par Louis-Joseph Delanglade
On le savait adepte du « en même temps », voilà que M. Macron pratique maintenant le ni-ni.
Alors que l’Union européenne est « fendue en deux blocs sur les migrants » (La Croix, 21 juin) et/ou « s’écharpe sur la question migratoire » (Le Figaro, 22 juin), il vient ainsi de renvoyer dos à dos et le « nationalisme qui renaît » et les « donneurs de leçons ». Mais, s’il tombe sous le sens que ces derniers ne sont que des utopistes dangereux, prêts à accueillir tout le monde et à n’importe quel prix, ce qui n’est tout simplement pas possible, la métaphore insultante utilisée par M. Macron pour jeter l’anathème sur les « populismes » européens ne constitue en aucun cas un argument recevable. Il eût été plus responsable, donc plus politique, donc plus conforme à sa fonction de chef de l’Etat, d’admettre que ce populisme honni est d’abord la conséquence de la violence, migratoire mais pas seulement, faite aux peuples européens.
M. Macron et Mme Merkel veulent s’en tenir à leur « triptyque » (action dans les pays d’origine, renforcement du contrôle aux frontières européennes et révision du système d’asile européen). Fort bien. Mais, outre qu’on a déjà trop attendu, cela restera toujours insuffisant. S’il n’y a pas débat et consensus au niveau même de l’Union européenne, ce qui est le plus probable malgré les éventuels replâtrages de façade, ladite Union aura vite fait d’atteindre ses limites, celles de l’antiphrase. Le débat souhaitable et les mesures indispensables ne devraient en effet pas porter seulement, comme c’est au fond le cas actuellement, sur la forme (comment gérer l’immigration sauvage ?), mais aussi sur le fond (quel est l’intérêt de l’immigration pour l’Europe et quelle doit en être la nature ?).
Comme l’explique M. Védrine (France Inter, 21 juin), le divorce entre les peuples d’Europe et les [prétendues] élites remonte au moins à une trentaine d’années. A titre d’exemple, rappelons qu’en France la quasi-totalité des partis et médias du pays légal se sont coalisés en faveur de l’Union à l’occasion de deux référendums : l’adoption du traité de Maastricht ne l’emporte pourtant que de justesse (51,04% des suffrages exprimés) en septembre 1992 ; treize ans plus tard, 54,67% des votants rejettent le projet de traité établissant une Constitution pour l’Europe. On connaît la suite et M. Macron aussi, qui ferait donc mieux de ne pas s’ériger à son tour en donneur de leçons dans ce domaine.
Les populismes sont plutôt une fièvre salutaire, la manifestation organique d’un désir, parfois inconscient mais toujours irrépressible, de survie. Il faut y voir d’abord la crainte, le refus et la dénonciation du changement radical dont rêvent certaines « élites » qui souhaitent par idéologie une transformation profonde de la nature même de la population de l’Europe. M. Macron se serait donc grandi en faisant preuve de plus de discernement et d’honnêteté intellectuelle. ■
*Marie-Joseph Chénier, « Chant du départ » (strophe 1)
De fait,l’accord entre Macron et Merkel est branlant,parce que trop personnel,(et finalement peu « européen ») : Merkel-en fin de parcours politique-veut faire oublier son accueil, plus utopique qu’économique, de près d’un million de migrants, qui a failli lui coûter son fauteuil ce
chancelière.
Quant à Macron,il poursuit son ambition de gouvernance européenne.mais personnelle, en ignorant les volontés populaires,quitte à sévèrement mépriser les partis populistes,lesquels,selon lui comme pour la gauche française en général, ne sont que des nazis.
Ce simplisme est déconcertant !
D’accord avec le commentaire lucide de Patrick Haizet sur cet excellent Lundi de LJD.
Très bon article Mais quest-ce-que le populisme sinon une conscience de la réalité concrëte?
Si on veut réduire l’immigration sauvage et galopante il faut
1-prendre le problème à la base et combattre les passeurs en confisquant les bateaux entre-autresl mesures
2 – n’accepter que les réfugiés des guerres ou politiques
Si on prend le problème à la base on ne risquer pas de perdre le monopole de la Méditerrannée . Accentuer les différences et stigmatiser une partie du peuple qui souffre comme le fait Macron est suicidaire
Très bonne analyse .
Ce qui est qualifié de populisme est le sentiment populaire . Il faudrait savoir si un président est élu pour mettre en œuvre -autant que possible – la volonté de la population ou bien pour imposer ses lubies voire un » programme » approuvé par un quart des électeurs ( les retraités ont du mal lire ) .
Pour la problématique des réfugiés , prendre le problème à la base serait de ne pas aller déstabiliser voire détruire des pays arrivant à faire vivre leur population sur place .
La Lybie est un exemple ; ce pays – qui vivait bien ( vu , entre autres , irrigation en plein désert par captage d’eau en profondeur et marchés bien fournis ) contrôlait les passagers de véhicules de touristes , plusieurs contrôles dans la journée , encore en 2006 , le guide expliquant que c’était pour éviter les passages de clandestins africains …
Maintenant nous avons des passeurs et portes ouvertes de l’Afrique sur l’ Europe . Pour les libyens , misère et démocratie . comme l’ Irak . La Syrie ayant échappé aux griffes mais au prix de la guerre civile avec son lot de réfugiés .
A quoi sert un président de la république ? Depuis plus de deux siècles, ce système n’a été capable que l’appauvrir les Français ou de les tuer dans des guerres jacobines, napoléoniennes, mondiales et coloniales. Malgré toutes ces attaques, la « maison France » est encore debout. mais elle n’en a pas fini avec les idéologies car elle doit faire face désormais et désarmée à deux nouvelles idéologies remplaçant les anciennes mais tout aussi diaboliques, le mondialisme et l’islamisme, toutes deux internationalistes ! Une France larvée par le jacobinisme, le marxisme et le laïcisme peut-elle y parvenir ?
Il semblerait que nous soyons nombreux à avoir du bon -sens , on se demande pourquoi les dirigeants sont aveugles et paralysés. Combien de temps allons-nous encore supporter ?
Ne pleurons pas sur le lait renversé mais prenons les mesures simples s’il en est encore temps