par Louis-Joseph Delanglade
A Colombey-les-Deux-Eglises, ce jeudi 4 octobre, M. Macron cherchait, paraît-il « à se placer dans les pas du général de Gaulle » (Le Monde).
Intention louable certes car cela devrait d’abord l’inciter à (re)prendre de la hauteur, évitant ainsi la stérile critique purement politicienne et surtout la condamnation justifiée d’indignes écarts de conduite. En cette période de grande incertitude internationale, M. Macron pourrait donc, nous le lui suggérons, s’inspirer des fondamentaux de la politique étrangère gaullienne. On connaît sa double obsession, multilatéraliste et européiste. Cependant, le multilatéralisme ne se décrète pas et, on le voit avec M. Trump, ce qui compte d’abord c’est la puissance. La puissance justement, c’est bien ce qui manque à l’Europe version U.E., que sa nature même et ses « valeurs » vouent à l’impuissance. De Gaulle l’avait bien compris, lui pour qui l’Europe était d’abord une réalité géographique et historique permettant l’association et la coopération d’Etats désireux d’être plus forts ensemble.
L’arrivée au pouvoir de M. Trump a, c’est un fait, bousculé la mondialisation enragée qui tenait lieu de credo à la plupart des chefs d’Etat occidentaux et asiatiques. En signifiant clairement que les Etats-Unis ne voulaient plus être floués, M. Trump n’a fait que mettre en oeuvre, sans aucun ménagement, une politique dictée à l’Amérique par son instinct de survie. La menace chinoise, fondée sur une stratégie du long terme, ne fait en effet plus aucun doute pour personne. Menace commerciale et industrielle, mais aussi financière et technologique – et pourquoi pas militaire le moment venu ? Or, le slogan « America first », s’il contredit toutes ces « valeurs » que nous aimons tant à exhiber de ce côté-ci de l’Atlantique, se trouve bel et bien conforté par une réalité très simple, à savoir que les Etats-Unis restent la puissance mondiale dominante : une puissance toujours capable d’imposer sa volonté aux quatre coins de la planète, comme le montre l’exemple des décisions concernant l’Iran.
Ce faisant, M. Trump a toutefois ouvert un boulevard à une réelle ambition politique et militaire européenne, soulignant a contrario l’impuissance de l’Union a être autre chose que ce qu’elle a toujours été : une association de comptables et de gestionnaires. M. Macron, sans doute le plus fervent des chefs d’Etat européistes, peut-être par ambition personnelle, doit bien l’admettre : l’Union reste inerte, traumatisée qu’elle est par le Brexit, freinée par une Allemagne vieillissante que contrarie le protectionnisme américain, minée de l’intérieur par la montée d’une légitime colère populaire.
L’occasion était – et reste – belle de refonder l’Europe, sur ses propres réalités – au premier chef historiques et culturelles – et de proposer comme base nécessaire une véritable configuration politique. Et pourtant M. Macron ne change ni de discours ni de politique européenne, s’en tenant à une variante de celle dite du « cabri ». ■
DE Gaulle avait peut être raison sur l’Europe .Mais pour le reste son oeuvre fut une calamité dont nous ne finissons d’en payer les conséquences § L’auteur aurait pu le rappeler brièvement .Mais pour l’Europe oui sa vision était exacte .
La souris qui se met dans les pas de l’éléphant. Cela donnerait à rire si ce n’était aussi pathétique. Pauvre cloche de Macron, en pur administratif, il n’a pas compris que la com ne peut que refléter la qualité d’un produit, et non la replacer. On ne prend pas une photo avec un marteau.
C’est que là, justement, il s’agit de l’Europe !
Je constate que Louis-Joseph Delanglade écrit « Monsieur Macron ». Il ne dit pas « Manu » comme Michel Onfray. Ce qui est simplement une vulgarité ; un langage d’un mauvais genre. Critiquons Emmanuel Macron sur le fond de sa politique. Ne parlons pas comme les racailles des banlieues.
De la part de Michel Onfray, c’était évidemment de l’humour ,se rapportant au jeune lycéen qui l’avait interpellé ainsi.
On n’a jamais raison de faire dans le graveleux et dans l’invective. Onfray se place à un niveau assez méprisable, finalement…
Et qu’est-ce qu’on peut reprocher au général ? Surtout pas qu’il fallait se débarrasser du boulet des colonies !
Je suis d’accord avec Pierre Builly. Nous avons assez de reproches de fond à faire à la politique de Macron pour ne pas sombrer dans ce registre. En fait, Onfray exhale sa colère et peut-être est-elle fondée. Mais il règle ses comptes personnels sur un ton inconvenant qui, selon moi, ne doit jamais être le nôtre.
Mais le Général de Gaulle ne nous a nullement débarrassés du boulet des colonies, au contraire. C’est après l’indépendance que les maghrébins d’abord, puis les autres ressortissants d’Afrique noire ont commencé à nous envahir. certes, ce n’est pas ce qu’il voulait, mais c’est ce qu’il a fait. D’abord en imposant des accords exorbitants avec l’Algérie. Ensuite en donnant le pouvoir culturel à la Gauche. Il faut nous libérer à la fois d’un discours de ressentiment et d’un choeur de louanges à propos de ce personnage. Il avait tout compris mais n’a rien fait de durable.