Léon Bloy (1846-1917)
Publié le 27 mars 2017 – Actualisé le 2 octobre 2018
« Atrophie universelle des intelligences, avachissement inouï des caractères, exécration endémique de la Beauté et de la Grandeur, obsèques nationales de toute autorité humaine ou divine, boulimie furieuse de jouissances, destruction de la famille et vivisection de la patrie, moeurs de cochons enragés, empoisonnement systématique de l’enfance, élection de chenapans ou de goîtreux dans les cavernes de la politique ou sur le trottoir des candidatures, etc., tels sont les fruits de l’arbre de la Liberté ».
Léon Bloy, avril 1914
Bonjour,
Pouvez-vous m’indiquer dans quel ouvrage se trouve le texte plus haut ?
Avec mes remerciements,
RD
Entrée du 9 avril 1914 dans «Au seuil de l’apocalypse» (tome 7 du Journal).
Un grand merci à Michael !
Prophétique !
« Hélas! Le temps vient où l’homme deviendra incapable d’enfanter une étoile dansante. Hélas ! ce qui vient, c’est l’époque de l’homme méprisable entre tous, qui ne saura même plus se mépriser lui-même.
Voici, je vais vous montrer le Dernier Homme :
« Qu’est-ce qu’aimer? Qu’est-ce que créer? Qu’est-ce que désirer? Qu’est-ce qu’une étoile? » Ainsi parlera le Dernier Homme, en clignant de l’œil.
La terre alors sera devenue exiguë, on y verra sautiller le Dernier Homme qui rapetisse toute chose. Son engeance est aussi indestructible que celle du puceron-, le Dernier Homme est celui qui vivra le plus longtemps.
« Nous avons inventé le bonheur », diront les Derniers Hommes, en clignant de l’œil.
Ils auront abandonné les contrées où la vie est dure ; car on a besoin de chaleur. On aimera encore son prochain et l’on se frottera contre lui, car il faut de la chaleur. »
Nietzsche