Faut-il admettre l’idée banale, l’idée bateau, selon laquelle les moyens de transport et de communication modernes, internet, les avions, le téléphone portable, la télévision et tout le reste, convergent pour réaliser la fusion des peuples, abolissent les frontières, gomment les différences et rendent l’unité de l’humanité absolument inéluctable ? Ainsi subséquemment, qu’un gouvernement mondial. Telle est la vision, d’esprit prophétique, de Jacques Attali et de beaucoup d’autres, moins inspirés.
Par exemple, le gentil, le candide, Yann Moix et le pape François. Duo improbable mais qui s’est révélé lors de l’émission ONPC [On n’est pas couché] où Dominique Wolton était invité pour présenter son livre de dialogue avec le pape. Yann Moix en a conçu – et il l’a dit – un fort et inattendu enthousiasme pour l’Eglise catholique. Pourquoi ? Parce qu’elle a pris la tête du grand mouvement qui mène à l’unité du monde et qu’elle l’accélère et le parachève en prêchant la généralisation des libres migrations, le métissage des cultures et des hommes. Les nations, Yann Moix l’affirme d’autorité, sont d’ailleurs déjà obsolètes, détruites, abolies. Les frontières n’existent plus ; il n’y a plus d’autre peuple que mondial. Bien-sûr grâce à internet, aux voyages, aux smartphones, à la télévision, etc. Accessoirement, il ne le dit pas, grâce aussi au libre mouvement des flux financiers sans frontières. D’enthousiasme encore, Moix, on ne sait trop pourquoi, en vient même à citer le théologien Gustave Thibon. Etonnant pour nous qui, jadis, l’écoutions aux Baux de Provence, ou ailleurs, loin de ce fatras.
Faut-il croire ces choses-là ? Sont-ce des rêveries ou la réalité ? Refuser cette évidence ne serait-ce pas cela rêver ? Dénier les réalités des temps modernes ! Mais justement que disent les réalités ?
D’abord ceci : l’idée que le monde est en passe de s’unifier ne date pas d’hier. Le XIXe siècle y a cru dur comme fer. Hugo en tête qui annonçait dans d’assez mauvais vers des lendemains où il n’y aurait « plus de frontières ». Et même : « Plus de fisc ». Cela prête à rire… Un siècle et demi a passé. L’humanité a vécu deux guerres mondiales d’une cruauté sans analogue dans l’Histoire et des avions américains ont lâché des bombes atomiques sur le Japon.
Et que disent les réalités d’aujourd’hui de l’unification du monde ? Faut-il en faire le détail ? Au Proche et Moyen Orient, en Afrique, en Asie, partout les armes parlent, des menaces sont échangées, les conflits s’aiguisent, les rivalités s’affirment et se précisent, les budgets militaires arabes, russes, américains, asiatiques, s’enflent démesurément. Qu’est-ce qui peut garantir que les forces ainsi créées à grand effort ne serviront jamais ? Les grands conflits commencent toujours par des combats de coqs, tels ceux auxquels nous assistons ces semaines-ci.
Les avions, internet, les smartphones, les télévisions et les radios censés, par nature, devoir nécessairement accomplir l’homogénéisation des peuples, servent aussi à bien autre chose : les avions à transporter des soldats ou des terroristes, à lancer des bombes ou à s’écraser sur des tours ; internet, les smartphones, les télévisions et les radios à diffuser des propagandes, des consignes, religieuses ou nationalistes, idéologiques ou terroristes, ou encore communautaristes, toutes choses qui ont peu de rapport avec l’unité du monde. Ne veut-on pas voir ? En dehors de la pauvre Europe occidentale, épuisée de tant de conflits passés et de tant de doutes sur elle-même, de tant de scrupules et de reniements, ce n’est partout que nationalismes et retour sur soi : religions, philosophies anciennes, traditions et modes de vie. Cela est vrai des plus grands : Russie, Chine, Inde, Japon, Etats-Unis. Mais aussi de beaucoup d’autres de moindre importance.
Les avions, les bateaux de croisière et les cars Macron continueront donc de déverser aux quatre coins du monde leurs flots de touristes hébétés ; les réseaux sociaux et les téléphones – quand ils ne serviront pas aux terroristes – à déverser leurs niaiseries sur la terre entière. De même que radios et télévisions. Il s’en suivra en effet une certaine standardisation des peuples. Mais George Steiner a fait observer que les standardisations se font toujours par le bas.
Même s’il satisfait l’univers des financiers, qui ont largement poussé à la roue pour que ces phénomènes prospèrent et eux avec, on peut se demander ce que pèsera – face aux actifs, aux déterminés – ce monde de zombies.
La vérité – on pourrait multiplier les exemples à l’infini – c’est que les techniques sont neutres. Elles charrient le bien comme le mal. •
Retrouvez l’ensemble de ces chroniques en cliquant sur le lien suivant …
Cette idée d’unification du monde par le développement des échanges et des communications est un lieu-commun qui traîne depuis le XIX° siècle lorsqu’on annonçait avec enthousiasme que le développement du chemin de fer allait rapprocher les peuples et rendre les guerres impossibles. On trouve chez les libéraux de ce même siècle l’idée selon laquelle le développement des échanges commerciaux allait rendre les nations de plus en plus interdépendantes et donc rendre les guerres inutiles. Le siècle suivant a montré ce qu’il fallait penser de ce genre de prédiction. Quant à l’homogénéisation des peuples et des cultures on voit ce qu’il faut en penser en regardant les crispations identitaires du monde musulman et la fierté retrouvée de grandes nations comme la Chine ou la Russie. Il n’y a qu’en France, pays pétri de repentance permanente, de haine de soi et de mauvaise conscience que l’on peut croire que le monde va enfin se fondre dans le brouet tiède d’une civilisation mondiale vouée à la production, à la consommation et au divertissement. Ce que l’optimiste béat de ces prophètes de l’unification du monde révèle, c’est l’aspiration à se débarrasser du tragique de l’histoire pour voir l’avènement d’une humanité réduite à une espèce animale heureuse et vautrée dans le bien-être et divertie par ses objets techniques. Il faudrait relire les magnifiques pages de Georges Bernanos dans » La France contre les robots » pour comprendre quelle catastrophe ce serait.
Il ne faut pas confondre la cause et l’effet, indissolublement liés dans un rapport de subordination, la première précédent toujours le second dans notre monde macroscopique. La conclusion de l’auteur est limpide, la technique est neutre, et ne fait pas le réel, elle l’accompagne. Les prométhéens de pacotille des techno-media, se gargarisent avec le sens qu’ils prêtent à des objets qui n’en n’ont aucun, voyant là une occasion de distiller des prédications auto-réalisatrices chères aux bonimenteurs. Ces promoteurs télévisuels d’une nouvelle Société Des Nations, dans laquelle se fondraient toutes les contradictions de l’homme avec ses transgressions, assurant comme par miracle sécurité, paix et développement, n’a pas plus de chance d’aboutir que la première qui vit son échec consacré à partir des années 30, et sa disparition avec la seconde guerre mondiale.. En effet, l’état géopolitique du monde actuel montre à l’évidence un réarmement général, dont les effets inconnus de tous ces beaux imaginatifs de comptoir, et des politiciens sidérés par leur carrière, ne peut que déboucher, d’ici à quelque années maintenant, sur un conflit majeur susceptible de toucher toute la planète. Les fanfreluches télévisuelles et les grands rassemblements sportifs ne sont que distraction légères devant les réalités sous-jacentes qui pour n’être pas médiatiques, ni commercialisables sur smartphone, n’en sont pas moins fondamentales et inchangées depuis 1945. Ainsi, n’en déplaise aux matérialistes nouvellement convertis au « pourtoussisme » béat, ce n’est pas l’Histoire qui fait l’homme, mais le contraire, car sans lui il n’y en a tout simplement pas, et comme sa nature reste la même, avec des moyens certes différents, comme les armes et la communication,modernes, qui toutes deux vont plus vite et plus fort que par le passé, sans changer la nature de leurs serviteurs, il n’y a quasiment aucune chance que demain soit différent de ce qui fut hier., mais compte tenu des outils, ce sera en plus fort et plus rapide, si bien qu’une guerre mondiale ne ferait plus 50, mais 500 millions de victimes. ce n’est donc pas une question de nature mais bien toujours une question d’échelle.
Les français se croient toujours plus intelligent que tout le monde réuni. Mais pour être intelligent, il faut avoir la connaissance des choses et savoir bien raisonner.( Fénélon) Or, nous sommes dépourvu de ces deux accessoires. Lisez la lettre de de Foucault , qui nous précise que le monde unique envisagé par nos actuels mondialistes qui rêvent de l’homme universel, ( en dehors d’eux bien entendu) est notre avenir. Mais ils oublient que le monde est autre, que les hommes agissent par le long terme à des ambitions qui leurs sont intrinsèquement suggérées? Oui demain nous souhaitons la paix mondiale, mais nous oublions la lettre de de Foucault, les peuples musulmans attendent leur heure pour dominer la monde. Ils nous perçoivent comme une autruche et nous nous sommes fiers de leur construire des lieux de culte. Chrétiens, non , chrétinus que nous sommes.
Très intéressante chronique de LFAR à laquelle je souscris pleinement. L’annonce par les mondialistes de lendemains qui chantent grâce aux nouvelles technologies est d’une niaiserie consternante que les réalités contredisent chaque jour qui passe sur terre.
Le pape François n’est pas mon pape !
interrogeons nous sur la mise à l’écart de Benoit XVI ce serait plus utile
Lui, et J Paul II étaient mes papes !
le pape François est un mondialiste
le Vatican est infiltré par les mondialistes : les cathos de gauche ont gagné……………..
« Le Pape, qui n’est pas européen, a fait une croix sur l’Europe »
https://leblogdepaysansavoyard.wordpress.com/2017/09/09/le-pape-qui-nest-pas-europeen-a-fait-une-croix-sur-leurope/
Drôle d’idée de vouloir « choisir son Pape »… C’est comme si l’on avait écrit jadis « Charles VI n’est plus mon Roi (depuis qu’il est fou) » ou « Charles X n’est pas mon Roi (parce que c’est une vieille crêpe ».
On ne choisit pas ; on supporte et on attend.