L’église Saint-Jacques de Mohamédia
Par Péroncel-Hugoz
Notre confrère Péroncel-Hugoz, longtemps correspondant du Monde dans l’aire arabe, a publié plusieurs essais sur l’Islam ; il travaille depuis 2005 pour l’édition et la presse francophones au Royaume chérifien. Il tient aussi son Journal d’un royaliste français au Maroc et ailleurs, dont la Nouvelle Revue Universelle a déjà donné des extraits. Nous en faisons autant, depuis janvier 2016, en publiant chaque semaine, généralement le jeudi, des passages inédits de ce Journal. LFAR •
EXTRAITS DU JOURNAL MAROCAIN 2018 INÉDIT DE PÉRONCEL-HUGOZ
Rabat, dimanche des Rameaux 2018
Le nouvel archevêque, intronisé ce mois-ci, Don Cristobal Romero (photo), un Espagnol ayant notamment oeuvré en Uruguay, n’est pas là.
Un prêtre noir africain le remplace, entouré de toute une escouade de diacres et enfants de choeur, également négro-africains. Comme le sont la chorale, où les femmes, devant, sont vêtues de blanc tandis que les hommes, derrière, sont en noir. Pas de tam-tams comme dans mon ancienne paroisse de Moha, mais des cantiques en dialectes subsahariens et l’ondulation en rythme des choristes, l’un des attraits des messes africaines. L’assistance très nombreuse (j’ai eu du mal à trouver une petite place) est à 95% noire. Non loin de la cathédrale catholique Saint-Pierre, le temple protestant, naguère encore lieu de silence paraissant à l’abandon, se signale maintenant chaque dimanche par un incroyable raffut chantant et musical, celui de psaumes et cantiques des huguenots, presque totalement africanisés eux aussi, ici, ces dernières années.
La plupart de ces prêtres et fidèles chrétiens qui ont foncé et régénéré une Eglise et un Temple en voie d’extinction, en Chérifie, ne sont pas au Maroc par plaisir mais parce que la voie vers l’Europe, surtout l’Espagne et la France, leur est en principe interdite. Dans la cathédrale, pendant cette messe des Rameaux, je me dis que si, soudain, une voix annonçait que la voie vers l’Europe est ouverte, libre d’accès pour une semaine, je me retrouverai soudain, sans aucun doute, seul dans ce sanctuaire avec une poignée d’Européens, pieds-noirs, diplomates ou voyageurs… (à suivre). ■
Retrouvez l’ensemble des textes parus depuis le 14 janvier 2016 en cliquant sur le lien suivant : Journal d’un royaliste français au Maroc et ailleurs.
Nous avons participé ma femme et moi à une messe en l’église St François d’Assise de FES il y a quelques années: une chorale africaine animait la célébration; elle était composée d’étudiants et d’étudiantes; l’assistance n’était pas très nombreuse mais pas nulle: des européens travaillant et vivant à FES , des africains évidemment et peut-être quelques marocains. Ambiance très chaleureuse avec le prêtre italien.