Augustin d’Hippone
Par Rémi Hugues
A l’approche des Fêtes, Rémi Hugues propose une série de sept articles consacrés à l’actualité de la pensée de Saint Augustin, père de l’Eglise. Ils sont publiés chaque jour. Bonne lecture ! LFAR
Augustin dʼHippone, premier grand philosophe de lʼÉglise
Lʼessor du takfirisme est lié avec lʼirruption de la guerre de Gog et Magog, qui a démarré, comme le signala le président George W. Bush à son homologue Jacques Chirac, le 11 septembre 2001. « Les prophéties bibliques sont sur le point de s’accomplir, Gog et Magog sont à l’œuvre au Proche-Orient. Les attentats du 11 septembre, ajoute-t-il, en sont la preuve : une armée islamiste fondamentaliste mondiale menace le monde occidental qui soutient Israël[1]. »
Les armées dʼal-Qaïda et de Daech sont multi-ethniques, multi-nationales, mondiales. Augustin dit que Gog et Magog sont des peuples qui « sont sur la terre entière », en sʼappuyant sur le passage cité plus haut de lʼApocalypse où il est écrit que Gog et Magog sont des nations qui sont aux quatre angles de la terre.
« Quant aux peuples qu’il appelle Gog et Magog, il ne faut pas les entendre comme d’éventuels barbares établis en un lieu quelconque de la terre, qu’il s’agisse des Gètes et des Massagètes, comme le pensent quelques-uns en raison des initiales du leurs noms, ou d’autres peuples étrangers échappant à la juridiction de Rome.
Il nous est bien indiqué, en effet, que ces peuples sont sur la terre entière quand il nous est dit ʽʽles nations qui sont aux quatre angles de la terreʼʼ, et il ajoute que ces nations sont Gog et Magog. »[2]
En outre, Augustin dʼHippone sʼefforce dʼanalyser ces termes mystérieux de Gog et Magog à partir de leur signification étymologique : « Voici l’interprétation que nous avons trouvée pour ces noms : Gog, « toit », et Magog, « du toit », c’est-à-dire la maison et celui qui en sort. »[3]
Gog est lʼempire qui a expulsé de lui-même un royaume afin quʼil lui fasse la guerre, Magog. Autrement dit, Magog est engendré par Gog : lʼOccident a fait naître le takfirisme, comme en atteste la déclaration de Roland Dumas faite en juin 2013 sur La Chaîne parlementaire (L.C.P.) : dès 2011 « il se préparait quelque chose en Syrie », « lʼAngleterre préparait lʼinvasion des rebelles en Syrie ». « Cette opération vient de très loin, elle a été préparée, conçue, organisée… dans le but très simple de destituer le gouvernement syrien parce que dans la région il est important de savoir que ce régime syrien a des propos anti-israéliens. Moi jʼai la confidence dʼun ancien Premier ministre israélien qui mʼavait dit ʽʽon essaiera de sʼentendre avec les États autour et ceux avec qui on ne sʼentendra pas on les abattraʼʼ[4]. »
Dans un livre paru avant le Printemps arabe, lʼessayiste Gordon Thomas, spécialiste des services secrets, en plus dʼindiquer quʼIsraël, via le Mossad, est « très actif » en Irak, Syrie, en Iran et en Afghanistan, révèle que les milices qui ont lancé lʼoffensive en 2012 contre Bachar al-Assad avaient pour soutien lʼÉtat hébreu. LʼArmée syrienne libre (A.S.L.), sorte de couverture destinée à lʼorigine à masquer lʼaide apportée à Daech, est appuyée par lʼE.R.D. (le département des relations extérieures) du ministère israélien de la Défense, « lʼun des services les plus puissants et les plus mystérieux de lʼespionnage juif. »[5]
Gordon Thomas affirme en effet que la branche la plus importante de lʼE.R.D., le S.I.M., était « chargé de fournir une ʽʽassistance spécialeʼʼ à un nombre toujours croissant de ʽʽmouvements de libérationʼʼ en Iran, en Irak et, dans une moindre mesure, en Syrie et en Arabie Saoudite. »[6]
De même, quand le Hezbollah intervient dans le sud de la Syrie pour contrer lʼavancée des troupes takfiries, ces dernières voient leur allié israélien les soutenir en lançant une attaque, généralement par voie aérienne, contre les militaires du parti islamistes chiite libanais. Le premier ministre Benjamin Nethanyahou nʼavait-il pas prévenu la France que si elle embrassait la cause palestinienne elle serait châtiée par le terrorisme islamiste ?
Le mondialisme est tel le dieu des Étrusques Janus. Il est bicéphale. Première face : Gog, lʼatlantisme qui aspire à lʼhégémonie en semant partout le chaos. Deuxième face : Magog, qui rassemble ceux qui sont les victimes de ce chaos, et qui répliquent à cette violence par la violence. La maison et ce qui en sort. Il nʼy a pas de formule plus exacte que celle-là pour décrire la relation qui existe entre lʼO.T.A.N et Daech. Et cette formule nous la devons à saint Augustin.
Sans la sagesse de lʼévèque dʼHippone il serait beaucoup plus ardu dʼoser exprimer une thèse si subversive, à lʼimage du message de paix si subversif délivré par Jésus-Christ à lʼhumanité. (A suivre) ■
Excellent !
Fût un temps ( époque du Shah d ‘Iran ? C ‘est si ancien ) où il était admis que le pion occidental au Moyen – Orient jouait la carte iranienne , les Perses étant considérés comme ennemis héréditaires des Arabes ; selon l’adage , » les ennemis de nos ennemis sont des amis » .
Vint ensuite l’ Ayatollah qui enregistrait ses cassettes à Neaufle le Château et faisait larmoyer Roger Giquel aux informations ( un » Saint » vivant au 20 e , on ne croyait pas que ce fût encore possible )
Nouveau tableau , revenu au Pays , le Saint se révélant méchant barbu , l ‘ Occident s’alarma mais le vieillard était coriace ( très bonne hygiène de vie ( nourri avec un yogourt par jour ou peu s’en faut ) .
Enfin et nous y sommes , le Régime s’étant assoupli et devenu moins à craindre , voici les aboiements et les Arabes seraient mieux à manier que les Iraniens qu’il faudrait mettre à genoux ; quel retournement de situation et l’ oncle Sam marche en tête de cortège . C’est presque du Metternich !
Joyeux Noël !
Erratum : Fut au lieu de Fût .