Premiers exercices navals russo-chinois en Baltique, théâtre de tensions Russie-Otan
L’idée que la prépondérance dite désormais inéluctable de l’économique sur le politique garantirait à l’avenir la paix et l’unité du monde, a fait long feu, naufrage. Comme on voudra. La fin de l’Histoire n’est plus au programme.
Même le postmoderne Macron l’a déclarée tragique dans son discours devant le Congrès. Et, naturellement, l’Histoire ne finit pas. Il y a quelques années, nous n’étions que quelques-uns – à vrai dire nous étions presque seuls – à rappeler ces permanences. Ceux qui les niaient hier, les reprennent aujourd’hui à leur compte, sans s’en sentir autrement gênés. Ne nous en plaignons pas. Le mouvement des idées est fait de tels retours depuis les lointains de l’Histoire.
Réarmement partout ; foyers de conflits – pour l’instant régionaux – en plusieurs points du globe ; menaces guerrières, manœuvres et contre-manœuvres : russes, américaines, chinoises, nord-coréennes ; sanctions croisées, expulsions réciproques massives de diplomates, etc. Ce sont là des mots mais surtout des réalités, qui ne font plus peur, qui deviennent même banales et qui pourtant rappellent furieusement notre dernière avant-guerre. Mots et réalités dont, en effet, on ne s’inquiète pas outre-mesure, quoique de sinistre mémoire. Et dont au moins quelques-uns savent à quoi tout cela peut préluder. Ainsi se pourrait-il que la génération qui monte ait à vivre, comme les précédentes, un nouveau conflit mondial.
Ainsi la guerre d’Espagne – dont la guerre syrienne pourrait bien être une sorte de réplique – comme les sanctions contre l’Italie, précédèrent la Seconde Guerre Mondiale.
Une autre idée devrait être présente à nos esprits – surtout à ceux de nos dirigeants – et c’est le risque de l’engrenage des alliances ; le risque d’un engagement automatique dans un conflit que nous n’approuverions pas, où nos intérêts ne seraient pas menacés, où, en fin de compte, nous devrions mourir pour d’autres. Par exemple en cas d’un inepte conflit américano-russe où nous n’aurions rien à défendre …Tout à perdre. Sans-doute est-ce le moment pour la France de se souvenir que par deux fois au siècle dernier, elle a été entraînée dans un conflit mondial par l’engrenage d’alliances dont elle avait négocié les conditions sans précaution ni prudence. C’est évidemment le cas de la guerre de 1914-1918, dont on a pu dire que personne ne l’avait réellement voulue ni décidée. Et qui fut un drame européen.
Que nous devions en toutes circonstances rester maîtres de nos engagements, devrait redevenir pour nous, dans les temps bellicistes qui s’annoncent et courent déjà, un impératif de survie.
Que cette considération devrait nous conduire à réviser les conditions de nos alliances est une évidence. Et ceci concerne en particulier notre appartenance, non pas à l’alliance américaine, mais en tout cas au moins au commandement intégré de l’OTAN. •
Quand vous citez la guerre d’Espagne en la mettant en parallèle avec celle en cours en Syrie, entendez-vous qu’il faudrait imiter l’exemple de nos dirigeants d’alors et continuer à ne pas intervenir ouvertement en Syrie? Je crains que les choses soient moins simples qu’il paraît…
En deux mots « excellent article »
et très bonne dernière phrase. Mais je ne vois pas de signature
Merci pour le rédacteur.
Les textes de LAFAUTEAROUSSEAU, en général, ne sont pas signés.