Un article de Bertrand Renouvin *
On sait que nous n’avons pas que des points d’accord avec Bertrand Renouvin. Ici, aucun désaccord si ce n’est l’étiquette « ouvertement xénophobe » que Renouvin s’autorise un peu facilement à coller sur des ministres du nouveau gouvernement italien suivant le vocabulaire conformiste des médias. Mais sur le fond, qui concerne la France, l’Europe et le monde, nous partageons son analyse qui a le mérite de la lucidité et de la clarté. On la lira avec profit. LFAR
L’Union européenne se présentait comme l’accomplissement heureux de l’histoire de l’Europe. Les prophètes de cette « Union » ne se sont jamais interrogés sur son inachèvement programmé – puisqu’elle refusait d’englober la Russie. Ses artisans n’ont jamais saisi l’impossibilité logique d’une « intégration » qui supposait in fine la désintégration des Etats nationaux – alors que les nations européennes sont la condition même de l’existence du concert européen et de la civilisation européenne. Ses thuriféraires n’ont jamais voulu reconnaître qu’il fallait choisir entre l’Europe européenne et la soumission aux Etats-Unis. Et les fabricants de traités n’ont jamais voulu comprendre que ces textes empilés depuis 1958 ne pouvaient fonder une unité politique mais seulement produire une caricature d’institutions démocratiques et une « gouvernance » parodique.
La somme des impossibilités et des incapacités a produit des noeuds de contradictions. Par différents moyens bureaucratiques et de plus en plus antidémocratiques, les européistes ont retardé les explosions sans voir qu’ils fabriquaient eux-mêmes les barils de poudre, les mèches et les briquets. Le carcan monétaire suscite la révolte populaire partout dans la zone euro. La crise migratoire provoquée par les guerres américaines et à l’américaine, dont l’Union fut complice ou partie prenante au prétexte qu’il existerait un « Occident », a été gérée de manière irresponsable par Berlin et Bruxelles, qui ont engendré des réactions populaires dans les pays frontières de l’Union et en Allemagne.
Les élites du pouvoir, des affaires et des médias clament que ces populismes sont ineptes, vulgaires, dangereux, fascistoïdes… mais le travail du négatif se poursuit et s’accélère. Alors, à Bruxelles et à Berlin, on fait la part du feu pour sauver le coeur du système. On laisse le FPÖ faire ce qu’il veut en Autriche puisqu’il ne conteste pas l’euro. En Italie, le président de la République ne s’oppose pas à l’arrivée de ministres ouvertement xénophobes mais il refuse de nommer un adversaire déclaré de l’euro. De fait, la Commission européenne fera tous les compromis nécessaires sur les migrations, car pour ses fonctionnaires il ne s’agit que d’une gestion des flux qui relèvent selon les cas du laisser-faire, de la régulation ou du refoulement.
Mais pour sauver la « monnaie unique », pas de compromis possible ! Contre les dissidents potentiels, contre les hérétiques, la guerre a été, est et sera sans pitié. Soutenus par la presse allemande, jamais avare d’injures quand il s’agit des Grecs, le gouvernement de Berlin et ses annexes de Bruxelles et Francfort ont montré en 2015 qu’ils pouvaient anéantir les velléités de résistance d’un gouvernement et infliger au peuple une punition qui ne sera jamais levée. En Italie, la formation du gouvernement issu des élections s’est accompagnée de manoeuvres de sérail et d’opérations financières de déstabilisation orchestrées par les commentaires et les couvertures haineuses de la presse allemande. Emmanuel Macron est lui aussi confronté à la rigidité allemande mais, parce qu’il ne touchait pas à l’essentiel, son projet de réforme de la zone euro a bénéficié d’un rejet poli, assorti de concessions apparentes sous la forme d’un petit budget d’investissement et d’un éventuel « fonds monétaire européen » chargé de traiter à la schlague les Etats trop endettés.
La rigidité allemande n’empêchera pas l’explosion de la zone euro. Elle pourrait même accélérer une dynamique libératrice qu’Emmanuel Macron refuse d’anticiper. De même, le président des riches refuse d’admettre la fin de la fiction du marché mondialisé. Les Etats-Unis ont toujours voulu le libre-échange pour les autres mais pas pour eux. Donald Trump le rappelle brutalement à des « partenaires » qui lui opposent leur foi naïve dans les vertus du compromis entre membres du club occidental. En retirant sa signature du communiqué final du G7, le président des Etats-Unis a ajouté à l’affirmation de sa volonté de puissance une humiliation calculée. Les fiers-à-bras de Paris et d’Ottawa, comme la dame* teutonne, continueront de courber l’échine en quémandant des aménagements dans le régime des coups de bâton. •
* Royaliste, 12-25 juin 2018
Sommes toutes, je souhaiterais que l’on m’explique clairement la différence entre démocratie et populisme, avec en addendum la définition exacte de « démocrature ».Merci d’avance !
Propositions.
Classiquement, démocratie c’est le gouvernement du peuple par le peuple. Et comme ce n’est pas techniquement possible, c’est le pouvoir des oligarchies. Oligarchies d’argent s’entend. Il en faut beaucoup pour gagner et conserver le pouvoir lorsqu’il est électif.
Populisme, c’est ce qui naît de la prise de conscience par le peuple de la réalité décrite ci-dessus. Quelques-uns l’expriment pour lui car ce ne peut être autrement. On les qualifie de démagogues ou plus récemment de populistes.
Démocrature, ça me semble être un régime dont le chef est beaucoup plus populaire que dans les démocratie classiques et où, fort de ce soutien, il exerce le pouvoir comme une sorte de dictature à la romaine. Démo-dictature donne démocrature. A Rome, c’était un régime comme un autre.
Bien sûr que nous avons lutté contre l’Euro, et je crois que les nations prises raisonnablement, sans idéologie, comme des réalités concrètes peuvent être des libertés au service de nos vocations et du concert intelligent des nations.. mais l’Euro est-il vraiment le problème le plus urgent ? ( Les Grecs ont aussi voulu le beurre et l’argent du beurre)
Je ne suis donc en rien idolâtre de la notion de souveraineté, ( même si j’ai des amis chez les Souverainistes intelligents) du moins de celle de B. Renouvin., s’alliant avec un jacobinisme nihiliste de facto. Comme si la tradition qui veut survivre aux miasmes de nos temps pouvait le faire. Pourquoi ? Parce que cette souveraineté absolutisée, est une notion sécularisé d’un Bien Commun jeté aux oubliettes, qui refuse la tradition aristotélicienne de l’ homme animal politique « de l’amitié entre eux. .( comme le montre Guilhem Golfin dans son livre « Souveraineté et désordre politique » ) « Elle est aussi au service de la désintégration progressive de nos sociétés , de leur culture , en vertu d’une conception de l’homme adoptée par nos élites – et cela n ’a rien à voir avec l’Euro ni les pères fondateurs de l’Europe , peut être trop atlantistes, mais pas encore dé constructeurs, qu’on veut nous imposer déjà il y a deux siècles : faire table rase du passé ,( la Révolution française) « et faire surgir un homme nouveau. Après le marxisme le transhumansime visant à priver la société de ses assises naturelles et de la famille, ou les migrations incontrôlées , abolissant toute culture d’ici ou d’ailleurs, qui donnent sens à notre vie, à nous projeter dans l’avenir. .
B. Renouvin s’est il raillé à cette déconstruction ? Ou y est-il indifférent ? Ne fustige-il pas les « populistes xénophobes » d’Italie qui ne font qu’exprimer un mal être sur la culture justement, voix des victimes qu’il récuse.
Certes, Il raison de dénoncer l’artificialité des traités , mais ne refuse-t il pas la solution pour donner un âme à cette Europe ? Revenir au trésor commun de l’Europe , ses traditions spirituelles , « Jérusalem, Athènes Rome » , son cadavre bouge encore .
En outre il commet un pas de clerc en parlant de la » Teutonne » pour Angela Merkel, avouant là sa soumission à la rhétorique xénophobe, à la limite du racisme, républicaine de 14.. Il simplifie aussi : les migrations ne viennent pas que du Proche Orient. Bref, s’opposer à l’ hégémonie américaine cherchant le soutien de jacobins et en refusant de renouer avec la vraie tradition est illusoire. Le combat est ailleurs.
Ne finassons pas !
TRAHISON et coup d’état contre le peuple
la mise à mort de la démocratie en France a été actée par le tandem Sarkozy Fillon
souvenons nous :
les français à 54 % ont voté NON par référendum au projet de Constitution européenne, initié par Jacques Chirac
Sarkozy sitôt arrivé au pouvoir, a fait adopter ce projet par les parlements réunis en congrès.
Double TRAHISON :
celle du chef de l’état qui bafoue le vote des français et TRAHISON des parlementaires censés représenter le peuple
Reconnaissons que la démocratie en France était déjà moribonde, Sarkozy lui a donné le coup de grâce……………..
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