Par Marc Rousset
Emmanuel Macron fait figure d’exception isolée en Europe, luttant à contre-courant, tandis que Merkel est sur la sellette. « Merkel muß Weg » (« Merkel doit quitter le pouvoir »), pensent de plus en plus d’Allemands.
Macron suivra inexorablement Merkel sur la pente glissante et descendante. En Italie, 62 % des sondés approuvent la politique migratoire du gouvernement et soutiennent la décision de fermer les ports aux bateaux de migrants.
Laurent Wauquiez a tout juste en soulignant que la crise migratoire est le révélateur de l’incapacité européenne à protéger, qu’il faut reconduire les migrants dans les ports de départ et mettre en place une force navale militaire européenne pour contrôler la Méditerranée. L’idée émise par « Jupiter » de créer des centres d’accueil sur le sol européen est digne d’un technocrate irresponsable, irréaliste. Cela aurait pour effet de créer un nouvel appel d’air.
Le seul modèle migratoire acceptable pour l’Europe est le modèle australien. Le « en même temps » pour naïfs inconscients ne fonctionne pas. Il faut choisir entre invasion migratoire et fermeté la plus totale au nom de l’éthique de la conviction, de la responsabilité et non pas de la morale, car toute faille finit par devenir une brèche béante avec écroulement final du mur. En cas de guerre, face à une invasion, on ne construit pas des ponts ; on les fait, au contraire, sauter sous peine de passer devant le conseil de guerre pour faute lourde ou trahison.
En Australie, les migrants originaires d’Afghanistan, du Sri Lanka ou du Moyen-Orient prenaient la mer à partir de l’Indonésie pour débarquer sur les côtes septentrionales du pays-continent. 1.200 personnes ont péri noyées lors des traversées. Le gouvernement a opté pour la tolérance zéro. Les bateaux de migrants ont été systématiquement refoulés par les bâtiments de la marine de guerre australienne. Les migrants qui parvenaient malgré tout à passer étaient exilés dans des camps de rétention reculés du Pacifique à Nauru et en Papouasie-Nouvelle-Guinée, même si leur demande d’asile était jugée fondée. Cette politique a été couronnée de succès et il n’y a plus une seule arrivée clandestine en Australie !
C’est certainement ainsi qu’aurait aussi réagi Napoléon en réglant le problème ultra-simple de l’immigration extra-européenne en cinq minutes quant aux décisions à prendre, alors que cela fait quarante ans que nos démocraties décadentes palabrent, s’interrogent, tout en se faisant envahir sans réagir. Plus de 460.000 arrivées par an, entre les clandestins et les immigrés légaux en France avec Macron : de la folie furieuse digne de la haute trahison.
Le ministre de l’Intérieur australien Peter Craig Dutton estime à encore 14.000 les migrants attendant un bateau en Indonésie. « Il est essentiel que les gens se rendent compte que les succès obtenus de haute lutte ces dernières années pourraient être mis par terre par un seul geste de compassion », a-t-il prévenu. Avec la précision suivante : « Les bateaux ont disparu, mais si un seul bateau réussit à gagner l’Australie, la nouvelle se répandra comme une traînée de poudre. »
C’est ce que ne veut pas comprendre ou feint de ne pas comprendre Macron avec sa politique clownesque ambiguë du « en même temps ». On ne peut fermer, le lundi, les ports français aux migrants de l’Aquarius et, le mardi, décider d’en accueillir, une fois qu’ils sont arrivés en Espagne. Quant au projet de loi Asile et Immigration, il augmente les durées administratives de rétention, qui ne servent pratiquement à rien, tout en renforçant la pression migratoire, puisqu’il facilite la réunification familiale pour les mineurs arrivés en France.
Macron doit apprendre à choisir ou s’en aller ! Le vent a tourné, en Europe, dans le sens des peuples qui ne veulent pas mourir. Macron, le Gorbatchev du Système, doit arrêter d’illusionner en matière d’immigration comme en matière de réduction des dépenses publiques et d’imposition des Français ! Les élections européennes seront son premier chant du cygne. •
Économiste
Ancien haut dirigeant d’entreprise
Les élections européennes peuvent, bien sûr, donner une bonne leçon à Jupiter, mais penser qu’il partira, c’est être bien naïf ! Hors une élection présidentielle qui le désavouerait – ce n’est pas avant quatre ans – il est d’un tel orgueil, d’une telle suffisance, qu’il est persuadé de son bon droit ; en effet, les Français ont fait la bêtise de l’élire, il faut maintenant le supporter; Et n’oublions pas que, davantage que les Français, ce sont les grands financiers, les banquiers mondiaux qui l’ont voulu à la place qu’il occupe et cette « maffia » de la grande finance est toute puissante, hélas !