C’est sur un article du 30 mai 2017 [lien ci-dessous] que Richard a réagi vendredi dans les commentaires de LFAR en nous envoyant un extrait du Marie-Antoinette du toujours excellent Stephan Zweig. Henri à son tour a écrit : « ce cri traverse les siècles ! » Nous l’avons repris en titre. Il s’agit, bien-sûr, de l’accusation infamante portée par Hébert contre la reine. Accusation bien connue. Merci à Richard et Henri. LFAR
Le commentaire de Richard
Marie-Antoinette (Stefan Zweig )
« Et, en effet, une effervescence profonde, une violente agitation remue la salle . Les femmes du peuple, les ouvrières, les poissardes, les tricoteuses retiennent leur souffle ; elles sentent, mystérieusement, qu’on vient de blesser leur sexe entier en lançant cette accusation contre Marie- Antoinette. Le président se tait, le juré indiscret baisse le regard : tous ont été touchés par l’accent douloureux et enflammé de la femme calomniée, Hébert quitte la barre sans ajouter un mot, peu fier de son exploit. Ils sentent tous, et lui aussi peut être, qu’à l’heure précisément la plus grave ce témoignage vaut à Marie-Antoinette un grand triomphe moral. Ce qui devait l’abaisser l’a élevée.
Robespierre, qui apprend cet incident le soir même, ne peut maîtriser sa colère contre Hebert . ….. il décide en lui même, ce jour – là, de supprimer cette horreur. La pierre qu’Hébert a lancée sur Marie-Antoinette retombe sur lui , et le blesse mortellement. Dans quelques mois, il fera le même trajet que sa victime, dans la même charrette, mais pas aussi vaillamment qu’elle ; il sera si peu courageux que son camarade Ronsin lui criera : » Lorsqu’il fallait agir, vous avez verbiagé ; maintenant sachez mourir . » •
« J’en appelle à toutes les mères » [Par Juliette Mondon]
» La tyrannie d’une multitude licencieuse, féroce et sauvage, sans lois, sans manières, sans morale et qui, bien loin de respecter ce dont les hommes sont généralement convenus, a entrepris insolemment d’altérer tous les principes et toutes les opinions qui ont jusqu’ici guidé et contenu le monde, et de les forcer à se conformer à ses vues et à ses manières d’agir. » Edmund Burke. Réflexions sur la révolution en France.