L’entrée de Simone Veil au Panthéon – puisque c’est ainsi qu’il faut dire depuis celle de Jean Moulin marquée pour toujours par le discours de Malraux – nous est apparue chargée des particularités que nous allons tenter de signaler.
Il nous semble tout d’abord que c’est la première entrée au Panthéon qui se fasse aussi clairement – le discours du président de la République y a fortement aidé – sous le signe d’un communautarisme aussi évidemment ethnoreligieux. Ce n’est pas que ce soit indigne. Nous ne le disons pas. C’est qu’à notre connaissance c’est une première. Moulin aussi est icone d’une communauté : celle des ombres, celle des suppliciés, celle du patriotisme et de la Résistance. Mais cette dernière communauté est composite. Les croyances et les origines y sont mêlées, subordonnées. Elles s’effacent devant le seul souci de la Patrie. L’entrée de Simone Veil au Panthéon – ainsi que de son époux – a été de fait étroitement liée au communautarisme du monde juif. Il est respectable, admirable même si on l’évalue à l’aune de la fidélité à son être particulier comme de son aptitude depuis des temps immémoriaux à en conserver justement la mémoire. Mais aucune des grandes ombres qui peuplent le Panthéon n’y repose à un titre analogue. Voilà qui nous semble signifier l’état de fracturation de la société française et la subordination croissante de la Nation et de l’attachement que nous lui portons, à ses composantes particulières.
La deuxième singularité de cette panthéonisation c’est que, même en cherchant bien, l’on peine à discerner quel est le vrai grand service que Simone Veil aurait rendu à la Patrie. Et dont la Patrie devrait lui être reconnaissante.
Peut-on ranger dans cette catégorie la loi légalisant l’IVG ? Même si l’on écarte de la réponse à apporter à cette question toute considération morale et religieuse, l’on ne pourra négliger l’incidence négative de cette légalisation sur la natalité française. A commencer par celle des Français de souche, ceux que Finkielkraut appelle drôlement les Souchiens, aujourd’hui en voie de marginalisation. Désormais le relatif dynamisme de la natalité française se maintiendra grâce aux mœurs natalistes ataviques des populations immigrées.
Est-ce à la condition féminine que Simone Veil aurait rendu le grand service justificateur de son entrée au Panthéon ? Dans ce cas, ce supposé service n’aurait pas été rendu à la Patrie mais à une partie d’elle-même. Fût-elle une moitié.
Nous ne disons pas que rien n’était à reprendre de la situation des femmes dans notre pays, où pourtant elles furent toujours admirablement honorées, mais lorsqu’on observe les excès et même les dégâts auxquels le féminisme d’aujourd’hui donne lieu, la vulgarité avec laquelle il s’exprime, ses conséquences, enfin, sur la cohésion, l’ordre, et le moral, de notre société, il y a toutes sortes de raisons de douter que la part prise par Simone Veil dans le mouvement féministe français d’après-guerre ait constitué un quelconque service rendu à la Patrie. Simone Veil comme le voulait la doxa a surtout parlé de « droits » plutôt que de devoirs. Elle n’a fait que suivre, accompagner, apporter sa pierre au mouvement d’ensemble de notre délitement.
Reste son engagement européen auquel Macron, dans son intervention, nous a semblé se raccrocher d’un mouvement quasi pathétique, comme un naufragé à une inutile bouée de sauvetage. L’Europe en laquelle Simone Veil a cru se trouve être en perdition. Si une autre Europe arrive à se reconstruire, elle devra tourner le dos aux principes faillis qui furent ceux qu’elle a connus en un temps qui nous apparaît déjà bien lointain.
Il y a de tout au Panthéon. Notamment quelques furieux antisémites infiniment célèbres et universellement honorés, auxquels nul ne songe à faire de reproches. Ce sont les hommes dits des Lumières en qui, pourtant, l’antisémitisme moderne de droite et de gauche prend sa source. Simone et Antoine Veil devront les côtoyer, sans-doute pour quelques siècles.
Ce que nous venons de dire c’est que nous ne croyons pas que Simone Veil ait rendu à la Patrie quelque signalé service que ce soit. Nous ne nions pas qu’elle ait affronté le malheur avec courage et dignité. Ce n’est pas rien. Elle a montré sa vie durant, y compris en politique, le visage de ces qualités conservées. Puisqu’on a décidé de la faire entrer au Panthéon, qu’elle y repose en paix. Mais, quant au fond, rien ne nous interdit la lucidité. ■
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Il y aurait lieu de vider l’Eglise Sainte Geneviève de tous ces cadavres et les mettre dans un autre lieu. En effet, la majorité d’entre eux se sont distingués en étant contre l’Eglise du Christ et les mettre dans une église est blasphématoire.
Créer un monument à la gloire des républicains serait plus concevable pour les faire reposer.
Quant à la dernière venue, elle a oublié l’une des dix Paroles de l’Eternel à Moshé : » tu n’assassineras pas » car l’avortement est bien l’assassinat d’un être humain sans défense.
Alain Finkielkraut a raison, ce fut un coup de génie de Giscard de faire porter cette loi par une femme considérée comme intouchable en vertu de son passé de déportée. Toute critique contre ce projet de loi pouvant être assimilée à du racisme etc. selon une logique que l’on connaît aujourd’hui fort bien. Je me contenterai de faire remarquer que ceux qui approuvent bruyamment cette loi qui a légalisé sous condition l’infanticide, sont les mêmes que ceux qui se sont aussi bruyamment réjouis de l’abolition de la peine de mort, sans qu’ils voient là la moindre contradiction ! On pourrait au moins dire que l’homme condamné à la peine capitale jadis avait au moins commis un crime assez abominable, alors que l’embryon, et pour cause … On se demande ce que sera la prochaine étape. L’euthanasie douce des vieillards, peut-être ? On sait qu’avec l’homme on peut s’attendre à tout et généralement au pire, d’autant plus que l’homme d’aujourd’hui, c’est l’individu moderne ne supportant plus la moindre limitation à ses sacro-saintes indépendance et autonomie, au nom desquelles on se donne le droit de tuer.
Ne pourrait on supposer que son passage dans les camps ait anesthésié la sensibilité de Simone Veil ( une sorte de mécanisme d’adaptation pour survivre mentalement ) ? Cela excuserait cette dame mais , par contre , quelles excuses pour ceux qui promeuvent cette méthode ? la liberté de la femme ? ( on imagine les pressions possibles « : tu n’es pas mariée – ni même en main- donc tu avortes si tu ne veux pas être dévaluée » ou bien » c’est ça ou je te plaque » ) ; mais , de toute façon , pour que la barrière s ‘ effondre ( hormis les situations de désespoir ) la qualité d’ être humain doit être niée : un simple » amas de cellules . » C’ est du matérialisme et on en revient toujours là : la racine du mal .
Je me permettrais d’ajouter ceci :
c’est par suite d’une idéologie agressive-et même sanguinaire-qu’à l’Eglise Sainte Geneviève-la première patronne de notre pays, la France- fût abusivement substitué un Panthéon anti-clérical, voulant ainsi instaurer un changement radical de destinée.
Son créateur, le roi Louis XV voulait honorer la sainte patronne et légendaire protectrice de Paris et des parisiens.Le Panthéon fut ainsi bâti sur la colline Sainte-Genbiève-par les architectes Soufflot puis Rondelet- pour devenir le monument le plus élevé de la capitale,(jusqu’à la construction de la Tour Eiffel).
Les révolutionnaires, bien que très minoritaires dans notre pays catholique majoritairement,voulaient-ils-dans leur ridicule démesure-créer un culte républicain et laïque contre la France et les Français ?
Leurs héritiers mettent dans ce faux temple ce qu’ils veulent, à condition que leur geste , très démagogique, puisse correspondre -de près ou de loin-à leurs idées ou leurs intérêts.
Mais remarquons cependant que l’on peut -non seulement y entrer-mais aussi en sortir,
comme Mirabeau.L’insulte est de la sorte à double sens, mais confirme bien la volonté des iconoclastes !
J’avais une haute estime de la Dame. Je pensais dans ma naïveté, malgré mon âge, que la famille Weil refuserait l’inhumation dans ce temple du néant qu’est le Panthéon.D’autant qu’au départ il n’était pas évoqué l’idée d’y enterrer également son époux.Enfin, ultima ratio, des personnages antisémités y reposent également faisant de ce lieu une sorte de barnum des trépassés. Je suis déçu de l’attitude de la famille Weil. Je pense hélas dans ce contexte que le lobby juif y est pour beaucoup pensant ainsi couper l’herbe sous les pieds des radicaux musulmans racistes et nombreux dans ce pays.