Le père Anawati avec le Pape Jean-Paul II dont il fut conseiller
Par Péroncel-Hugoz
Notre confrère Péroncel-Hugoz, longtemps correspondant du Monde dans l’aire arabe, a publié plusieurs essais sur l’Islam ; il travaille depuis 2005 pour l’édition et la presse francophones au Royaume chérifien. Il tient aussi son Journal d’un royaliste français au Maroc et ailleurs, dont la Nouvelle Revue Universelle a déjà donné des extraits. Nous en faisons autant, depuis janvier 2016, en publiant chaque semaine, généralement le jeudi, des passages inédits de ce Journal. LFAR •
Journal de 1994 – Extraits inédits
Où on va voir qu’en 1994, les mêmes problèmes qu’en 2018 se posaient déjà en France, sans que rien de sérieux ni de durable ne soit fait pour les résoudre…
Paris, 27 avril 1994
Messe à la mémoire de feu mon directeur de conscience, le Père Georges Anawati, à la chapelle dominicaine Saint-Jacques. Choc en découvrant le devant de l’autel dû à mon ami le peintre Claude Lagoutte (1935-1990), réalisé pour ce lieu en 1987 : superbe collage bleu, blanc, rouge, pointilliste et éclatant dans cette austère et sombre chapelle.
Durant l’homélie, le Père Régis Morellon révèle que le Père Anawati avait sur lui, pour sa messe quotidienne, les noms de 320 personnes et qu’il priait chaque fois pour elles. Il dit cela en me regardant. Je communie. L’hostie est dure et brune. Jadis la parcelle de pain divin était friable, blanche, presque immatérielle… (je pense au défunt qui fut sans doute à l’origine de l’écriture de mon Radeau de Mahomet (1983). Un soir que nous parlions, dans son couvent de la rue Masnaâ-el-Tarabiche, au Caire, des excès en tous genres de l’Islam, contre les Coptes, en particulier, le Père me dit: « Mais écrivez donc tout cela ! » J’essaie de le faire dans le Monde mais ma liberté de parole sur ce sujet est limitée… ) Faîtes un livre ! Commencez dès ce soir ! » Rentré chez moi, je me jetais sur mon buvard et j’écrivis le début de mon Radeau, sur les « Turcs de profession », ces chrétiens adhérant à tout ce que faisaient les musulmans, au XVIII° siècle, en Méditerranée, et qui, maintenant, sont de retour à Paris, Bruxelles ou même Rome… •
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