Des enfants jouent à Jobar, l’une des banlieues dévastées de Damas
Par Antoine de Lacoste
Les médias européens en parlent peu et pourtant…
Après les combats de la Ghouta contre Al Nosra et Jaich al Islam, ponctués par la provocation de l’attaque chimique qui a valu à la Syrie le grotesque bombardement du trio Trump-Macron-May, l’armée syrienne a achevé son dernier combat pour libérer Damas et sa banlieue.
Car au sud de la capitale, à 10 km à peine, Daech tenait son dernier bastion urbain : le camp palestinien de Yarmouk et ses quartiers alentour, notamment la ville d’Hajar Asswad. Au moins 2000 combattants et leurs familles, qui avaient progressivement reconquis cette zone au détriment des autres groupes islamistes, impitoyablement éliminés, administraient cette zone.
Les Palestiniens, présents dans ce camp depuis 1948 et leur expulsion de Palestine par les Israéliens, se sont divisés sur cette affaire : une partie a rejoint les islamistes, l’autre a combattu aux côtés de l’armée syrienne.
Celle-ci a lancé l’offensive il y a un mois, aidée de l’aviation russe. Le Hezbollah libanais et les Iraniens ont semblé absents des combats qui, au sol, se sont donc passés essentiellement entre Syriens. En effet, pour une fois, les combattants de Daech comptaient peu de volontaires étrangers.
Les combats ont été meurtriers : plusieurs centaines de morts de chaque côté. Les hommes de Daech ont vendu chèrement leur peau et l’on sait bien que ce sont de redoutables combattants. Leurs snippers en particulier, ont été très efficaces. Mais l’armée syrienne a pu mettre en ligne de nombreux soldats, libres maintenant de tout autre front dans la zone de Damas depuis la libération de la Ghouta. Inexorablement, elle a progressé, mettant à jour de multiples tunnels, bourrés d’armes et de munitions.
Une trêve de quelques heures a été octroyée dimanche afin de permettre l’évacuation de plusieurs centaines de civils. Puis un accord a été passé lundi avec Daech pour l’évacuation de ses hommes vers les zones désertiques de l’Est syrien.
Damas et sa banlieue sont donc entièrement libérées du fléau islamiste et ne craindront plus de régulières et meurtrières salves d’obus. C’est un tournant depuis 2012.
Parallèlement, les dernières semaines ont vu l’évacuation d’autres groupes terroristes depuis les banlieues d’Homs et de Hama vers la province d’Idleb. Les redditions se multiplient donc et, d’ici peu, la route Damas-Alep sera presque totalement sécurisée. Là aussi, ce sera une première depuis 2012.
Cette fois, aucune provocation chimique n’a été organisée dans les combats pour Yarmouk : tout d’abord les casques blancs, fer de lance du montage de la Ghouta, étaient absents de la zone. De plus, c’est Daech qui était face à l’armée syrienne et l’on voyait mal l’occident participer à une vaste opération de désinformation dans ce contexte.
Damas va pouvoir enfin vivre en paix et commencer la reconstruction de sa banlieue dévastée. •
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