Par Guilhem de Tarlé
En guerre : un drame social de Stéphane Brizé avec Vincent Lindon (représentant syndical) et Mélanie Rover (syndicaliste CGT)
Après Mademoiselle Chambon et l’excellent Une vie, Stéphane Brizé nous livre un film « engagé ».
On va me traiter de gauchiste si j’en dis du bien, d’autant qu’il met en exergue une citation de Bertolt Brecht :
« Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu ».
Je préfère, quant à moi, me référer à Guillaume d’Orange qui a dit, à sa façon, à peu près la même chose : « il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer » ?
C’est en effet l’une des questions posées par ce film : faut-il « sauver les meubles » ou risquer de tout perdre en allant « jusqu’au bout » ?
Je crois que selon les circonstances on penche d’un côté ou de l’autre, et je crains de constater que dans les deux cas on perd…
L’autre question du film est celle de la confiance à accorder précisément à un accord entre syndicats et patronat dans une grande entreprise, surtout quand les salariés abandonnent une part de leur salaire (« Tout travail mérite salaire ») « pour conserver leur travail ».
« Ne nous associons qu’avecque nos égaux » nous a enseigné La Fontaine… Le pot de terre perd en effet toujours contre le pot de fer, et le lion sait à bon escient rappeler « Le droit du plus fort » à la génisse et autres animaux avec lesquels, pourtant, il avait mis « en commun le gain et le dommage ».
Dans un autre contexte, d’ailleurs, entre Le Loup et l’Agneau, « la raison du plus fort est toujours la meilleure ».
Ce sont ces guerres-là, entre syndicats, entre salariés, et syndicats contre grand patronat, qui font l’objet de ce docufiction.
Évidemment – et malheureusement – la CGT y tient le beau rôle, sachant même tirer parti de son « dérapage », et Vincent Lindon y est tout à fait dans son élément comme représentant syndical.
Ce film est d’une actualité brûlante : On ouvrira un boulevard à la Gauche si l’on ne sait pas protéger la libre entreprise, communauté humaine en même temps qu’entité économique, face au libéralisme, au capitalisme sauvage et au mondialisme. •
PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plusieurs dizaines d’autres sur mon blog Je ciné mate.