Par Stéphane Blanchonnet
En donnant cette tribune à Boulevard Voltaire – où elle a été publiée hier dimanche – Stéphane Blanchonnet dit fort bien ce qu’il faut penser du tollé que soulève dans une frange d’ailleurs déclinante de l’opinion intellectuelle, l’inscription du cent-cinquantième anniversaire de la naissance de Maurras [1868], au programme des Commémorations du ministère de la culture pour 2018. Voilà bien confirmation du double statut de Maurras : l’officiel, parfois exprimé dans la formule M. le Maudit, que tente d’imposer la pensée encore dominante, l’officieux ou pour mieux dire le réel qui est celui de contemporain capital, selon la formule du professeur Olivier Dard. Les deux statuts se combinent d’ailleurs ici significativement car, retirée ou non, la commémoration des 150 ans de la naissance de Maurras, nonobstant toutes rétractations et polémiques ultérieures, a bien été inscrite au programme du ministère de la culture pour l’année en cours. A suivre, certainement. LFAR
L’annonce récente de l’inscription de Maurras, – qui aurait eu 150 ans cette année -, au programme des Commémorations du ministère de la culture pour 2018, provoque une de ces polémiques quasi quotidiennes qui agitent les réseaux sociaux… Tous les censeurs professionnels sont à la manœuvre : Corbière, la LICRA, Valls etc, et le ministre de la culture lui-même, Mme Nyssen, se voit contrainte, face à ce déchaînement de raccourcis et de caricatures, de rappeler cette évidence que commémorer un personnage important de l’histoire et des lettres françaises ne signifie pas adhésion totale à sa personne et à ses écrits !
La vérité est que cette polémique est emblématique de la situation paradoxale de Maurras. Tout le monde, même parmi les demi-habiles et les demi-cultivés qui font la pluie et le beau temps dans le peu qu’il reste de vie intellectuelle française, connaît le nom du maître de l’Action française (plus, éventuellement, quelques citations polémiques et sorties de leur contexte) mais personne ou presque n’a lu une seule œuvre de ce géant de notre littérature, auteur de centaines d’ouvrages et de milliers de pages, qui firent les délices et l’admiration de Proust, Apollinaire, Cocteau, Kessel, Malraux, De Gaulle ou même Lacan.
Au fond, que Maurras soit ou non maintenu (il a semble-t-il été retiré depuis la rédaction de cet article) à la place qui est légitimement la sienne dans cette liste d’événements ou d’auteurs à commémorer dans le cadre officiel importe peu. Les censeurs pressés et incultes qui se sont manifestés lui ont finalement rendu le meilleur des services en attirant l’attention sur lui au moment ou la réédition d’une partie de son œuvre littéraire, politique et critique, est annoncée pour avril prochain chez un grand éditeur.
Le vrai public cultivé ira aux œuvres et jugera sur pièces ! •
en partie d’accord ; on peut, en effet, dire qu’il importe peu que l’oeuvre de Maurras soit ou non dans le cadre officiel des commémorations.
N’empêche que les censeurs continuent à bien verrouiller les médias, à dire ce qu’il faut penser,… Cette frange est déclinante ?
A voir à la lumière de ce qui est arrivé aux « mémoires » de Le Pen ( dont je ne suis pas grand admirateur!); à l’oeuvre de Céline. On en parle, certes, mais pour n’en retenir que les aspects les moins intéressants, voire les plus contestables; donc dissuader !
Je trouve qu’il était beaucoup plus facile de débattre de Maurras, de la monarchie, dans les années 1968 et post 68 que maintenant où la police de la pensée règne , toute puissante .
Essayez donc d’organiser un colloque d’ampleur sur Maurras, d’y inviter des universitaires français de renom ( il faudra les trouver), ou étrangers, par exemple à la Sorbonne, au Sénat, ,ou tout autre enceinte connue…d’y avoir un débat pacifié, honnête, … bref, de faire sortir Maurras du cercle restreint de quelques initiés militant à l’AF, à la NAR, …
Je pense que beaucoup d’hommes et de femmes politiques de droite ont LU MAURRAS et font semblant de ne pas le connaître, alors qu’ils n’ont jamais LU MARX et font semblant de le connaître.
Toute l’hypocrisie de notre époque, soumise à des lobbies sectaires et arriérés.
La formule de « contemporain capital » appliqué par O. Dard à Maurras a d’abord été — et fameusement — forgée pour qualifier Gide (Gide qui fut d’ailleurs séduit par l’Af au sortir de la Première Guerre).
Je crains que vous ne surestimiez beaucoup les homme et femmes politiques, qui pour la plupart ne lisent rien (sinon, peut-être, Guillaume Musso ou Catherine Pancoul).