L’actualité a mis en lumière, ces jours-ci et en même temps, les difficultés de la SNCF et ses succès.
Ses succès sont « commerciaux ». C’est ainsi que l’on parle aujourd’hui et cela veut dire que son chiffre d’affaires a augmenté dans toutes ses composantes, le fret excepté, ce qui n’étonnera pas ceux qui ont pu avoir recours à ce service SNCF inadapté et obsolescent et ont dû l’abandonner au plus vite.
La progression du trafic TGV qui avait connu un certain tassement les années passées, a repris significativement. Cela non plus n’est pas surprenant si l’on considère le service d’excellence que rend ce train d’exception. Le fondement du succès dit commercial, c’est en réalité la performance technique.
Mais le trafic augmente aussi sur les autres lignes, nonobstant les cars Macron. A bien des égards, le réseau SNCF, c’est évidemment, c’est toujours, non seulement l’un des plus anciens – songeons que les premiers trains de passagers ont roulé en France sous le règne de Louis-Philippe (1837) et que ce roi y a voyagé en compagnie de la toute jeune reine Victoria ! – mais aussi l’un des meilleurs du monde. Malgré leurs légitimes sujets de mécontentement, les usagers ne l’ignorent pas.
Que signifient alors les difficultés à répétition que la SNCF connaît par ailleurs et dont l’Etat lui fait publiquement grief ? Non sans un certain culot d’ailleurs car ledit État n’est pas étranger à une bonne part des difficultés de l’Entreprise.
Naturellement, ne sont pas à écarter les déficiences de gestion, les privilèges sans-doute excessifs dont jouissent nombre d’agents – et il y en a beaucoup – les pratiques dispendieuses, etc. Comme il peut y en avoir et comme il y en a toujours eu dans toute entreprise, a fortiori dans une entreprise de cette taille et relevant du secteur public.
L’essentiel de la question est probablement ailleurs, ne concerne pas seulement la France mais aussi nombre d’autres pays européens dont l’Italie et même l’opulente Allemagne, malgré le colossal bénéfice de son commerce extérieur et l’insolente santé de ses entreprises. Et cette cause, n’est autre que le vieillissement des infrastructures, autrement dit, l’insuffisance des budgets d’investissement réduits à la portion congrue, comme partout mangés par les dépenses de fonctionnement, que le niveau des charges, sociales et fiscales, en France plus qu’ailleurs, rend incapacitantes.
Ainsi, les équipements SNCF – sauf de brillantes exceptions – s’usent, se brisent, tombent en panne, buggent, etc. D’où les retards, les gigantesques encombrements de passagers, les gares à l’arrêt, qui ont fait l’actualité des dernières semaines.
En somme, le niveau de la dette (qu’on devrait d’ailleurs mettre au pluriel car il n’y a pas que celle de l’État), les coûts étatiques et territoriaux, les charges sociales et de santé, la charge du chômage, le déficit récurrent presque systémique de notre commerce extérieur, et, sans-doute aussi le coût considérable de l’immigration, finissent par bloquer notre capacité d’investissement, d’entretien et d’innovation, en tous secteurs mais, en l’occurrence, en matière d’infrastructures ferroviaires. Lorsque roula en France le premier train de passagers, en 1837, la ligne allait de Paris à Saint-Germain (19 km). A la fin du règne de Louis-Philippe, en 1848, la France avait déjà construit 2000 km de voies ferrées …
Notre faible capacité à investir, on le sait bien, se définirait, en matière de santé humaine, comme une pathologie. Et nous ne sommes pas en route pour en résorber les causes.
Par-delà ces dernières, une question vient à l’esprit : où vont les centaines de milliards d’euros – et même milliers – créés et mis sur le marché par la BCE au titre du Quantitative Easing ? Vont-ils à l’investissement économique, aux entreprises, à l’industrie, au commerce, à l’agriculture, aux grands projets, aux infrastructures à maintenir ou à créer, ou vont-ils principalement grossir la bulle financière ?
La réponse est claire et force est d’en conclure que la financiarisation extrême de notre économie joue à plein pour l’affaiblissement de nos pays et de nos peuples, dans leurs équipements, leur richesses réelles, leur capacité à construire leur avenir. Le Pays Réel ne se nourrit pas de richesses virtuelles, de bulles en voie d’explosion. Et ces dernières n’ont d’autre effet que de le ruiner. •
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La république ne peut se nourrir que de richesses virtuelles, comme la laïcité, car elle n’a que çà à offrir,en tant qu’idéal.Il faut surtout que Dieu ne sorte pas du domaine privé le plus rétréci possible, sauf à faire de la place pour les croyances exogènes !
Si la république était si bien assurée dans les esprits , elle n’aurait pas besoin de rabâcher l’attachement aux » valeurs » de la république , de la laïcité et tout le fourniment . Qui est encore dupe ? qui est idolâtre de ce vide , mis à part ceux qui en profitent ( places et subsides , tréteaux médiatiques )
A terme , il faut espérer , le constat étant fait , que le discrédit la fasse tomber » le nez dans le ruisseau »
Patience .