Aquarelle de l’artiste avignonnais Louis Montagné
Refuser que Maurras soit rejeté de Martigues sous divers prétextes, que sa maison du Chemin de Paradis, si chargée de symboles et d’histoire, soit interdite aux visiteurs, que l’accès en soit refusé même aux équipes de télévision et aux journalistes, que l’existence de cette maison puisse être menacée, le tout en raison du sectarisme d’une certaine partie de l’équipe municipale (communiste), nous paraît être un devoir et une urgence, non seulement envers la mémoire de Charles Maurras, mais surtout envers les lettres françaises et le patrimoine philosophique et politique de notre pays. Enfin, envers Martigues dont Maurras est l’un des fils les plus illustres.
Lors d’un colloque à charge organisé à peu près sans public le 30 mai dernier au Mucem à Marseille, avec la participation d’un aréopage d’universitaires* proches de la mouvance municipale martégale citée plus haut, il a été affirmé que Maurras n’avait pratiquement pas vécu à Martigues et qu’il ne parlait pas le provençal … Cette dernière assertion apparaît à proprement parler ridicule : Maurras, disciple et ami de Mistral, était majoral du félibrige. Il n’aurait pu l’être s’il n’avait pas parlé et écrit le provençal. Son oeuvre, de sa jeunesse à sa mort, illustre, en maints ouvrages, en prose ou en vers, l’histoire et les beautés de Martigues. Son renom immense au cours du XXe siècle a immanquablement rejailli sur Martigues. Nous y reviendrons, preuves à l’appui.
Nous élever contre ce sectarisme qui voudrait exclure Maurras – et sa maison – du patrimoine de Martigues nous paraît s’imposer comme une réaction d’honnêteté et d’intelligence. Cette question apartisanne – axée sur le seul respect dû à Maurras, à son oeuvre et à sa demeure de Martigues – ne devrait pas manquer d’être posée, notamment dans la période préélectorale qui conduira aux municipales de 2020. Nous la posons et la reposerons, ici. Mais sans-doute sera-t-elle aussi soulevée sur place, sur le terrain à Martigues, en Provence et ailleurs. Souhaitons que ce soit de façon intelligente et constructive.
On lira ou relira aujourd’hui le poème dédicatoire d’Anatole France écrit en guise de préface à la première édition du Chemin de Paradis, le premier livre de Charles Maurras, publié en 1894. Maurras a vingt-six ans, France est l’un des plus illustres écrivains du temps. Les eaux de lumière fleuries qu’il évoque en ouverture du poème, ce sont celles de Martigues. Le chemin de Paradis où se trouve la maison de Maurras les longe. A vingt-six ans, déjà, Maurras contribue à la gloire de Martigues. A suivre ! Lafautearousseau
* Jean-Louis Fabiani (sociologue), Bruno Goyet (agrégé et docteur en histoire), Sébastien Ledoux (historien), Florian Salazar-Martin (adjoint à la mairie de Martigues, délégué à la culture). Modérateur : Eduardo Castillo (journaliste et écrivain)
Poème dédicatoire d’Anatole France en guise de préface à la première édition du Chemin de Paradis
« Au bord des eaux de lumière fleuries,
Sur l’antique chemin où le Vieillard des mers,
Entre les oliviers de la Vierge aux yeux pers,
Vit dans leur manteau bleu passer les trois Maries,
Tu naquis. Ton enfance heureuse a respiré
L’air latin qui nourrit la limpide pensée
Et favorise au jour sa marche cadencée.
Le long du rivage sacré,
Parmi les fleurs de sel qui s’ouvrent dans les sables,
Tu méditais d’ingénieuses fables,
Charles Maurras ; les dieux indigètes, les dieux
Exilés et le Dieu qu’apporta Madeleine
T’aimaient ; ils t’ont donné le roseau de Silène
Et l’orgue tant sacré des pins mélodieux,
Pour soutenir ta voix qui dit la beauté sainte,
L’Harmonie, et le chœur des Lois traçant l’enceinte
Des cités, et l’Amour et sa divine sœur,
La Mort qui l’égale en douceur. » ■
Lire aussi dans Lafautearousseau …
Nouvelle « affaire Maurras » : Pour en finir avec le temps où les Français ne s’aimaient pas …
Nous étions une bonne quinzaine à ce Colloque. Nous avons d’abord écouté l’intégralité des « interventions à sens unique », puisque le prétendu Colloque ne réunissait que des personnes parlant « à charge » contre Maurras ! Puis, nous avons pu prendre la parole, et nous en avons bien profité ! Avec courtoisie, calme et, j’ose le dire, habileté, nous avons pu, notamment Jean Gugliotta et moi-même, rétablir plusieurs vérités et mettre en évidence plusieurs mensonges du discours officiel concernant Maurras. Le croirez-vous ? La vidéo du Mucem sur ce prétendu « Colloque » n’est toujours pas mise en ligne, alors que tant d’autres sur la Palestine, le migrant, Alger, « l’autre » ou je ne sais quoi du même tonneau fleurissent sur le you tube du Mucem. J’ai la faiblesse de penser que notre calme, notre sérénité et, surtout, le poids de nos arguments ont littéralement décontenancé organisateurs et intervenants : et, si vous voulez mon avis, nous ne sommes pas prêts de la voir, la vidéo de ce prétendu « Colloque »…
Ils n’ont pas compris que, en touchant Charles maurras, ils en font uun martyr et nous permettent d’en parler !
Expliquez svp le regime juridique de l’immeuble, les droits et obligations de laCommune de Martigues.
Ce qui nous intéresse, en l’occurrence, mais sans nous y limiter, c’est le statut de Maurras à Martigues précisément. Notamment parce que s’y trouve sa maison qu’il faudrait libérer de tout interdit, tout ostracisme, tout projet funeste. Et rouvrir aux visites.
Nous reviendrons sur ce sujet, sous différents aspects, en utilisant divers moyens utiles. Nous ne nous en tiendrons pas là. A suivre !
nous verrons jamais cette vidéo ! d ailleurs Jean Madiran dans un de ses livres a parfaitement expliqué tout cela.
Ce qui est frappant dans les deux strophes superbes de France, c’est que tout Maurras y est. Tel qu’il sera.
Il faudrait, pour s’en convaincre, en faire une analyse de texte très serré, idée par idée, phrase à phrase, mot à mot. Car tout y est pesé, signifiant, symbolique, construit.
Il y a un article du jeune Maurras sur Proust, alors que « le petit Marcel », comme on disait alors dans les salons de Paris, venait de publier Les Plaisirs et les jours.. Ce n’étaient que les prémices balbutiantes de ce qu’allait être la Recherche que, peut-être, Maurras n’a jamais lue. Mais il définissait en quelques lignes, ce que serait le fond de l’oeuvre de Proust.
France, à partir du Chemin de Paradis et peut-être de ses conversations avec le jeune-homme devine ce que serait sa vie, son oeuvre et, au sens de Boutang, son souci .
Est-ce que ceci est exagéré ? Je ne le crois pas si je relis attentivement le poème d’Anatole France.
Hélàs! Tout le problème vient du leg de Charles Maurras à la ville de Martigues. Il faudrait la racheter en sous-main et y faire une fondation.
Ce qui est fait est fait et il n’est pas sûr qu’à long terme ce ne soit pas un bien. La municipalité communiste ne sera pas éternelle et même, au sein de celle-ci, qui fut très raisonnable et positive sous le maire précédent, Paul Lombard, ne restera peut-être pas toujours sous l’influence des éléments sectaires qui y sévissent à ce jour. La municipalité de Martigues est une institution pérenne, tandis que les maurrassiens, il faut le reconnaître, n’ont pas été assez riches, assez nombreux ou assez généreux pour se charger de façon stable de la maison de Maurras.
Ce qui nous intéresse ici ce n’est pas de revenir sur le colloque à charge, tout à fait raté, du 30 mai dernier, à Marseille, au Mucem. Un débat avec ses protagonistes peut être formateur pour nos amis mais il n’y a aucune chance d’une discussion objective et honnête avec ses protagonistes. Ainsi en fut-il du procès Maurras que celui-ci, à juste titre, qualifiait de « fumisterie ». C’était un règlement de comptes.
Ce qui nous intéresse ici c’est de rechercher les voies et moyens de restaurer l’image de Maurras comme citoyen de Martigues et comme Provençal. Et de la restaurer en particulier à Martigues même, contre le clan municipal sectaire. Différents moyens existent. La période préélectorale des municipales sera favorable. Maurras ne compte pas à Martigues que des adversaires, loin de là. De nombreux arguments d’ordre littéraire, historique, culturel et communal, peuvent être avancés, diffusés, opposés aux sectaires. Il s’agit aussi et peut-être surtout de libérer la maison du Chemin de Paradis. Du travail en perspective mais passionnant, juste et noble.
L’aide de tous sera utile, bienvenue !