Le président chauve-souris. Je suis oiseau, voyez mes ailes ! Je suis souris, vive les rats !
Par
Gilles-William Goldnadel écrit cela au sortir d’un été politique que l’on a presque unanimement qualifié de chaotique au point que quelques grosses pointures ont commencé à quitter le navire. Il le fait avec courage, lucidité, sans craindre de dire les choses. Il a raison. Malheureusement pour la France LFAR
J’ai beau être un gaulois mature d’assez jeune souche, j’aime bien l’humour, qu’il soit gaulois (davantage encore depuis que la gauloiserie est regardée de travers), juif ou patagon.
Mais j’avoue avoir du mal à suivre l’humour de Monsieur Macron.
À dire le vrai, j’ai du mal à suivre ce président tout court, raison pourquoi je ne l’ai suivi lorsqu’il courait pour l’élection.
Dès le premier abord, j’avais écrit que nous aurions un président hybride.
Ni de droite, ni de gauche. Ni français, ni international. Un jour Jupiter et le lendemain, comique troupier. Pote avec Bellatar Yassine et ami avec Villiers Philippe de.
Dans certains articles, je l’avais surnommé « le président chauve-souris ». Voulant contenter tout le monde et son père. Je suis oiseau, voyez mes ailes ! Je suis souris, vive les rats !
Je suis un oiseau migratoire de gauche, ouvrez donc aux migrants ! je suis un rongeur économique de droite, fermez la porte aux indigents !
Mais j’avais écrit aussi que les Français des deux camps à ciel ouvert ne seraient pas longtemps sous le charme de ce genre de petit mammifère qui ne vit bien que dans la pénombre.
Nous y sommes. L’homme est brillant et sympathique, j’en atteste, mais, trop ambivalent, il ne fera bientôt que des mécontents.
Dans le Figaro, lorsqu’il était candidat, et que je pouvais encore être irrespectueux, je lui avais donné du Macreux, tant je considérais qu’il lui manquait du fond.
Je ne crois pas, hélas, m’être fourvoyé profondément.
Il paraît que ce président de la république plaisantait, lorsqu’il a évoqué au royaume du Danemark « les gaulois réfractaires ». Je ne pense pas que les Français manquent d’humour gaulois, danois ou international, mais ils ne plaisantent plus, lorsqu’ils ont le sentiment qu’on ne les aime pas ou qu’on les prend de haut.
Il faudra désormais que Monsieur Macron légende ses sorties, qu’il nous prévienne qu’il est sérieux ou qu’il s’agit d’une saillie.
Mais après tout, peut-être, finalement, manquerais-je d’humour.
A la réflexion, Monsieur Macron plaisantait sûrement avec Jean-Louis Borloo lorsqu’il disait qu’un mâle blanc n’était pas habilité à commander ou à rendre un rapport sur les banlieues françaises.
Maintenant que j’y suis, il plaisantait encore et se gaussait des Algériens, lorsqu’il disait pour rire que la colonisation française était un crime contre l’humanité.
Et ce blagueur impénitent n’était pas plus sérieux, lorsque pince-sans-rire, il prétendait que la culture française n’avait jamais existé ou que le patriotisme est une manière de lèpre.
Et le plus farce, c’est que j’ai failli marcher.
Quant aux Gaulois, de plus en plus réfractaires à l’humour à sens unique, ils ne marcheront plus quand on les fera marcher. ■
excellent texte
Bravo, très bel article, Emmanuel MACRON passé au scanner, ou plutôt à l’IRM ( parce que c’est du mou)