Par Gabrielle Cluzel
C’est un bel et bon conseil que Gabrielle Cluzel nous donne pour cet été, avec son talent et son bon-sens habituels. [Boulevard Voltaire, 5.06]. Suivons-le !
Rappelons pour ceux qui l’ignoreraient que Gabrielle Cluzel participe – d’ailleurs toujours brillamment – à certains de nos colloques et conférences, dont quelques unes sont les siennes propres. LFAR
Ainsi, donc, la moisson continue : alors que la saison bat son plein, TripAdvisor vient de classer le Puy du Fou troisième meilleur parc mondial, et en tête du classement en France et en Europe.
Le classement, explique Ouest-France, est fixé par un algorithme qui prend en compte quantité et qualité des évaluations des parcs d’attractions du monde entier. Bref, non seulement la foule se presse, mais elle ressort éblouie par le « Miracle de saint Philbert », le « Secret de la lance », le « Mystère de La Pérouse », le « Dernier Panache », le « Signe du triomphe », ou encore la « Renaissance du château »…
Et le Puy du Fou, c’est en effet tout cela à la fois.
Un mystère : comment une France biberonnée à Hanouna peut-elle goûter l’élégance, la culture, la profondeur, la piété dont est pétri le Puy du Fou ?
Un miracle : et en plus, ça fonctionne !
Un secret : qui n’appartient qu’à Philippe de Villiers mais dont on devine cependant une clé : parler aux tripes et au cœur, dans une communion de toutes les générations.
Une renaissance : celle de l’esprit français.
Un signe : en vingt… combien, au fait ? Encore combien d’années ? Quand la France, ayant retrouvé fierté, dignité et identité, sera à nouveau ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être – et n’en déplaise aux bonnets de nuit, cela arrivera -, on dira que le Puy du Fou permettait, pardi, de le prévoir et qu’il n’y avait que les aveugles ou les idiots pour ne pas s’en apercevoir.
Un panache : il faut bien dire que cet immense cortège, tantôt recueilli, tantôt trépidant, de chevaliers, de mousquetaires, de moines, de gentes dames, de soldats, de paysans, a une sacrée gueule, la vache !
L’Histoire de France est peuplée de serviteurs fidèles qui, dans l’adversité, quand le tonnerre gronde, les alentours sont assiégés et que le sol semble se dérober sous les pieds, enveloppent à la hâte une relique, un statue, un joyau, un symbole, ou même le Saint-Sacrement pour l’emporter au fond des bois, le préserver et continuer à l’honorer dévotement le temps que l’ennemi passe sa route et que le calme revienne. Philippe de Villiers est le serviteur fidèle, et son précieux dépôt l’âme française. Et quand la foule vient se presser de plus en plus nombreuse, comme aujourd’hui au Puy du Fou, c’est que, pour le trésor, l’heure de retrouver triomphalement sa châsse approche. Le nom d’un des prochains spectacles du Puy du Fou mériterait de contenir, pour que la litanie soit complète, le mot espérance.
Grands-parents, si vous ne deviez faire, avec vos petits marmousets, cet été, qu’une seule activité, ce serait celle-là : ils y trouveront de quoi devenir des hommes, et vous de quoi (re)devenir des enfants. ■
Ecrivain, journaliste