Nous poursuivons la publication d’une série qui devrait faire date ; qui forme un ensemble à lire en entier : une étude de Pierre Debray parue en novembre 1985 dans le mensuel Je Suis Français, sous le titre Une politique pour l’an 2000. Nous sommes ici dans la 2ème partie de cette étude. La lecture de ces textes expliquera aux lecteurs qui ne l’ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l’Action Française dans les années 1950-2000. Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd’hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l’action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies. LFAR
2ème partie : Une révolution copernicienne
LES NOUVELLES INVASIONS BARBARES
Un ancien coopérant, agrégé de lettres, M. Jacques Bonnaure, dans une lettre publiée par « Le Monde » daté du 17 novembre 1984, a décrit, de façon concise et précise une situation que personne ne semble plus capable de maîtriser. En voici le texte :
« Après avoir enseigné au Caire et au Maroc, j’ai renoncé car le métier de « coopérant » tel qu’on l’exerce est une impasse absolue. Dans certains lycées (marocains) les enseignants français sont systématiquement surveillés, parfois par des élèves qui rapportent leurs propos, même anodins, au proviseur…, ou au commissaire de police. Nous n’avons pas accès au conseil d’établissement, et le conseil de classe se limite à la lecture des moyennes. Quant aux élèves, leurs sentiments à l’égard des coopérants sont très ambivalents. Dès le début de l’année, les inscriptions fleurissent au tableau : « Les étrangers dehors ! » « Nous n’avons pas besoin de professeurs étrangers ! », etc. Puis des contacts plus confiants s’établissent. Cependant le coopérant étant français, on va lui reprocher la colonisation, le néocolonialisme, le racisme, d’ailleurs exagéré avec complaisance, comme si la France était la République sud-africaine. Si le professeur est français, il doit être chrétien, d’où de nombreux essais plus ou moins aimables, de conversion à l’islam. Mais ce Français vient du pays fantasmatique où on ne bastonne plus les élèves en grève, où les chômeurs sont indemnisés, où on ne force pas les filles à se marier. On va lui demander des adresses en France, des certificats de scolarité dans des établissements français, des emplois, une place dans sa voiture… Enfin il n’est guère agréable de voir se mettre en place tous les ingrédients nécessaires à une révolution islamique (au Maroc et en Egypte) : sentiment qu’on n’a rien à perdre quand l’avenir est aussi noir, haine de sa propre société, déséquilibre entre des traditions que les jeunes refusent et un modernisme occidental, détesté et envié tour à tour mais toujours inaccessible, xénophobie et antisémitisme, exaltation religieuse (un jour que je parlais des dieux de l’Antiquité romaine, plusieurs élèves se sont dressés pour proclamer qu’il n’y avait qu’un seul Dieu). Tout est donc prêt ».
Kadhafi ou Khomeiny servent d’alibis à notre aveuglement. Nous les tenons pour les organisateurs d’un vaste complot qui vise à déstabiliser le monde musulman. Qu’ils disparaissent ou du moins que nous leur infligions une bonne correction et tout rentrerait dans l’ordre. En réalité, ils utilisent, dans l’ensemble de façon assez maladroite, sans stratégie cohérente, une situation qu’ils n’ont pas créée et qui, pour une bonne part, leur échappe. Nous n’en sommes qu’aux prodromes de la crise. D’autres chefs charismatiques surgiront, plus dangereux. Quand l’histoire offre un rôle, l’homme providentiel se découvre toujours. L’important, ce sont les masses, qui se mettent en mouvement, encadrées par une intelligentsia prolétarisée. Quand la jeunesse pullule, l’aventure, s’offre à elle. L’Islam fournit le ferment idéologique de populations menacées dans leur identité culturelle. En effet, ne nous y trompons pas, le monde musulman ne se porte pas tellement mieux que le monde chrétien. Corrodé par l’athéisme marxiste, le laxisme moral et le modèle américain, il rêve de notre mode de vie mais se sachant impuissant à l’atteindre, il le rejette avec d’autant plus de violence qu’il l’envie. A sa manière, c’est pour lui aussi une question de survie. Il n’est besoin que d’observer, au milieu de nous, les immigrés de la seconde génération. Ils méprisent leurs pères, et s’ils nous haïssent c’est de désir refoulé. Comment devenir semblable à l’autre sans cesser d’être soi-même ? Une tragédie spirituelle se déroulé, sous nos regards indifférents ou hostiles. Sans doute sont-ils trop jeunes, sommes-nous trop vieux.
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, de profondes réformes s’imposaient. Il convenait de substituer à l’administration directe de nos possessions africaines des institutions mieux adaptées à l’évolution des mentalités et au rapport des forces. Bien des solutions pouvaient être envisagées. Ainsi, dès 1947, M. Senghor préconisait la constitution d’un ensemble français « à la capétienne », où un pouvoir central fort serait en mesure d’élever ses colonies au rang de provinces, dotées d’une large autonomie. Même si l’on décidait d’acheminer progressivement nos possessions vers l’indépendance, il convenait de la préparer, en formant des cadres et en substituant aux structures administratives, construites au hasard de la conquête, des entités cohérentes. Le drame du Tchad devenait inévitable dès l’instant que l’on s’obstinait à faire coexister au sein d’un même Etat les nomades musulmans et guerriers du Nord avec les paysans chrétiens ou animistes du Sud. Malheureusement les institutions de la IV’ République ne permettaient ni les choix clairs ni la continuité indispensable à leur mise en œuvre et cependant il convient de reconnaître que la France s’est mieux conduite que la Grande-Bretagne. N’empêche que les Européens ont renoncé à leurs responsabilités politiques, favorisant la pénétration soviétique, la prolifération de dictatures militaires, parfois au profit de déments, le plus souvent d’idéologues primaires, le pullulement des conflits tribaux. Néanmoins ils n’ont pas renoncé au régime du pacte colonial, ce système économique fondé sur l’échange inégal, le tiers monde vendant ses matières premières et des produits tropicaux aux pays industrialisés pour leur acheter des biens de consommation.
Seul le Japon a su comprendre la nécessité de dépasser le « pacte colonial », non par philanthropie mais par intérêt bien compris. Sa défaite l’ayant empêché de réaliser son vieux rêve de domination politique des rivages du Pacifique, il l’a repris par d’autres moyens. Sa faible superficie et la densité de sa population l’ont d’ailleurs contraint d’éviter les erreurs des Européens. Progressivement, les secteurs promis au déclin, le textile, les chantiers navals, pour une part la sidérurgie, furent transférés en Corée, à Taïwan ou à Hong Kong. Les Japonais subventionnèrent, par leurs investissements, l’installation de concurrents, dont ils comptaient faire des clients pour leurs industries d’équipement. Utilisant une main d’œuvre abondante, peu payée, dépourvue de protection sociale, les « nouveaux pays industriels » se livrèrent à une compétition acharnée dont les Européens furent les premières victimes tandis que le Japon, grâce à son avance technologique et à son organisation commerciale, partait à la conquête de nouveaux marchés. • A suivre (A venir : Les nouvelles invasions barbares 4).
Illustration ci-dessus : Pierre Debray au rassemblement royaliste des Baux de Provence [1973-2005]
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Une politique pour l’an 2000 de Pierre Debray
Tout se passe comme si la religion islamique servait de moyen , pour les mahométans , de conserver leur identité face aux propositions matérialistes du mode de vie occidental . Quelle est la part , de mépris , de haine dans les chaudrons qui chauffent en Europe dans les quartiers ou banlieues et zones de » non droit » ? Les maghrébins , vraisemblablement la composante populationnelle principale de » nos » immigrés trafiquent en outre les relations passées afin de justifier une aversion privilégiée pour la France ; la putasserie laïciste les excitant encore davantage : c’est la couche finale .
Le récit par Monsieur Bonnaure de son expérience comme professeur coopérant civil de lycée au Caire et au Maroc, me rappelle ma propre expérience d’enseignant coopérant en Algérie, une dizaine d’années plus tôt. Une parenthèse de vie très intéressante et riche d’expériences en ce qui me concerne, qui m’a convaincu d’une réalité plus forte que tout ce que nos idéologues progressistes, politiciens hors sols et autres rêveurs occidentaux animés de la haine de soi, à savoir qu’il est parfaitement illusoire de croire, espérer ou vouloir que le monde musulman rejette l’islam pour se convertir aux vertus du monde occidental judéo-chrétien et laïque. Sauf dans de rares cas individuels qui réussissent à s’extraire de l’influence totalitaire de l’islam, en coupant tout lien social et de sang avec l' »Ouma ». En conclusion, les occidentaux peuvent toujours rêver longtemps et encore très longtemps de relations confiantes et normalisées avec leurs musulmans nationaux ……
Je viens d’envoyer un commentaire. Mais celui-ci a disparu de l’écran. C’est la troisième fois en quelques semaines ou mois que j’ai une telle mésaventure. Le blogmestre a-t-il une explication technique ?
Ma longue expérience du monde musulman,-en toute confiance, amicale,même, avec mes collègues de conseils d’administration ou de collectivités soucieuses du bien commun- ma amené objectivement aux mêmes conclusions que Gilbert Claret; à savoir : une impossibilité récurrente, et très décevante,de vivre au même siècle que mes collègues musulmans, la barrière fondamentale et « inexpugnable » étant leur religion,(datant du VII ème siècle) agressive et nomade ,-et en conformité de leur propre foi-,avec un Coran pratiquement illisible et abscons, même pour eux, et rédigé par une série de prophètes souvent inventés !
Je tiens à souligner aussi une méfiance instinctive et primaire,-qui peut devenir agressive-,entre eux-mêmes, dès lors qu’ils n’appartiennent pas au même village ou à l’enseignement du même immam ! Lequel sert alors de protection irréfléchie,ou d’excuse spirituelle.
Macron,qui se lance, comme pour se débarrasser d’un problème dont dépend la survie identitaire et historique de la France et des français, a suffisamment montré son ignorance crasse du monde arabo-musulman.Il suffit de se rappeler sa désolante, et insultante prestation d’Alger, jugeant par deux fois la présence de la France au Maghreb,comme un
crime contre l’humanité.
S’il y a crime en cette occurrence, c’est bien contre la France,nos ancêtres et nos pieds-noirs en particulier ! Une partie importante de notre Histoire et de celle de l’Empire Ottoman non enseignée aux jeunes énarques,probablement !
Ce n’est donc pas à ces gens-là qu’il faut confier ,sans réfléchir, le règlement de l’avenir de la population française, face à l’immigration invasive de l’islam dans notre pays ! Et la politique actuelle-mais non avouée- de notre président ne fait qu’ajouter à nos appréhensions de français, de souche ou pas.Nos origines ou nos filiations respectives ne peuvent en aucun cas être mises dans une balance qui ne regarde que nous !
Dans notre république ringarde, le chef n’est élu que pour 4 ans, même s’il entend nous réserver de folles surprises, de son moi envahissant et sûr de lui.
En tout cas, sur LFAR, vos commentaires sont très bienvenus. Nous n’en avons, bien-sûr, jamais « supprimé » aucun.
Vous dites qu’aujourd’hui un de vos commentaires a disparu de votre écran. (Après d’autres …) Mais était-il apparu sur LFAR après que vous ayez cliqué sur « Envoyer » ? C’est cela, à notre avis, qui serait étonnant.
En effet, il nous est arrivé, à nous aussi, d’écrire un commentaire dans la fenêtre ad hoc, de cliquer sur « Envoyer » et que le texte soit perdu, n’apparaisse pas, ensuite, sur LFAR,
Sans-doute est-ce dû à une rupture momentanée de connexion Internet à l’instant de l’envoi. Ou de fonctionnement du serveur.
Avant de cliquer sur « Envoyer », il est prudent de copier le texte que l’on vient de rédiger !
Cordialement vôtre.