L’avez-vous remarqué ? A écouter les médias – tous les médias – , il y a en France deux types de violences, traitées, présentées, comme symétriques, équivalentes : celles des voyous, des casseurs, des radicaux de l’ultragauche, des enragés des diverses ong dites humanitaires, et il y a – à égalité de traitement – les violences policières … En version « médias », tel casseur en action ou en fuite subira une « agression » des forces de l’ordre. Éventuellement, on organisera une marche en défense de cette victime des « violences policières », voire en hommage, selon le terme en vogue … Et ainsi de suite. Vous entendrez tout cela sur les médias du service public … Question de vocabulaire. Et indifférence du Pouvoir. Qui fera taire France Inter ?
Ce n’est pas que nous ayons si grand respect pour les forces d’un ordre qui n’est pas celui que nous souhaitons ; qui du reste n’en est pas un vraiment. Ce n’est pas que nous ayons la « religion du flic ». Nous savons assez que le 6 février 1934 ces auxiliaires du régime tiraient sur les patriotes place de la Concorde comme ils tireront trente ans plus tard sur les partisans de l’Algérie Française, ou comme encore cinquante ans après ils gazeront les foules de la manif pour tous … Ce n’est pas que le policier soit un citoyen pire que les autres, que son métier ne soit pas honorable, même si l’esprit policier, les méthodes policières comportent leur dose de duplicité et autorisent parfois des procédés douteux, c’est pour l’essentiel qu’il est amené à servir un régime de désordre profond et de décomposition sociale, dont on voit les méfaits tous les jours. L’ordre qu’il protège n’est pas, n’est plus l’ordre légitime.
Le paradoxe est que les forces de police défendent aussi le peu qu’il reste d’ordre public, d’ordre social, fût-il devenu indigne et frelaté. Et qu’elles protègent les honnêtes-gens subsistants, contre la déferlante toujours grandissante des voyous et des casseurs indigènes ou, pour nombre d’entre eux, importés. Il faut prendre la mesure de cette contradiction.
Le temps est loin où l’on fusillait en Russie celui qui avait levé la main sur le dernier des policiers du tsar parce qu’il figurait le tsar lui-même. Il n’y a plus de tsar en Russie et surtout plus de roi en France pour incarner la nation.
En tout cas, un régime qui laisse ainsi ravaler sa police au rang des casseurs par le service public dépendant de lui ne nous semble pas disposer des promesses de l’éternité. •
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Je suis consterné par cette chronique.
La police doit être au service de la France, elle doit protéger le faible contre le fort, et non pas défendre des idées politiques, fussent-elles celles de pétainistes hargneux et haineux (pléonasme).
Je pense que vous n’avez pas lu l’article auquel vous répondez inconsidérément par des propos sans rapport avec le sujet.
Ce n’est pas la police qui a ouvert le feu sur les manifestants du 6 février, ni sur les partisans de l’Algérie française, mais la Gendarmerie, c’est-à-dire l’Armée.
Et c’est bien le Commissaire central d’Alger qui a été poignardé dans le dos par des énergumènes de l’OAS.
Au 6 février, il y avait 70 gardiens de la paix, cent gardes à pied, une trentaine de cavaliers de la garde républicaine. Je ne vois pas ce que cela change. A la rue d’Isly, c’étaient des corps de tirailleurs nouvellement regroupés et à la fidélité plus qu’incertaine. Oui et alors? Quant au commissaire Gavoury, il avait pris ses risques, comme Degueldre qui a procédé à son exécution et qui fut également exécuté par fusillade. Arrêtons de cultiver le pathos sur cet épisode lamentable de l’histoire de France. Le général de Gaulle avait peut-être raison de vouloir nous libérer de cette hypothèque coloniale, mais il l’a fait de la pire manière, et ceux qui l’ont combattu pour cela avaient plus raison que lui car ils n’avaient rien à y gagner.
Antiquus, les chiffres de Fabrice Grenard sont à manier avec précautions.