La parution du « Petit dictionnaire maurrassien » de Stéphane Blanchonnet – aux éditions Nouvelle Marge – suscite un intérêt certain et de nombreux commentaires tous azimuts.
Nous avons lu notamment ceux, sympathiques, d’Amaury-Grandgil, sur son blog Mes Terres Saintes, sous le titre engageant : Lire Charles Maurras en 2017.
Se définissant à la fois comme hédoniste, anar de droite et catholique, il exprime – à deux reprises – une forme de nostalgie que l’on partage sans peine du temps où « Maurras, par l’Action Française, grâce également aux hommes de talent dont il a su s’entourer, créait dans ce pays un bouillonnement intellectuel d’idées politiques et esthétiques que l’on chercherait vainement aujourd’hui. » Il a d’ailleurs, nous semble-t-il, raison, s’agissant de Maurras, de ne pas laisser de côté les idées esthétiques. Elles sont à l’origine de sa vie d’esprit.
Cependant, dans l’intention positive d’évacuer « tout de suite les reproches que l’on peut faire à Maurras », il reprend à son compte de vielles critiques, venues en leur temps des milieux cléricaux de gauche, dont nous nous permettons de lui signaler confraternellement, au sens propre, l’inanité.
Ainsi lorsqu’il écrit, à propos de Maurras : « Il avait (…) une conception très positiviste du catholicisme, instrument de maintien de valeurs morales, un simple outil dans lequel il n’a jamais entrevu aucune valeur spirituelle ». Ce qu’il nomme, ailleurs, « sa conception fortement biaisée du catholicisme, très fortement teintée de positivisme ».
Or, s’il admirait la méthode comtienne, Maurras a toujours rejeté le positivisme en tant que philosophie. Il s’en exprime dans son chapitre sur Comte* repris dans ses Oeuvres capitales.
Quant à la conception du catholicisme de Maurras, il s’en est lui-même expliqué en des termes qui appellent à une réflexion profonde et mettent fortement en cause la critique – à ses yeux frivole – qui lui était déjà opposée. Elle l’est toujours, faut-il constater ! Est-elle fondée ? Amaury-Grandgil (et le lecteur du présent blog) s’en fera une idée s’il veut bien lire, sous le titre « Maurrassisme et Catholicisme » la superbe réflexion de Maurras que nous publions à la suite …
Il est bon, en effet, nous le conseillons notamment aux plus jeunes, d’aller aux textes eux-mêmes ! •
Mes Terres Saintes – Le Blog d’Amaury – Grandgil
*Auguste Comte, Bons et mauvais maîtres, Œuvres capitales, tome III, Flammarion, 1954