La paisible et splendide cité de Carcassonne
Par Péroncel-Hugoz
Notre confrère Péroncel-Hugoz, longtemps correspondant du Monde dans l’aire arabe, a publié plusieurs essais sur l’Islam ; il travaille depuis 2005 pour l’édition et la presse francophones au Royaume chérifien. Il tient aussi son Journal d’un royaliste français au Maroc et ailleurs, dont la Nouvelle Revue Universelle a déjà donné des extraits. Nous en faisons autant, depuis janvier 2016, en publiant chaque semaine, généralement le jeudi, des passages inédits de ce Journal. LFAR •
EXTRAITS DU JOURNAL MAROCAIN 2018 INÉDIT DE PÉRONCEL-HUGOZ
Ben-Slimane, 23 mars 2018
Les médias marocains, notamment le360, quotidien en ligne proche du Palais, tempêtent fort contre les dépêches françaises sur le djihadiste marocain qui vient de tuer plusieurs Français, avant d’être abattu par la police, près de la paisible et splendide cité de Carcassonne.
Il paraît, selon mes confrères marocains, que le tueur ayant acquis la nationalité française, doit être présenté comme « Français » et non plus comme Marocain… Quelle mauvaise foi ! D’abord le terroriste est avant tout marocain car né au Maroc, Etat dont la nationalité ne se perd jamais. Ensuite ledit terroriste est musulman sunnite, comme 99% des sujets de la Chérifie, et comme la quasi-totalité des assassins du Djihad tuant et égorgeant à travers la planète depuis plus d’un quart de siècle, au nom de l’Islam. Ce rejet sur la France des délinquants marocains (ou algériens, tunisiens, etc) de nationalité française est la faute des lois laxistes émises à Paris sur la citoyenneté, distribuée à qui la veut, même à des repris de justice, à des étrangers n’ayant même pas essayé d’apprendre un peu de français… Le Maroc est à l’abri de telles pratiques, ne délivrant sa nationalité qu’à des musulmans (et aux israélites autochtones).
Il doit y avoir environ une vingtaine d’années de cela, quand je demandai à l’essayiste kabyle algérien, Kassa Houari, dont je venais de publier un livre, pourquoi il ne demandait pas la nationalité française alors qu’il était assez bien intégré dans la société française, dont il respectait les usages et écrivait fort bien la langue, il me répondit avec une certaine hauteur : « Une nationalité que la France distribue à n’importe qui, non merci ». Et toc !
Le fond du fond du problème, au Maroc et ailleurs, est que les gens de ces pays, élites ou peuples n’assument pas les actes terroristes des leurs, et essaient donc d’en rejeter au moins une partie sur cette pauvre France, « cette pelée, cette galeuse », sur laquelle tout le monde tombe à bras raccourcis, comme sur l’âne de La Fontaine. Evidemment, ce qui est vexant, du moins pour les Marocains pacifiques, c’est que le Maroc est sans doute, avec l’Egypte, le pays mahométan qui lutte le plus sincèrement et le plus efficacement, chefs de l’Etat en tête, contre le djihadisme – mais hélas ! la majorité des terroristes ayant agi, ce dernier lustre, en Europe sont des Marocains, en particulier des Berbères du Rif… Les faits sont têtus, disait volontiers cette crapule sanguinaire de Lénine dans la Russie bolchevique, et ça reste vrai, évidemment, dans le contexte islamique actuel, en particulier. ■
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