par Louis-Joseph Delanglade
MM. Macron et Mélenchon se seront donc, chacun à sa façon, exprimés la semaine dernière. Mardi, c’est le chef de l’Etat qui, sur le ton de la contrition, rappelle les fondamentaux de sa politique. Mercredi, c’est le chef de la France insoumise qui, de manière violente, s’oppose aux représentants de la force publique venus perquisitionner son appartement puis le siège de son parti. Pain bénit pour les commentateurs patentés qui, dans les deux cas, se seront surtout intéressés à la forme des deux événements.
On s’empresse ainsi de relever, avec une ironie gourmande, l’ambiance et le décor de l’intervention télévisée de M. Macron : un éclairage « crépusculaire », des notes « raturées », un ton « dramatique », etc. Peut-être, mais c’est oublier que toute apparition ou intervention officielles d’un chef de l’Etat a forcément un côté théâtral et fait l’objet d’une sorte de mise en scène plus ou moins réussie. Quand on sort de ce cadre, on risque le dérapage, à preuve ces « selfies » récents de M. Macron avec des personnes peu recommandables. Derrière ce qui n’est que de la « com » aux yeux de certains, derrière les inévitables « éléments de langage » (autant dire langue de bois), M. Macron a quand même tenu des propos politiques sur l’Europe, la République ou l’écologie – des propos qui confirment la poursuite d’un engagement déjà critiqué dans ces colonnes.
On reproche par ailleurs à M. Mélenchon son emportement, tant verbal (« Je suis un parlementaire. La République, c’est moi ! Ma personne est sacrée… ») que physique (quand il porte la main sur policier et procureur). Mais il avait prévenu son monde. Qui ne se rappelle en effet ce dimanche de novembre 2010 où M. Mélenchon hurlait sur une estrade : « je suis le bruit et la fureur, le tumulte et le fracas » ? De deux choses l’une : ou il est d’un naturel bouillant ou il joue la comédie ; dans ce second cas, n’est-il qu’un « cabotin » (Mme Delarue, Boulevard Voltaire, 19 octobre), n’est-il pas plutôt un excellent comédien, parfaite illustration du Paradoxe sur le comédien de Diderot ? L’important reste pourtant que, en se référant régulièrement à Robespierre ou à Fidel Castro, en se comportant comme un conventionnel excité ou en soutenant ouvertement le régime de M. Maduro, il fait de la politique.
S’il est un grand animateur de notre vie publique, parfois même sympathique grâce à une bonne dose de parler vrai, M. Mélenchon ne constitue cependant pas un danger. En revanche, les propos de M. Macron, parce qu’il détient le pouvoir, sont inquiétants : vilipendant « populistes » et « nationalistes », il vient de réaffirmer qu’il ne changerait pas de politique européenne. Or, les élections européennes approchent et un échec des partis européistes, dont celui qui soutient le président de la République française, est aujourd’hui plausible si ce n’est probable. Cet échec, s’il devait advenir – ce que nous souhaitons -, pourrait avoir des conséquences politiques certainement très importantes. Dans cette perspective, on comprend mieux l’acharnement, largement médiatisé, d’une Justice à l’indépendance impossible contre les opposants « eurosceptiques » au pouvoir, Mme Le Pen et maintenant M. Mélenchon étant des cibles prioritaires. ■
Bien vu le distinguo entre les outrances et emportements de J.L.M. n’ ayant d’importance que ceux d’un député en dépit des qualités de tribun et le côté inquiétant , en effet , du » bagage » idéologique d’ E.Macron davantage que ses séquences de mauvais aloi .
Mais il y – a , aussi , Monsieur Philippe , caché derrière sa barbe et qui met en œuvre – avec des astuces d ‘énarque – les mesures pénalisant la population lorsqu’elle ne se peut défendre . C’est bien un Juppéiste ! mais rien de probant sur la réduction de la dépense publique digne d’ un pays socialiste .
Pourrait on noter , toutefois , et pour revenir au Président que sa dernière intervention non diluée , eut le mérite de pouvoir être suivie entièrement ( pas besoin d’éteindre ) au contraire des ennuyeux vœux du 31 XII 17 .
Le pouvoir travaille à la sauvegarde de l’Union européenne qui leur semble menacée lors des prochaines élections. D’où ces interventions tant contre le RN que la FI. Celam’asemblé évident.Mais Mélenchon pourtant habile en général tombe parfois dans le ridicule et moi, j’ai rigolé. Ce fut grotesque; Macron continue sont bonhomme de chemin contre la France qu’il déteste tout comme ses prédecesseurs. Faut il être surpris? C’est un bon républicain et financier de surcroit.