par Louis-Joseph Delanglade
« Ils vont revenir » (10 juin 2013), « Daesh intra muros » (23 septembre 2014), « Guerre totale » (14 mars 2016) : ces trois titres, extraits de la liste des articles que nous avons consacrés à l’islamo-terrorisme dans ces colonnes, sont déjà une réponse au sujet redevenu brûlant du terrorisme.
Aujourd’hui, en effet, une échéance se précise puisque Mme Belloubet, ministre de la Justice, vient de confirmer et la prochaine sortie de prison d’une « trentaine » de jihadistes et le « rapatriement » de cent-trente individus prisonniers en Syrie. Les arguments fallacieux de M. Castaner, ministre de l’Intérieur (« ce sont d’abord des Français avant d’être des jihadistes ») et de M. Le Drian, ministre des Affaires étrangères (« les enfants [feront l’objet d’un] traitement spécial, au cas par cas, en relation avec la Croix-Rouge internationale et sous le contrôle des autorités judiciaires françaises ») peuvent donner bonne conscience à certains mais ne tromperont que ceux qui veulent bien l’être : que ces cent-trente soient français ou pas, enfants ou adultes, ce n’est pas la question. La seule question est : comment se débarrasser de cette engeance ?
La judiciarisation du terrorisme de guerre revient, dans les faits, à privilégier l’Etat de droit, c’est-à-dire à considérer le pouvoir judiciaire supérieur au pouvoir politique. En l’occurrence, cela nous conduira à quelques aberrations insupportables. On va ainsi juger, condamner et incarcérer quelques dizaines d’individus qui rejoindront les trop nombreux terroristes surpeuplant déjà nos prisons, soutenus par des familles et un entourage communautaire fanatisés, dans l’attente d’une sortie inévitable puisque forcément programmée par notre système judiciaire. Interrogé sur Europe 1, M. Kepel, spécialiste de l’islam et du monde arabe contemporain, décrit ces « revenants » (« les durs des durs […] auréolés de gloire ») ; il reconnaît que leur retour et la succession de procès qui s’ensuivra seront mal acceptés par l’opinion publique ; il affirme d’ailleurs que ni la Justice ni l’administration pénitentiaire n’ont pris la vraie mesure du problème posé ; mais il estime en fin de compte que ce sera la moins mauvaise des solutions. Résignation.
Tonalité différente sur France Inter, radio militante. Qu’on nous permette une citation un peu longue de M. Legrand, éditorialiste politique : « Bien sûr, plus personne ne croit en une déradicalisation certaine des individus, bien sûr le jihadisme prolifère en prison… Mais la France se doit d’offrir (avec la rigueur de la loi) un procès équitable, même à ses pires ennemis, une fois qu’ils ne sont plus en état de nuire. Il est une évidence en perte de vitesse, en ces temps d’illibéralisme rampant : on ne défend pas la démocratie avec les armes de la tyrannie… Sinon, les jihadistes, même du fond de leur prison ou de leurs tombes, auront partiellement gagné… » (7/9, 1er février). Notre réponse : la France se doit à elle-même et ne doit rien à ses pires ennemis ; elle n’a pas pour mission de défendre la démocratie et ce n’est qu’une fois mort qu’un jihadiste cesse d’être en état de nuire.
M. Delahousse, grand reporter à L’Obs, auteur de La chambre des coupables, propose enfin, devant caméras et micros, une approche très « gauche chrétienne » de la question. L’alternative serait simple : « la justice ou la guerre ». La guerre, cela a pu consister dans des « assassinats ciblés », option sans doute efficace mais devenue difficile voire impossible [rappelons ici les dires exactement contraires, et tout à son honneur, de M. Dumont, député LR]. En fait, « il faut militer pour que la justice trouve son chemin », aussi bien pour les « rapatriés » de Syrie que pour les milliers de radicalisés connus vivant sur notre sol. M. Delahousse ne nie certes pas que beaucoup de jihadistes sont des fanatiques irrécupérables et très dangereux. Il ne nie pas non plus que notre Etat de droit fait ce qu’il peut mais qu’il est pris de court : il y a un « trou dans la raquette» dit-il – métaphore inquiétante pour la sécurité nationale. Néanmoins, ce qui le motive, ce sont les quelques « brebis égarées ». Amen.
Vous ne voulez pas la guerre ? Vous l’aurez quand même car ceux d’en face la veulent, quelque forme qu’ils lui donneront (ce sont eux qui ont la main). Mieux vaudrait admettre cette évidence et accepter d’utiliser tous les moyens à disposition d’un pays en guerre. A s’y refuser, on court le risque encore plus grand de l’ouverture d’un « front intérieur ». Ce serait non seulement la guerre, mais la pire des guerres. ■
Terme exact Monsieur c’est scandaleux .
Je ne comprends pas ces tergiversations: ces gens là bien que Français parait-il se sont enrôlés dans une armée étrangère pour combattre la France et on fait des simagrées pour les garder bien au chaud quand ils refont surface d’une manière ou d’une autre..
Ce sont des soldats et ils sont prisonniers . La loi militaire doit s’appliquer et rien d’autre.un tribunal militaire statue et en cas de danger trop important, la France se défend. Il n’y a aucune raison d’attendre le prochain coup pour décider qu’il est vilain et qu’il faut le remettre en prison. On est gouverné par des traitres ; qu’on cesse de les écouter!
Soyons humains ET compréhensifs: OFFRONS leur un séjour illimité dans le paradis d’ALLAH, en formule « all inclusive », et bien sur un aller simple. Plus sérieusement laissons ces assassins en SYRIE ou ils seront traités comme ils le méritent. Notons que la proposition de Pierre Henri DUMONT, n’a pas été beaucoup reprise par ses confrères et consoeurs ,
Comme dit dit si bien Monsieur Poutine, :Moi, les terroristes, je les envoie à leur Dieu, à lui d’en faire ce qu’il veut dans l’éternité.
Le JDD défalque des 130 individus 15 criminels déférés déjà aux autorités irakiennes pour jugement, 75 mioches et quelques mineurs,
Restent 40 adultes, migales et hommes (soldats et plumitifs).
Vu le nombre d’enfants, donc de génitrices, on peut penser qu’il reste moins de 20 soldats et « comptables ».
S’il faut émettre une idée (et si les Kurdes ne les élargissent pas avant pour cesser de les nourrir), je pense que le noyau dur résiduel a sa place aux Kerguelen.
Idiot ? Pas tant que ça.
Ils risqueraient de convertir les pingouins. A moins qu’on ne leur laisse que les pingouins à manger.
Les belles paroles des Belloubet, Castaner et compagnie ne tiennent pas compte du fait que nous sommes en guerre, pas une guerre classique, mais une guerre larvée asymétrique, aux frontières floues, aux espaces indistincts,, auyx stratégies diverses.: Face à cette guerre qui nous désigne comme ennemis, nos responsables sont soient incapables de voir ce que l´on voit en encore moins capables de le dire et d´agir en conséquence. Soit ils capitulent avant même de s´être défendus, soit ils font le jeu de l´adversaire quand ils n´en forment pas les troupes avancées.
Les réponses doivent être multiples, cohordonnées, et faire avant tout le tri entre ceux qui nous soutiennent,, nos partenanires, et ceux qui voient dans notre soumission leur victoire.
Nous sommes en guerre.. Formons nois bataillons.
Le vrai problème est justement qu’ils voient très bien, et même qu’ils en voient plus que nous !
Le terrorisme et le mensonge sont les armes du faible, pas du fort.