La France insoumise est bien soumise au Système établi, dont elles partage les intérêts, sous couvert de douillette rébellion contre ce que Gustave Thibon appelait « le chaos figé des conservateurs du désordre », vrai Désordre camouflé en faux Ordre et succédant – en en acceptant l’héritage – au « chaos explosif des révolutionnaires ».
Mélenchon a beau pleurer aujourd’hui, et dire des « s’il vous plaît, dites partout que ceci est un acte politique, une agression politique », lui et son parti sont des privilégiés du Système, qu’ils ne combattent qu’en parole, et qu’ils contribuent à faire vivre, dont ils sont un des rouages.
S’il voulait vraiment combattre l’Argent, l’Argent-roi, s’il voulait vraiment être révolutionnaire, Mélenchon se rallierait à Maurras qui est bien, lui, le seul, le vrai insoumis; le seul, le vrai révolutionnaire; le seul qui ait démonté la mécanique du Système : en tuant le Roi, la Révolution a ouvert toutes grandes les portes à la domination sans partage de l’Argent.
Maurras est le premier et le seul à avoir analysé presque cliniquement, froidement, lucidement, la lutte séculaire et titanesque entre les forces du « Sang » (c’est-à-dire tout ce qui tire l’homme vers le haut : religion, philosophie, culture, civilisation, traditions…) et les forces de l’Or ( « la Fortune anonyme et vagabonde » que dénonçait l’Action française; en clair : le fric, le matérialisme le plus vil et bas, bref le Système dans lequel nous vivons – de plus en plus mal… – où tout est sacrifié au court-termisme du profit matériel immédiat…).
Cette image de la lutte entre le Sang et l’Or, c’est le fondement du petit livre de Maurras, L’Avenir de l’Intelligence, dont Pierre Boutang disait qu’il était un acquis pour la suite des temps; c’est elle qui nous montre bien comment faire, aujourd’hui, la seule, la vraie révolution, et en quoi elle consisterait, tout simplement :
– Abattre l’Argent-roi, qui règne aujourd’hui sans partage, ce qui serait la réponse à tous les maux dont nous souffrons;
– Abattre l’Argent-roi, ce qui serait la seule solution si l’on veut sortir la France – et nous avec – de l’impasse destructrice dans laquelle nous a plongée le Système, héritier de cette Révolution qui n’a servi qu’à abattre le Sang, pour lui substituer la tyrannie implacable de ce maître tout puissant : l’Or, le matérialisme vil et bas.
– Ramener l’argent à sa seule fonction, naturelle et honorable : celle de servir;
« De l’autorité des princes de notre race, nous avons passé sous la verge des marchands d’or, qui sont d’une autre chair que nous, c’est-à-dire d’une autre langue et d’une autre pensée. »
Mélenchon peut bien pleurer, aujourd’hui, ou faire semblant, en temps normal, d’être révolutionnaire : il n’y a qu’un seul révolutionnaire, Maurras, le vrai insoumis, le vrai rebelle; il n’y a qu’une seule révolution, la révolution royale, la reprise du pouvoir par les forces de l’Esprit.
« Notre société n’a que des banques pour cathédrales ; elle n’a rien à transmettre qui justifie un nouvel « appel aux conservateurs » ; il n’y a, d’elle proprement dite, rien à conserver. Aussi sommes-nous libres de rêver que le premier rebelle, et serviteur de la légitimité révolutionnaire, sera le Prince chrétien. » (Pierre Boutang).
Aujourd’hui, plus que jamais, si l’on veut que vive la France, il faut remettre à sa place le pouvoir qui a permis sa naissance; qui a fait d’elle la première puissance du monde lorsqu’éclata la funeste Révolution; qui a mené, tout au long de ses mille ans de pouvoir, une authentique politique de civilisation.
Tel est le sens profond de notre « VIVE LE ROI ! »
François Davin