D’Yvonne de Gaulle à Valérie Trierweiler : les femmes de l’Élysée
Ni Michèle Auriol, l’épouse du président Vincent Auriol – que les royalistes de l’époque, liaison oblige, appelaient Tauriol – ni Germaine Coty, dont René Coty fut veuf au début de son septennat, ni Yvonne De Gaulle, malgré sa réputation de pudibonderie et de raideur, ni Claude Pompidou, la moderne, ni la précieuse Anémone Giscard d’Estaing, ni Danielle Mitterrand, malgré ses pulsions révolutionnaires sud-américaines, ni Bernadette Chirac, l’épouse modèle et trahie, n’eurent besoin de « statut » pour être chacune selon son style, de dignes premières dames. Simplement, selon le cas, elles remplissaient, comme toute épouse, le rôle de maîtresse de maison, qui accueille, reçoit, bichonne ses invités, ou de femme accompagnant son mari dans ses voyages, dans ses rencontres avec ses homologues où d’autres épouses seront présentes, y tiendront le même rôle. ; les unes et les autres participeront encore à diverses cérémonies où leur présence sera bienvenue, ira de soi. Ainsi, les chefs d’entreprise, les chefs militaires, les hommes de tout rang et toute responsabilité, sont-ils très généralement et très naturellement accompagnés, assistés, de leur femme. Elles n’ont le plus souvent pas de statut.
Au fond, jusqu’à nos jours, le rôle de première Dame n’était réglé, défini, délimité, que par l’usage et les moeurs.
Les choses ont connu quelques complications sous Sarkozy où il y eut deux premières dames successives, une rupture, un départ, puis une liaison, un remariage (« Avec Carla, c’est du sérieux »…) et même, une naissance élyséenne. Il n’y eut pas une première dame mais deux, sur fond de crise puis d’idylle sentimentale. La seconde était de grande famille italienne et chanteuse de music-hall. Du pas très sérieux, en vérité …
Sous Hollande, jamais marié, complication accrue : il ne pouvait y avoir de première Dame. Fut alors ressuscité le singulier statut de concubine, comme dans la Cité Interdite, où le Fils du Ciel, l’empereur, avait plusieurs épouses et plusieurs concubines. Hollande n’eut pas d’épouse, mais une première concubine qui aspira à devenir première Dame, avant que le président ne lui préfère une seconde concubine, dans ce cas une actrice, qui n’eut ni le temps ni peut-être l’envie, de briguer le rôle tenu jadis par les femmes de président. Qu’elle n’était pas. Sous Hollande, ni Valérie Trierweiler – qui écrivit un brûlot fort lucratif contre son amant – ni Julie Gayet ne furent premières Dames. Il n’était d’ailleurs pas absolument évident qu’Hollande fût vraiment Président.
Malgré la disparité assez inhabituelle de leurs âges, Emmanuel et Brigitte Macron forment, à ce qu’il semble, un couple stable et légalement constitué, semblable aux ménages présidentiels d’antan, dont nous avons évoqué certains.
Les épouses y tenaient leur rôle sans statut. Simplement en tant que telles. En tant qu’épouses.
Qu’Emmanuel Macron veuille un statut pour son épouse, un statut de Première Dame, témoigne seulement d’une rupture de tradition, d’usage, de moeurs, qui appelle une sorte de compensation par la loi.
Ainsi le procédural remplace moeurs, usages et traditions et cela est plus grave sans-doute que le président de la République est capable de l’imaginer, le mesurer. Tout simplement, le comprendre. Et ce n’est pas réjouissant du tout. •
Que vous le vouliez ou non, il faut un statut à cette Dame quand bien même ne fut elle pas élue. En effet, chers amis royalistes, le pouvoir présidentiel incarné de façon monarchique par le Président Macron nécessite un rôle officiel de Madame. L’usage et la mise à disposition de moyens financiers et humains, font que tout usage de fonds publics doit pouvoir être tracé et contrôlé. Dont acte./.
LFAR ne devrait pas contribuer à acclimater en français cette appellation de first lady, malheureusement commode comme souvent les anglicismes.
C’est comme sur l’autoroute : « des hommes travaillent, soyez vigilants »! pour « men at work, be careful »
Comme on disait à Marseolle : Paouréi de naoutrei !
évidemment quand un régime usurpe une fonction de divine providence on continue de fabriquer des statuts !
si on se réfère à la loi unique et bien la dame a toute sa place il ne manque que le fait que l’homme soit à la hauteur et croyez moi ce n’est pas une sinécure !
Les Français ne sont tout de même pas stupides au point d’ignorer que toutes les femmes de présidents de la Veme ont eu des collaborateurs et un bureau à l’Elysée…
(Le tout évidemment toujours financé par nos impôts…)
Changer le nom, comme dans la fable de la bouteille de vin de champagne, ne changera rien à cette réalité qui a pris corps au moins au temps de Claude Pompidou…
Quoiqu’en dise l’auteur visiblement mal informé…
Alors, établir enfin un statut – qui éviterait par exemple le scandale des rémunérations occultes de Danielle Mitterrand dont l’action ténébreuse en matière de protection des terroristes gauchistes avait ému la police et les services secrets – est indispensable au respect d’une certaine transparence et au contrôle qui y sera nécessairement associé!
Même remarque concernant les activités caritatives de Bernadette Chirac aux financements quelque peu « équivoques ».
On n’évoquera pas les « actions » de Carla Bruni, en Lybie ou ailleurs (surtout ailleurs!) toujours financées par nos impôts…
Quant aux activités aussi médiatiques qu’inopérantes de Valérie Trierweiler, elles se sont développées à travers un dispositif réputé « allégé !» par rapport à celui dont disposait dame Carla mais comportant tout de même le cadre d’un bureau à l’Elysée avec un collaborateur, deux secrétaires, sans parler des chauffeurs, gardes du corps et autre attachée de presse…
Tout cela est aujourd’hui inhérent au régime devenu présidentiel, vers lequel la France, qu’on le veuille ou non, s’est résolument engagée depuis plus de cinquante ans…
Reconnaître ou ne pas reconnaître un « statut de première dame » ne changera rien à cet état des choses ni surtout aux frais associés !
Les femmes de président ont de facto, un rôle officiel depuis au moins cinquante ans !
Alors je ne comprends pas cette bronca aussi stupide que contre-productive quand la détermination d’un statut encadrerait enfin les débordements financiers toujours tentants et toujours observés dès qu’on dispose d’une « réserve financière occulte », usage déplorable qui a engendré, au pire enrichissement personnel des politiciens bénéficiaires, au mieux clientélisme et souvent suspicion, toutes choses politiquement des plus malsaines.
La question n’est pas la « nécessité » d’un statut – ce que dénonce (?) ici l’auteur, la vraie question est que l’existence d’un tel cadre permettra un réel droit de regard – au moins budgétaire par la Cour des Comptes – et entre dans les dispositions prises pour revenir à une nécessaire transparence dans l’usage des finances publics.
Et franchement n’y a-t-il pas suffisamment de choses à reprocher à Macron en matière de politique de restrictions financières?
Au lieu de disserter là dessus?
LFAR ne devrait pas contribuer à acclimater en français cette appellation de first lady, malheureusement commode comme souvent les anglicismes.
C’est comme sur l’autoroute : « des hommes travaillent, soyez vigilants »! pour « men at work, be careful »
Comme on disait à Marseolle : Paouréi de naoutrei !
Bravo ! Magnifique réponse ! Il faut être à la hauteur et ce n’est pas simple .Comment voulez vous qu’un démocrate non habitué dès son plus jeune âge aux obligations d’un chef de l ‘Etat puisse spontanément endossé l’habit .C’est impossible .On peut faire tous les statuts qu’on veut la classe ne s’improvise pas !
Alors pour l’épouse DU chef de l’Etat c’est encore plus compliqué.. N’est pas Anémone Giscard d’ Estaing qui veut .On a ou ou n’a pas l’élégance l’habit ne fait pas le moine….
de Gaulle ? Une haute idée de sa fonction ?Oui , mais les dégâts de cet homme ont été considérables
Il me semble que le prénom de Madame Giscard s’écrit plutôt Anne-Aymone.
Mea culpa ! Vous avez parfaitement raison !
Toute la presse a parlé du statut « Brigitte Macron », je ne vois pas pourquoi LFAR n’en aurait rien dit.
L’auteur ne se prononce pas pour ou contre, il constate seulement le passage de plus en plus fréquent, de plus en plus obligé, de l’usage â la loi. Des moeurs et usages à la contrainte légale, d’où l’inflation législative que l’on sait, qui, en fait, aboutit à la dévalorisation de la loi par surabondance.
Quant au statut de conjoint du président, même s’il peut avoir les utilités que suppose Saint-Plaix, qui resteront d’ailleurs à prouver, je souhaite bien du plaisir à qui devra l’élaborer. La présidentielle n’élit qu’une personne. Pas deux. Comment définira-t-on et délimitera-t-on les fonctions, attributions, prérogatives du conjoint, dans un texte d’ordre, en fait, quasi constitutionnel, et son budget, dans un système où, juridiquement, le conjoint n’existe pas ? Les partisans du statut vont vite en besogne. Attendons les contestations à venir.
En fait, Macron est travaillé par le syndrome monarchique. Un roi et une reine, ce serait assez simple en effet. Mais Macron n’est pas roi. Il ne fait que présider une république usée jusqu’à la corde. Où le statut de son épouse, en effet, est une affaire assez dérisoire. LFAR a bien fait de le souligner.
Sous ce travail de sape, type creusement de tunnel sous le Alpes, on sent ce besoin d’arriviste ou de nouveau riche de reconnaissance sociale.Le statut serait inscrit dans le bronze de la constitution et serait bien sûr doté de solides privilèges et prébendes.Quant à la logistique déjà pléthorique de l’Elysée, elle connaîtrait une hausse entraînant mécaniquement des dépenses budgétaires supplémentaires.Alors que notre pauvre pays connaît une dette extérieure dépassant les deux mille milliards d’euros et une dette publique inquiétante qui fait que la France en octobre de chaque année n’a plus un liard dans les caisses et doit donc emprunter sur le marché financier international pour boucler le dernier trimestre. Dans ces conditions calamiteuses, il vaut mieux ne pas rêver et couronner d’un statut une fonction éphémère. iI importe davantage de réformer en profondeur le fonctionnement de l’Elysée, de couper les trop nombreuses branches mortes, de virer les très nombreux bras cassés et favoris du prince. Inspecteur des finances le président Macron devrait faire montre d’une rigueur calviniste et entamer enfin la désescalade débitrice d’un Etat qui ,tel saint Sébastien, est criblé de dettes aussi acérées que des flèches.
la République usée jusqu’à la corde ! biendit
Très franchement le statut du conjoint du Chef de l État , on s en fout ! Il y a des choses beaucoup importantes a s occuper rapidement , compte tenu de la situation économique et sociale de la France. Qu un inconnu veuille faire un coup médiatique avec une pétition sur ce sujet ? C est aussi débile que ridicule. , c est peut être le genre du bonhomme ? Soyons sérieux et passons très rapidement a autre chose
Vous savez, Jean Paul Rousselle, notre article disait, entre autres, ce que vous dites. Quant à passer très vite à un autre sujet – dont tous les médias ont parlé – il me semble que LFAR en traite beaucoup. Notamment, les plus importants pour l’avenir de notre pays.