Savez-vous ce qui préoccupait la gent médiatique hier, un dimanche de fin d’été ?
De quoi étaient faits les bulletins d’information en première ou deuxième position ? Et, comme ce qui intéresse les médias est le reflet de ce qui bruit dans la classe politique – ou réciproquement – savez-vous quel était le centre d’intérêt de ce microcosme global dont le souci devrait être l’avenir de la France et du monde, un rien inquiétants ? Eh bien ! c’était le sort politique de NKM, qui vient de démissionner de son poste (?) de « conseiller de l’opposition » à la mairie de Paris. On tremble et on s’émeut parce que cette femme politique de si vif talent et de si grande importance, dont la carrière fut brillante (députée, maire, deux fois ministre, candidate – malheureuse – à la présidence de la République) part exercer un emploi à New-York chez Cap Gemini pour plusieurs années… Sa période d’essai vient de s’achever ; bien entendu, son emploi est confirmé (un CDI …), NKM va donc l’occuper à plein temps sans doute pendant quatre ou cinq ans et voilà pourquoi elle vient de rompre les amarres avec ses amis de l’opposition à Anne Hidalgo à la marie de Paris. Voilà de quoi l’on est affligé à Paris dans le milieu que nous avons dit …
Nathalie Kosciusko-Morizet n’a pourtant d’importance qu’en raison de la caste et/ou de la communauté à laquelle elle appartient par naissance et par privilège. Famille très ancrée à gauche et même à l’extrême-gauche depuis plusieurs générations, milieu cosmopolite, de la grande bourgeoisie d’argent.
Éric Zemmour a maintes fois montré l’inexistence de sa mouvance politique dans l’opinion française : un centrisme gauchard blotti au sein des ex-RPR et UMP. Seuls des accords électoraux de convenance apportent à ces gens-là des sièges au parlement et des ministères. Point du tout leur poids électoral.
Archétype de la couche supérieure argentée et influente du monde bobo, soignée, élégante, pomponnée, facétieuse, affectée et même maniérée, artificieuse, narcissique, sa parole murmurée est toujours dans l’air du temps et de la mode, si possible de l’ultra-mode, en avance d’au moins une modernité. Mais pourquoi l’écouter si tout ce qu’elle va dire est couru d’avance, fixé par la mode et les tics bobos ? La dernière présidentielle a démontré qu’elle a en fait, contrairement à ce qu’elle feint de croire, fort peu de monde autour d’elle. New-York s’imposait. NKM ne manquera à personne.
Peut-être n’a-t-elle jamais dit en public qu’une seule chose qui soit intelligente et vraie, qui mérite d’être rappelée, et c’est pourquoi nous écrivons ces lignes. Ce fut lorsqu’elle a prononcé cette solennelle mise en garde à propos de Patrick Buisson, comme si, soudain, la Patrie était en danger : « ce n’est pas Nicolas Sarkozy que Buisson veut faire gagner, ce sont les idées de Charles Maurras »… Ce Maurras qu’elle n’avait pas lu – mais que lui importait ? – dont elle ne savait à peu près rien, sauf, par la vieille tradition révolutionnaire de sa famille, qu’il incarnait « la réaction ».
Mais l’idée était vraie. Étaient-ce les idées de Charles Maurras – M le superficiellement maudit – que Patrick Buisson installé à l’Élysée voulait faire gagner – malheureusement via Sarkozy ? Disons : simplement des idées de salut national, mûrement réfléchies. Ce qui revient à peu près au même.
Malgré l’insignifiance de fond de sa trajectoire politique, NKM nous rappelle avec une certaine lucidité toute d’inquiétude et d’alarme que des circonstances se présentent toujours et se présenteront encore où l’on peut tenter « l’aventure » de faire triompher ses idées. Pourquoi pas les nôtres qui sont fondatrices et consubstantielles de notre nation ?
L’Histoire regorge de tels épisodes, dont un très récent. ■
* Illustration ci-dessus (Maurras et Buisson) reprise de L’Obs
Retrouvez l’ensemble des chroniques En deux mots en cliquant sur le lien suivant …
La mouvance politique de NKM existe bel et bien à droite : c’est la grande bourgeoisie qui s’est rassemblée l’an dernier avec sa variante de gauche sous l’égide de Macron. Trop maladroite et cassante pour être comme Macron, le fondé de pouvoir du capitalisme financier international.
Enfin, ce que représente la mouvance NKM on a pu le mesurer lors de la présidentielle.
En effet, le centrisme s’est rallié à Macron avec Bayrou mais Macron a été élu avec peu de voix parmi lesquelles le centrisme a compté pour très peu.
En Marche n’est pas le centre, c’est le marais. Ce qui est autre chose.
Non, je suis de l’avis de Zemmour : le centrisme vit de bluff.