Eglise accueillant des migrants à Madrid © Getty / Mario Gutiérrez
Mardi 20 novembre 2018, 7h20 – L’ÉDITO CARRÉ
par
Manifeste migrations
2 minutes
Et si visionner ne vous suffit pas, voici le texte. Tout y est. Rien n’y manque. Sans commentaires… Vous les ferez !
Complément d’information en cours de journée : Inutile de regarder la vidéo. Sans en changer le titre, France Inter l’a fait disparaître d’Internet, et l’a remplacée par une autre anodine et banale, datant du 18.12.2017 … Y-a-t-il eu des critiques, des protestations ? Lire le texte, tout simplement. Scripta manent. LFAR
« Ce matin dans l’édito carré la publication d’un manifeste consacré aux migrations.
Et c’est le Muséum National d’Histoire naturelle qui est à l’initiative de cet opuscule de 80 pages dont l’ambition est d’apporter un éclairage scientifique sur ce thème universel des migrations qui suscite beaucoup de fantasmes.
Le Muséum a donc réuni une douzaine de scientifiques dans des disciplines allant de la génétique à la démographie en passant par l’archéologie, l’anthropologie et la sociologie pour faire le point sur les résultats de la recherche avec des faits et des chiffres vérifiables autour des formes très diverses de migrations.
Un travail très utile lorsque les loupes médiatiques et politiques nous parlent à longueur de journée de la « crise migratoire » en cours.
Et c’est l’occasion de se rappeler que s’il existe une propriété spécifique à tous les êtres vivants, c’est bien leur propension à se propager dans l’espace et dans le temps. La mobilité est même une condition au maintien de la vie sur terre. Et qu’il s’agisse des plantes, des animaux ou des hommes, la nature et les sociétés se sont construites sur un équilibre entre les déplacements et la stabilité.
Et que nous apprend ce manifeste sur les migrations humaines ?
Eh bien ! d’abord que le phénomène est une constante dans notre histoire.
Les femmes et les hommes bipèdes ont passé l’essentiel de leur temps à se déplacer. Nous sommes d’infatigables voyageurs. Et cela ne date pas d’hier. Il y a 1,8 millions d’années, les premiers représentants du genre homo ont quitté le berceau africain pour migrer vers l’Eurasie.
Ces déplacements qui n’ont plus cessé depuis, nous ont beaucoup enrichis biologiquement et culturellement.
Car une population isolée sans apport migratoire est une société qui s’appauvrit génétiquement au fil des générations. A l’inverse, lorsque les populations se dispersent, se différencient et échangent leur patrimoine génétique avec l’arrivée de nouveaux arrivants ; l’évolution adaptative s’en trouve favorisée.
La dispersion des graines chez les plantes ou des individus chez les animaux est un phénomène dynamique indispensable au maintien des populations. Particulièrement en cas de changement environnemental. Et ils ont été nombreux au cours de l’évolution.
D’autres faits intéressants dans cet ouvrage ?
Oui par exemple pour les phobiques des mouvements migratoires le manifeste précise que 97% des humains, vivent sur terre dans leur pays de naissance et que ce chiffre est étonnamment stable depuis plusieurs décennies.
Il nous rappelle aussi que les termes hospitalité et hostilité ont la même origine sémantique précisant que l’hospitalité est une crête sinueuse où entrent parfois en collision la nécessité d’ancrage des sociétés à des territoires pour construire des identités individuelles et collectives mais aussi la nécessité morale de responsabilité envers autrui fondée sur la conviction d’une humanité commune.
L’éthique de l’hospitalité figure dans l’article 13 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme signée en 1948. Son 70e anniversaire sera célébré le 10 décembre prochain.
En attendant le Manifeste du Muséum, sur les migrations sort jeudi dans les librairies et je vous le conseille chaudement. ■
Un exemple parmi tant d’autres de l’utilisation purement idéologique des connaissances scientifiques. Un article qui manifeste par ailleurs un réductionnisme typique consistant à traiter l’humanité comme une simple espèce biologique en ignorant sa dimension sociale et historique, la manière dont l’espèce s’est culturellement diversifiée et dont se sont construites les identités historiques. Bien sûr qu’il y a eu des migrations de tout temps, par exemple celles d’Attila venu ravager l’occident ou de Gengis-Khan, ou des anglo-saxons envahissant l’Amérique du Nord en provoquant des ethnocides des peuples indiens.. Ces idéologues veulent-ils le retour de ces phénomènes ? En France, des paléo-anthropologues nous ont doctement expliqué que les européens n’étaient après tout que des africains dépigmentés et donc que ces africains qui aujourd’hui arrivent en masse en Europe ne faisaient rien d’autre que venir chez eux. CQFD.
Alors! si la destinée de l’homme est réductible à celle des graines de poireau ou de pissenlit! Alleluia! Nous avons fait un grand pas!
Pour achever le relevé des fautes d’orthographe, en voici deux autres qui ont échappé aux correcteurs :
« ces déplacement qui n’ont plus cessé depuis, nous ont beaucoup enrichi s »
« la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme signé e en 1948 »
Bien à vous
Merci, chère Ariane. Les deux fautes sont corrigées. Il y en avait beaucoup d’autres. Ces gens-là sont nuls.
Par ailleurs, il faudra bien retrouver sur le net, la vidéo correspondant au texte. Elle a disparu …