite désillusion.
La France a besoin d’un homme d’expérience d’un programme solide et non d’un aventurier de la politique marchand d’illusions. Tous ont des défauts , commettent des erreurs et ne sont pas des saints mais en politique plus que partout ailleurs l’humilité et l’ auto critique sont les moteurs de la réussite.
( Je me demande si dans ce monde en crise on ne regréttera pas un jour l’élection d’un Fillon même avec ses défauts . )
Il est quand même incroyable de voir un jeune arriviste, n’ayant pas accompli son service militaire, être le Chef des ARMEES, c’est un petit Bonaparte, au moins le Grand, LUI, était un vrai militaire, et aussi un mauvais politique
Qu’on l’aime ou non Napoléon n’était pas un mauvais politique, ses mariages familiaux arrangés son « code Napoléon » sur lequel on s’appuie encore en témoignent entre-autres. Il savait aussi s’entourer de gens de valeur .et il connaissait l’importance de l’armée pour un pays. Mais il est vrai que la psychologie lui faisait défaut et que dire du « tact » !! En cela et cela seulement Macron aurait quelque similitude de comportement. Au lieu de se conduire comme un nouveau riche qui morigène son personnel devant ses invités il aurait mieux fait d’apprendre la base du comportement en société qui est de savoir se contrôler.
Il est clair que le jeune Macron joue un rôle depuis le début , il n’est naturel en rien, et parfois sa nature prend le dessus , nous en aurons d’autres exemples.
Merveilleux commentaire ! Si vis pacem ! Jacques Faizant du Figaro avec un petit dessin exprimait très bien une situation donnée .Bravo
Bien cordialement.
Napoléon ? Lui aussi il avait des assistants … il faisait de ses frères des Rois de ceci ou de cela .Le népotisme à l’état pur !
Napoléon ça commence bien mais ça se termine tellement mal (Waterloo dernière guerre contre les Anglais perdus par la France )Sans parler de la campagne d’Egypte et de la Bérézina .Oublions Trafalgar !l’assassinat du duc d’Enghin .Parlons de Napoléon aux Autrichiens aux Vénitiens aux Espagnols .!Il a contribué à faire de la France un pays mal aimé .
Le Code Napoléon d’après certains historiens il s’est attribué un travail exécuté par d autres .! Il pouvait pas être sur les champs de bataille et s’occuper de la rédaction du code civil.
Se mettre la Couronne sur la tête quelle manque d humilité ! Et ne parlons pas de tous ses morts dans des guerres inutiles ..
Selon certains analystes l’ Angleterre serait reconnaissante à Napoléon de l’Œuvre accomplie !
Non souhaitons autre chose !
Oui un très mauvais politique ! Lorsque Napoléon est arrivé en Allemagne les Bavarois ont dit Oh voilà les philosophes et n’ont même pas livré bataille !
bon allez il fait partie de notre histoire nationale .
Inutile de remonter à Napoléon, si nous voulions tuer la France, nous ne ferions pas d’autre politique………..
Monsieur le Président de la République a la suffisance du commun des jeunes parvenus.
Un geste déplacé, dénué de tact (oxymore), à l’égard du Général de Villiers trahit son manque basique d’éducation.
En effet, à l’issue du défilé du 14 juillet, Monsieur Emmanuel Macron remercie le Chef d’État-Major de l’Armée et le gratifie de plusieurs tapes amicales (…) dans le dos, moins appuyées cependant que celles du Président Chirac sur la croupe des bovidés du Salon de l’Agriculture.
La grande classe ; d’autant que cette main dissimulait encore le poignard du sicaire dont il avait lui-même frappé Pierre de Villiers la veille à l’Hôtel de Brienne.
Bonsoir,
Bonsoir,
Toutes les figures de styles des nouveaux communicants ont été utilisées par les Médias avant les élections présidentielles. Sitôt l’élection confirmée, il fallait se renouveler, nous atteignons à présent, le summum du ridicule, la vitesse cosmique avec des références à Jupiter, à Napoléon, à Zeus ! Je trouve cette surenchère terriblement symptomatique du grand vide qui mine notre pays agonisant.
La France s’enfonce… s’enfonce..; s’enfonce…
@ Bergeronnette
Tant que les francais feront référence à leur Histoire rien n’est perdu; mais avec la disparition d’un certain enseignement, le fait qu’un président nie notre culture , le peu de moyens que nous octroyons à sauver ce qui reste de notre patrimoine qu’on vend aux étrangers , je doute fort que dans un avenir incertain nos héritiers fassent référence à un passê qui ne les intêressera plus que pour le folklore.
Qu’on se dispute encore pour ou contre Napoléon est pour moi signe de bonne santé » patriotique » … si ce mot a encore un sens … car lorsqu’il s’agit de notre jeune et avide président je crains qu’il s’agisse plus de façade que de profonde réalité.
A notre époque ce qu’on montre a plus de valeur que la réalité , on privilêgie la sensiblerie à la réelle sensibilité et ceux qui ne se laissent pas abuser sont de plus en plus rares.
Il y a eu le défilé réussi du 14juillet et le dessous des cartes… Chacun voit seon ses yeux.
Oui bien entendu . Mais la République a entretenu un mythe .
(Je me demande si dans ce monde en crise on ne va pas regretter Fillon, même avec ses défauts.)
Je ne sais pas pourquoi mais j’ai l’impression – démentez-moi – que vous avez voté Juppé aux primaires, et …Macron à la présidentielle!