Par Philippe Montillet
« Et si on appliquait les bons principes du roi Henri II ? » C’est une proposition bienvenue. Nous y souscrivons tout à fait. De même qu’au rappel – qui est une invite – de « la sagesse des rois et leur sens du concret et des réalités ». [Boulevard Voltaire, 18.09]. Comprenne qui pourra, en effet ! LFAR
Voici un texte vieux de 450 ans du roi Henri II * qui, avec la fraîcheur de son style, demeure bien actuel !
« Aux dits P. ** […], est venu le singulier désir qui leur croît de jour en jour de venir résider en cestuy notre royaume et amener leurs femmes et leurs familles, apporter leur argent et meubles…
Savoir, faisons, que nous inclinant libéralement à la supplication et requête des dits P., comme gens desquels nous voyons le bon zèle et affection qu’ils ont de vivre sous notre obéissance, ainsi que nos autres Sujets, en bonne dévotion de s’employer pour notre service, et de la république de notre Royaume, la commodité de laquelle ils veulent aider de leurs biens, manufactures et industries : desorte que cela nous meut à les bien et gracieusement traiter ***. »
• La question de l’accueil des immigrés n’est pas nouvelle.
• Des règles de bon sens ont permis de fixer la conduite à tenir : le bon zèle mis par les nouveaux arrivants à vivre sous les lois du pays d’accueil ; leur souci de s’employer au bien commun du pays d’accueil ; leur volonté de mettre leurs talents au service de leur nouveau pays. En échange de ces actes de bonne conduite, les arrivants bénéficient de traitements gracieux. Près de cinq siècles après, en demandons-nous plus ?
• La sagesse des rois et leur sens du concret et des réalités seraient les bienvenus aujourd’hui…et demain.
Comprenne qui pourra. •
* Henri II, fils de François Ier (1519-1547-1559), en août 1550.
** En l’occurrence, il s’agissait des Portugais, et plus spécialement des juifs portugais fraîchement convertis chassés de leur pays.
*** Cité dans Les Frères Pereire, Jean Autin, Librairie académique Perrin, 1984, page 14
La Révolution hier et la République aujourd’hui nous ont détournés de la connaissance des écrits de nos grands rois qui nous offrent pourtant, comme Philippe Montillet le rappelle bien à propos, d’excellentes matières à réflexion. Contrairement à l’impensée contemporaine, le passé d’avant la Révolution n’est pas juste « réac » mais très moderne. Le souci étant d’agir dans l’intérêt de la France et non dans celui de chimères idéologiques qui se prétendent morales et généreuses mais dont la finalité risque d’être la dissolution du pays.