Dimanche dernier, Valérie Pécresse tenait meeting à Argenteuil.
Il s’agissait en quelque sorte pour la « fausse droite », que représente la présidente de la région Île-de-France, de faire pièce à la « fausse vraie droite » incarnée, quant à elle, par Laurent Wauquiez, lui-même président de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Un combat de grands feudataires mais de nains politiques et intellectuels – sans grand intérêt, donc.
On retiendra tout de même cette formule de madame Pécresse : « Ce qui fait la force d’âme de la droite, c’est d’avoir toujours préféré Charles de Gaulle à Charles Maurras. »
La phrase, outre sa grandiloquence un peu ridicule, révèle à la fois l’inculture de son auteur, qui ignore qu’au-delà des désaccords de circonstance (en des heures cruciales, il est vrai), de Gaulle est au moins autant un héritier de Maurras et de Bainville que de Barrès et de Péguy, et aussi une des faiblesses fondamentales de la droite contemporaine : son incapacité à disputer à la gauche l’hégémonie intellectuelle et culturelle.
L’héritage maurrassien dans la pensée du fondateur de la Ve République est évident à plus d’un titre. Dans la critique des faiblesses du parlementarisme, dans la mise en place d’une monarchie présidentielle et également dans la volonté de promouvoir une représentation des intérêts professionnels, concurrente de la représentation par les partis politiques, et encore dans le projet de mettre en œuvre une certaine décentralisation par la régionalisation.
Autorité en haut, libertés en bas, représentation du pays réel, contestation du pays légal, tout cela ne saurait être étranger à la lecture de L’Action française quotidienne que pratiquait le colonel de Gaulle avant la guerre.
Pour l’incapacité de la droite à venir disputer à la gauche l’hégémonie culturelle, la petite phrase de madame Pécresse nous en révèle parfaitement les causes.
Non seulement la droite ignore les classiques de la pensée de droite, comme Maurras, car elle ne les a jamais lus, mais encore elle adopte à leur égard les préjugés et les imputations calomnieuses de la gauche, cette dernière demeurant la seule habilitée à dire à quelle vision du monde et à quels auteurs il est légitime et « politiquement correct » de se référer.
Notons tout de même un signe positif : sur Twitter, parmi la centaine de réactions provoquées par la formule de Valérie Pécresse, la quasi-totalité moquait ses propos et soulignait l’importance de Maurras et son influence sur de Gaulle.
Voilà qui semble prouver qu’à l’extérieur des appareils, il existe une vraie droite et aussi, osons l’expression, une certaine maurrassisation des esprits !•
Non seulement Valérie Pécresse n’a pas lu Maurras mais aussi comme tous politicien, elle n’a pas le temps d’avoir la moindre lecture de fond en dehors de tout ce qui sert sa carrière.politique. Ce n’est qu’une disciple de Chirac. J’ajoute que lire Maurras est le plus souvent une perte de temps pour comprendre les enjeux contemporains. C’est un homme qui a produit une oeuvre fruit de son époque la IIIè République et le 19 è siècle se terminant en 1914/1918.
On avait compris que Cording n’aime pas Maurras. Après tout, c’est son driit. Il n’aime pas non plus les Princes.
Alors qu’est-ce qui le pousse à venir consulter ce blog qui aime Maurras et les Princes ? Ce n’est pas un reproche, simplement de la curiosité.
Mais Cording ne répond jamais.
Précision :
L’expression » Maurras – M le Maudit » est habituelle depuis la campagne « Génération Maurras » du début des années 1990. La direction de la propagande avait alors utilisé cette expression, certes dans un sens provocateur (parlez de moi, même en mal, mais parlez de moi…) mais non pas victimaire mais au contraire prophétique, suite à son utilisation par Pierre Debray dans sa dernière série d’article de Je Suis Français (JSF).
Voici le texte :
Les insurgés du mai de 68 furent de bien piètres contestataires, en comparaison du grand maudit. Comme Tocqueville, Maurras avait compris que les forces industrielles conduisaient au règne de la masse dont la démocratie constitue I’expression politique. Tocqueville, ou son disciple Raymond Aron, s’y résignait, pas Maurras. Pas nous. Inéluctablement le règne de la masse détruisait toute civilisation, toute humanité.