Par Javier Portella
Sur les événements d’Espagne, nous attendons toujours avec intérêt les analyses de Javier Portella, grand connaisseur des dossiers et du terrain. On lira celle-ci avec un certain enthousiasme car semble se lever en Espagne un vent de réveil et de réaction. L’actualité, on le verra, n’est pas à la question rebattue en France du transfert des cendres de Franco. L’Espagne moderne s’occupe de son unité menacée, de son identité et de son destin. [Boulevard Voltaire, 13.01]. LFAR
Par delà le procès des putschistes catalans
Il vient de commencer à Madrid, devant le Tribunal Supremo (équivalent de la Cour de cassation), le procès contre les douze principaux dirigeants de la Generalitat de Catalogne au moment du putsch d’octobre 2017 par lequel ils ont essayé de scinder la Catalogne de l’Espagne.
Seul est absent, caché à Waterloo (dont il devait ignorer que le seul nom est déjà synonyme de défaite), Carles Puigdemont, le chef de la bande à ce moment-là.
Le procès sera long (on parle d’au moins trois mois) et les peines requises lourdes : une trentaine d’années pour le délit de rébellion, le plus grave délit contre la sécurité de l’État. Or, puisque nous aurons bien l’occasion de revenir sur ce procès tout au long de son déroulement, voyons plutôt ce qui se passe entre-temps en dehors du palais de justice.
Il se passe plusieurs choses.
Il se passe que 250.000 personnes sont sorties, dimanche dernier, dans les rues de Madrid afin d’élever leur voix contre la lâcheté d’un gouvernement socialiste (parvenu au pouvoir grâce aux voix des indépendantistes, communistes et anciens terroristes de l’ETA) qui était prêt à tout lâcher aux sécessionnistes catalans pourvu que ceux-ci continuent à le soutenir en votant le budget de l’année prochaine.
Il se passe que, parmi ces manifestants, il y avait aussi un certain Manuel Valls, quelqu’un qui aime jouer sur tous les tableaux (anti-indépendantiste d’une part, mais faisant des clins d’œil aux socialistes qui ne rêvent que de pactiser avec les indépendantistes, en même temps qu’il est farouche ennemi du seul parti identitaire populiste et unioniste, appelé Vox), tant et si bien qu’à force de vouloir être partout, il risque de ne se retrouver finalement nulle part : dans la meilleure des hypothèses électorales, il devrait se contenter d’un petit poste de conseiller municipal à Barcelone.
Il se passe aussi que, étant donné la clameur qui s’est partout élevée en voyant le gouvernement socialiste prêt à pactiser avec la sécession, celui-ci s’est finalement résigné à faire marche arrière. Il semble clair, au moment où j’écris ces lignes, que le budget ne sera pas voté et le gouvernement Sánchez (Photo) convoquera des élections à la fin avril.
Il se passe, enfin, que, depuis sa percée électorale en Andalousie, Vox, qui jusqu’à il y a six mois était un petit parti identitaire et marginal, continue à grimper de plus belle. Chaque fois qu’un meeting est organisé dans l’une ou l’autre ville de province, plusieurs centaines de gens ne parviennent pas à trouver de place et doivent rester massés dehors.
Tous les sondages s’accordent aussi à créditer Vox d’au moins 15 % des suffrages lors des prochaines élections, devançant même Podemos, un parti qui, perdu dans les délires sociétaux du féminisme, de l’idéologie du genre et de l’immigrationnisme, se trouve de plus en plus déchiré par toutes sortes de disputes internes. ■
Doit-on considérer comme une « bonne nouvelle » la montée en puissance la montée d’un parti extrémiste réactionnaire? LFAR reçoit sans doute avec joie cette « bonne nouvelle »-là…C’est ce qui me sépare de LFAR par ailleurs si riche d’enseignements..Je suis royaliste démocrate, partisan d’un régime parlementaire constitutionnel dont tous les responsables politiques à tous les niveaux sont élus librement. Sans les institutions intermédiaires, il n’y a plus de démocratie représentative, ni participative mais du populisme, de la démagogie..Le Roi Felipe VI , non élu mais héritier d’une dynastie, respecte scrupuleusement les institutions intermédiaires de son pays: c’est un modèle d »avenir royal que je souhaite pour la France.
Je répond à NOEL que je suis tout à fait d’accord avec lui sur le modèle d’avenir royal qu’il souhaite .pour la France .En revanche dans le cadre d’une monarchie constitutionnelle, l’assemblée législative doit être composée de membres de la gauche dont Noel semble faire parti mais également de droite.Alors pourquoi traiter Vox de » parti extrémiste réactionnaire » sous prétexte que ses idées ne sont pas les vôtres Mr NOEL.. Vox est un parti assez similaire au Rassemblement National en France le quel a toute sa place dans nos assemblées législatives ,régionales ,départementales et municipales ;Il est bien normal qu’il en soit de même pour Vox sans pour autant traiter ce parti d’extrémiste comme le fait de façon ridicule et extrémiste certains membres de la gauche française.
La meilleure nouvelle de toutes est que M. Sanchez va bientôt mordre la poussière. Cet homme-là,une sorte de Zombi sorti d’un Manga, rêvait de retourner à l’Espagne du Frente Popular de 1936. Ce faisant, il oubliait que depuis cette date l’Espagne avait profondément changé et qu’aucun Espagnol sensé n’a envie de revivre les horreurs d’une guerre civile ainsi que ses conséquences. D’autant que l’Espagne est membre de l’Union Européenne, qu’elle a un roi remarquable et que son économie est prospère.
Bien sûr que le FN a toute sa place dans les assemblées élues: il émane du vote de membres du peuple:: il serait illégitime de l’interdire…Mais si le FN devenait majoritaire,respecterait-il les autres forces politiques élues? Il est au moins permis d’en douter…Mais je suis d’accord sur un point essentiel: un Roi, non élu, héritier de la dynastie historique nationale,capétienne, clé de voûte d’institutions démocratiques élues, premier Serviteur de la nation,, premier représentant symbolique de cette nation à l’extérieur comme à l’intérieur: c’est une lourde charge très délicate: en Espagne, le Roi mérite le respect de tous pour la manière dont il s’en acquitte
Ce que l’on peut critiquer dans le raisonnement de notre ami NOEL Hugues, ce n’est pas qu’il ait du goût pour la démocratie – après tout, nous n’avons jamais été pour une tyrannie, ici – c’est que ce soit une religion, une valeur suprême à quoi tout peut être sacrifié et qui ignore tout le reste.C’est l’erreur de la démocratie à la française qui est d’essence révolutionnaire et religieuse au contraire de la plupart des autres démocraties.
Ce que l’on peut encore critiquer c’est que notre ami prend pour argent comptant et reprend à son compte toutes les étiquettes, les exclusions, les préjugés moralisateurs de la doxa, sans esprit critique, sans les passer au crible de la connaissance et du bon-sens.
Dans cet article, il s’agit de l’Espagne, de son existence en tant que nation, de son histoire, de son identité, de sa diversité, de son unité menacée, de ses peuples et de ses rois, restaurés par le général Franco, après 40 ans d’une dictature bienfaisante pour l’Espagne à qui cette dictature a évité l’anarchie sanglante et / ou la soviétisation.
Aujourd’hui, grâce à l’énergique discours du roi Philippe VI au plus fort de la crise séparatiste catalane, l’Espagne réagit pour préserver son unité, c’est à dire son existence, et refuser la résurgence des luttes fratricides du siècle dernier, résurgence que le PSOE provisoirement au pouvoir tente d’organiser.
Considérant ces enjeux majeurs, faut-il commencer par stigmatiser Vox sans trop savoir d’ailleurs ce qu’il est, sauf ce qu’en a dit BFM. Ce n’est pas raisonnable.
Quant à la France, la politique de notre ami est confuse et, qui plus est, inactuelle. En gros, il veut conserver tous les rouages d’un Système que les Français méprisent et rejettent dans leur grande majorité, et en qui ils n’ont plus aucune confiance. Le vieux parlementarisme classique, hérité des XIXe et XXe siècle a sans-doute fait son temps. Et sans-doute faut-il inventer et / ou retrouver une forme nouvelle de démocratie. Ou une forme ancienne réactualisée. C’est drôle : on dirait que notre ami NOEL Hugues ne suit pas l’actualité.