L’Académie française, l’un des derniers lieux où l’on veille à la beauté de notre langue
Après notre histoire, notre culture et nos paysages, les déconstructeurs s’attaquent à une autre borne séculaire de l’identité française : notre langue qui est un composant essentiel de notre liberté. Au nom du sacro-saint modernisme. « Toujours la même chanson » qui fait accepter n’importe quoi ! C’est ce qu’explique ici Éric Zemmour avec qui nous sommes cent fois d’accord. [Figaro magazine de vendredi 7 septembre] LFAR
Jacques Julliard : « La langue française, notre patrie commune »
C’est la dernière histoire belge. Blague pas drôle. Blague de deux anciens professeurs wallons qui proposent de supprimer la règle de l’accord du participe avec l’auxiliaire avoir.
Et aussitôt tout ce que le landernau parisien compte de progressistes d’enfiler joyeusement les perles de la bien-pensance linguistique: cette règle est trop compliquée ; les professeurs perdent un temps fou à l’enseigner ; un temps qu’on pourrait avantageusement consacrer à la littérature ; cette règle est un moyen de sélection professionnelle ; elle renforce les inégalités socio-culturelles.
C’est toujours la même chanson. Il y a quelques mois, c’était au nom du féminisme qu’on voulait tuer la règle du « masculin l’emporte sur le féminin ». Cette fois, c’est au nom du rejet des discriminations (ce qui, dans la novlangue de la bien-pensance, vise les retards scolaires des enfants d’immigrés), que l’on veut abolir l’accord du participe passé (avec le complément d’objet direct placé avant le verbe avoir!). Au nom de la simplicité contre la complexité. De l’égalité contre l’élitisme. Du présent contre le passé. Des Modernes contre les Anciens.
Ces offensives répétées ne doivent rien au hasard. Il s’agit pour nos déconstructeurs de détruire l’une après l’autre les bornes séculaires de l’identité française: langue, histoire, culture, paysages. Il s’agit de tout raser pour qu’il ne reste rien du « cher et vieux pays ».
Les arguments avancés sont les mêmes qu’on présentait il y a quarante ans, lorsqu’on mit à bas l’exigence des dictées quotidiennes. Non seulement les professeurs n’ont pas consacré le temps libéré à la découverte de la littérature, mais on s’est aperçu que le délire orthographique des générations nouvelles entraînait un éloignement des grands textes.
Le français est une langue complexe, et c’est ce qui fait son génie et son charme. C’est une langue élitiste et c’est pour cela qu’on doit en être fier. Il n’y a aucun courage à renoncer à ces vieilles règles désuètes, si ce n’est le courage de « mettre une claque à sa grand-mère », selon la célèbre expression de Karl Marx.
Notre chère langue française est un chef-d’œuvre en péril. Les nouvelles générations – produits de l’éducation moderniste – ignorent, voire méprisent, l’orthographe ; et torturent cruellement une syntaxe qui ne leur a rien fait. La langue française n’évolue pas, elle se désagrège. On ne peut pas lire Voltaire, Rousseau, Hugo, Chateaubriand, Balzac, Stendhal ou Proust si on abandonne les contraintes syntaxiques, grammaticales et orthographiques, qu’ils ont respectées (qui s’accorde avec contraintes !). On les condamne à devenir des oripeaux glorieux d’un passé devenu illisible, à l’instar du français ancien du Moyen Âge. Le français connaîtra alors le destin de l’anglais, devenu « globish » à force de réductions, de simplifications, langue parlée par le monde entier mais devenue médiocre langage de communication, sabir d’aéroport et de grande surface comme il y a des « muzak » d’ascenseur. Mais c’est sans doute l’objectif. ■
D’accord, évidemment. Le Président a créé une « mission patrimoine »; ne pourrait-il pas créer une « mission langue française »? Celle-ci aurait pour but d’encourager toutes les institutions commerciales, sportives, techniques, scientifiques, etc…, à remplacer les termes « globish » en français, au besoin par des incitations financières (réductions d’impôt, par exemple). L’impact symbolique pourrait se conjuguer avec la restauration du château de Villers-Cotterêts, voulue par le même Président….
Exact, par exemple dans le domaine sportif , on parle d’U 15 ,U18: U pour UNDER, en dessous , c’est trop difficile de dire moins de 15 ans ????????
Et la publicité Renault » the french touch » ? Accablant ! La fameuse » loi Toubon » n ‘ était elle qu’un effet d’annonce ?
Si l’orthographe est élitiste , que dire des mathématiques ? ne pourrait on simplifier ( rendre optionnelles , à défaut ) les intégrales , les chiffres négatifs , entre autres billevesées infligées à des lycéens et inutiles pour 99 pour cent d’entre eux ?
tout ce qui va dans le sens de la destruction de l’identité française va pour nos gouvernants démocrates dans le bon sens .Hélas bien sur .On dit plus EDF mais Engie on dit plus UDF (!)mais modem on dit plus Franc mais EURO .Tenez moi qui aime le foot la langue française langue officielle de l’UEFA a été remplacé par l’anglais et au lieu dire ligue des champions on champions league .Plein d’exemples on a même était jusqu’ débaptiser nos nationales pour les appeler RD 7 !un désastre nos républicains !
L anglias un sabir ! bien dit
Bravo ! brillant votrer commentaire sur la French touch