BILLET – Depuis quelques jours, le chef de l’État multiplie les propos qui font polémique. Ce qui n’est pas pour déplaire au polémiste [RTL 23.11]. Eric Zemmour en donne le détail, les passe en revue, les approuve pour la plupart et montre en quelles contradictions se trouve Macron. L’action ne suit que rarement ses paroles… LFAR
Résumé RTL par Éric Zemmour
Ce n’est pas une rime riche, mais Macron a raison. Macron a raison quand il dit à cette femme marocaine qu’elle doit rentrer chez elle et non demander un asile qui n’est fondé en rien. Macron a raison de serrer la vis des collectivités locales qui, depuis trente ans, ont contribué largement à la hausse des impôts et des emplois publics (…) Macron a raison lorsque le Premier ministre interdit l’usage de l’écriture inclusive dans l’administration.
Macron a également raison lorsque son ministre de l’Éducation nationale tance les profs qui veulent changer les règles d’accord grammaticaux au nom d’un féminisme militant, alors qu’elles ne sont même pas capables d’enseigner à leurs élèves les règles existantes. Macron a raison lorsque le même Blanquer annonce des sanctions contre un syndicat d’enseignants qui refuse l’entrée aux blancs.
Enfin, Macron a raison de nommer directement Castaner comme patron de son parti, sans passer par les faux-semblants de la démocratie partisane. C’est l’esprit même de la Ve République avec lequel il renoue. Sauf que Macron rime avec raison, mais pas avec action.
« Si vous n’êtes pas en danger, il faut retourner dans votre pays », répond Macron à une Marocaine
Nommer directement CASTANER, comme patron de son parti, en parlant d’Emmanuel MACRON est à l’opposé de l’esprit même de la Vème République, cela relève du bonapartisme non de l’esprit de la Vème République où le Chef de l’Etat est un garant et un arbitre, censé être indépendant des partis politiques. Eric ZEMMOUR doit réviser ses bases.
C’est bien parce que dans les faits, les dirigeants de la Vème République trahissent son esprit, qu’il est temps que les royalistes se mobilisent pour proposer aux Français une monarchie parlementaire dans laquelle le Roi sera un véritable garant et arbitre avec de réelles prérogatives pour exercer cette mission.
Parce que vous imaginez que le Général de Gaulle n’a pas dit son mot sur la désignation de Roger Frey, Albin Chalandon, Jacques Richard, Roger Dusseaulx, Louis Terrenoire, Jacques Baumel comme successifs secrétaires généraux de l’UNR, tous anciens du RPF, le dernier Compagnon de la Libération ? Qui d’autre l’aurait fait ?
Parfait billet de Zemmour, comme d’habitude. Macron devient vraiment intéressant…
En réponse à Pierre BUILLY : si le Général de Gaulle a bien fondé le RPF après guerre pour s’opposer à la IV ème République, il a toujours affirmé son indépendance par rapport à l’UNR et refusé que l’UNR se réclame de lui en 1958 et après.
En effet, contrairement à Emmanuel MACRON, le Général n’avait pas besoin d’un parti politique pour faire valoir sa légitimité et fonder la Vème République, il détenait celle-ci de l’histoire et des services rendus à la nation. C’est l’esprit de la Vème République, pour lequel précisément, feu Monseigneur le Comte de Paris avait, faute de mieux, approuvé ces nouvelles institutions pour la France. Cela n’a strictement rien à voir avec l’usage qui en a été fait par la suite, où le Chef de l’Etat se mêle de tout, en homme partisan ou leader de parti, au mépris de la séparation des pouvoirs. L’autocratie et l’oligarchie ne sont pas à confondre avec ce qui lie l’esprit de la Vème République aux principes de la royauté et de la monarchie française. La dérive autocrate et oligarchique du « macronisme » va sans doute rapidement achever ce qui reste de la Vème République; au moins il sera temps de passer à autre chose.
Vous trouverez sur ce site peu de gens plus gaullistes que je le suis devenu ; tout ce que vous écrivez n’a rien de choquant, bien au contraire et j’en partage la plupart des indications.
Mais il n’échappera à personne que la légitimité politique, historique du Général, dont Macron ne peut évidemment pas se revendiquer introduit tout de même un large changement. Ce que j’apprécie dans Macron, c’est qu’il dirige, qu’il commande, qu’il fait preuve d’autorité.
Restons en là. Je ne suis plus royaliste, mais je demeure monarchiste. J’attends le Chef.
Merci à Pierre BUILLY pour sa sincérité. Etre monarchiste en France, sans être royaliste relève d’une conception bonapartiste du pouvoir. C’est bien le débat sur l’esprit de la Vème République, le Chef est-il une autorité ou simplement un homme de pouvoir ?
Nous aussi, royalistes, souhaitons qu’un jour le Chef de la Maison de France, soit le Chef de l’Etat, mais pas comme simple homme de pouvoir, mais avant tout comme autorité véritable.
Je me suis exprimé dix fois là-dessus sur ce site et ailleurs : malgré tout le respect que j’éprouve pour la famille de France – et incontestablement, son chef c’est le Prince Jean, et non le douteux rastaquouère, son père, que le Comte de Paris a souhaité écarter de sa succession – malgré tout ce respect, je ne crois pas, je ne crois plus que le lien des Français et de la famille capétienne subsiste encore.
Il était encore un peu vivace lorsque le Comte de Paris adressait aux élites son Bulletin et avait l’oreille du Général. Mais c’est fini ; avez-vous eu vent de conversations entre le Prince Jean et Chirac, Sarkozy, Hollande, Macron ou même Marine ? Non ; ceci fait partie du temps de la marine à voile et de la lampe à huile.
Sauf miracle, charisme peu vraisemblable du Prince Gaston (et j’ai dit aussi bien des fois que l’avoir ainsi prénommé montrait bien combien Jean ne croyait pas en ses chances), les Capet-BVourbons-Orléans ne reviendront pas.
Mais je demeure partisan de la dévolution successorale héréditaire du Pouvoir ; sous quelles formes ? ma foi ! Je n’imagine pas que les femmes puissent aujourd’hui être écartées de la succession et je pense évident que les malheureux frappés par la maladie – vous voyez évidemment que je pense au frère aîné du Prince Jean – ne pourraienbt pas non plus prétendre.
Comment y parvenir ? Ah, ma foi, c’est là où ça se corse : il faut une succession de hasards heureux pour qu’une quatrième race s’établisse, pour qu’un Hugues Capet puisse mettre en place son fils (ou son petit-fils, ou son gendre : l’important c’est, au début, la désignation) et que l’habitude soit prise. Sans (trop) plaisanter, je donne en exemple la dynastie des Kim en Corée du Nord…
Les providentialistes, les « légitimistes » partisans d’un Espagnol qui parle à peine le français, les gens qui croient qu’en vendant deux journaux de plus que la semaine précédente ils ont fait progresser la cause royale (ce que j’ai fait et ce que j’ai cru) pousseront des cris d’orfraies. Qu’y puis-je ? il se trouve qu’à certains moments de ma vie professionnelle j’ai approché d’un peu près le pouvoir politique, le vrai (dans la mesure où il pouvait encore un peu s’exercer à Paris, non à Bruxelles). C’est là que j’ai découvert l’abîme abyssal entre notre militantisme et la réalité.
Là encore qu’y puis-je ?
A vrai dire, le plus important demeure, les liens que continue à tisser la famille royale avec les Françaises et les Français de toutes conditions et dans tous les milieux sociaux. S’enrichir des rencontres de terrain dans un dialogue permanent avec la Nation vaut tout autant sinon davantage que de faire salon avec quelques « grands politiques » dont la qualité d’écoute est parfois dérisoire. La légitimité des Princes n’est pas seulement historique, elle est aussi populaire et se construit également par le bas à la mesure des services rendus à travers le temps. Les Princes ne peuvent agir de la même manière que les hommes de parti, ils en sont à la fois indépendants, au-dessus et en interaction. Cela peut paraître moins visible, mais peut être tout aussi efficace sur le long terme au moment de prendre des positions politiques fondées sur des convictions et une réelle expérience.
Ma foi, si vous estimez qu’une rencontre avec le syndic des patrons-pêcheurs de Martigues ou le chef de corps du glorieux 15-9 de Gap assure au Prince de la visibilité, libre à vous…
Il y a quelque années un de mes vieux camarades de combat, michel Michel ou MJB (Michel Corcelles) avait émis l’idée que le Prince tentât de se faire élire à l’Association des Maires de France (l’AMF) pour essayer d’en prendre la présidence.
Si ambitieuse qu’elle était et certainement un peu au dessus des possibilités, l’ambition était intelligente et intéressante : pareil levier d’influence pouvait (ou aurait pu) avoir quelque importance dans un paysage politique dévasté.
Aujourd’hui l’AMF est un instrument de pouvoir inaccessible ; n’empêche que c’est dans ce sens qu’il faut aller…
La position de Pierre Buillly est intéressante quant aux différents rôles possibles que peut tenir le Prince au sein des institutions actuelles, à une nuance près, le Prince n’est pas pour autant le Chef de la Maison de France.