L’an passé, à Charlottesville, les confrontations entre manifestants avaient été violentes
Hier dimanche, les médias ouvraient leurs flashes d’information sur le rassemblement des « suprémacistes blancs » prévu le soir même à Washington, square La Fayette, face à la Maison Blanche, renouvelant celui qui s’était tenu à Charlottesville l’an dernier à même date, dans un climat de violences dont les images avaient fait le tour du monde. Voici ce que nous avions écrit l’an dernier de cet événement [21.08.2017]. Nous n’avons rien à y changer. Notre conclusion vaut surtout pour la France. LFAR
Dans l’affaire de Charlottesville, Trump, malgré ses volte-face grotesques et erratiques, a tout de même une idée et elle est juste.
C’est qu’il y a de la violence, de la haine, de l’irrationnel et même du racisme dans les deux camps. Les renvoyer dos à dos fût-il discutable. Car, même s’il est tu, si l’évoquer est inconvenant, le racisme antiblanc est bel et bien une réalité. Aux Amériques, comme ailleurs. Plus qu’ailleurs, bien-sûr. Par surcroît, une forme de racisme antiblancs s’est développée du côté des Blancs eux-mêmes. Là-bas comme ici.
Nous ne sommes pas assez bons connaisseurs de la politique intérieure américaine pour avoir une appréciation du détail.
Mais il nous paraît évident que la violence et la haine demeurent inscrites au cœur de la société américaine et que l’une et l’autre tiennent, en bonne part, à la toujours problématique coexistence entre Blancs et Noirs. La question raciale que l’on voulait croire résolue aux Etats-Unis ne l’est nullement. Elle traverse l’histoire et la société américaines depuis plus ou moins deux siècles et n’a, comme on l’a proclamé à tort, nullement disparu. On disait le racisme éradiqué, il n’en est rien. On pourrait presque le dire consubstantiel et intrinsèque à la société américaine, ce qui ne semble pas pouvoir être dit, du moins à ce degré, d’aucune nation européenne.
La décision de retirer la statue du général Lee à Charlottesville n’était pas – la suite l’a montré – un acte d’apaisement mémoriel ni de paix civile… Les anachroniques et allogènes svastikas brandis par des suprémacistes blancs hallucinés n’étaient, non plus, ni pacifiques ni malignes.
Ce que nous montrent ces événements est que si l’on veut des peuples paisibles mieux vaut l’homogénéité – culturelle, ethnique et même raciale – que la diversité. Point d’angélisme : cette dernière nourrit les haines détestables et crée des conflits endémiques.
La seconde leçon de Charlottesville ce pourrait être que, pour compenser un tant soit peu l’évolution des rapports de force dans le monde, laquelle nous est si défavorable, une certaine dose de « suprémacisme » blanc – dans un sens évidemment tout différent du sens américain : fierté à recouvrer, puissance à reconstruire – ne serait pas inutile. En tout cas pas à l’Europe, peuplée de Blancs, qui, après avoir dirigé les affaires de l’univers, se voit, aujourd’hui, à la fois supplantée dans l’ordre de la puissance et envahie dans l’ordre du peuplement par les autres continents. Ce qui ne semble pas améliorer l’état du monde. Et nous prépare un avenir dangereux.
Il y eut sans doute un temps où l’orgueil et l’égoïsme européens furent excessifs. L’Europe en paie le prix. L’excès inverse, celui de la repentance, de la haine de soi, de la soumission à tout ce qui nous est étranger, est bien pire et pourrait nous coûter beaucoup plus cher. ■
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Aux Etats Unis, sauf parmi les classes aisées, et encore pas partout, Blancs et Noirs ne se mélangent pas, surtout dans le Sud. Je l’ai constaté à NATCHEZ ( Mississipi) où il y a un quartier exclusivement blanc et un autre exclusivement noir . Quant à la France votre article le dit bien: il n’y a pas de problème lorsqu’il n’y a que quelques Noirs, s’ils sont nombreux c’est différent.
Oui, c’est la dose qui fait le poison.
Souvenir d’un circuit en Dalmatie : le guide, demi- congolais , ex objecteur de conscience en Belgique , puis marié à une croate et ayant fait le coup de feux à leur côté contre les serbes répondait , à nos inquiétudes sur le fait qu’il puisse être victime de » racisme » dans son nouveau pays , qu ‘il n’en était rien , étant le seul Noir du patelin où il vivait . Le mérite de la lucidité .