Mike Pence – Mike Pompeo
Antoine de Lacoste
Deux sommets internationaux concurrents se sont tenus, le 14 février dernier : l’un à Varsovie, à l’initiative des États-Unis, et l’autre à Sotchi, sous l’égide de la Russie.
Le sommet de Varsovie était intitulé « La paix et la sécurité au Moyen-Orient ». Derrière ce titre onctueux et rassurant se cachait, en réalité, un objectif plus vraisemblable : comment neutraliser l’Iran ? Car l’Iran est l’ennemi numéro un actuel de l’administration américaine.
C’est le vice-président américain, Mike Pence, qui était aux manettes à Varsovie. Le ghota du monde sunnite était représenté : Arabie saoudite, Yémen, Jordanie, Égypte, Tunisie, Maroc, Émirats arabes unis. Israël également, bien sûr, que le régime iranien inquiète au plus haut point. Manquaient à l’appel le Qatar, fâché avec Riyad, et la Turquie, en froid avec Washington.
Mike Pompeo, le secrétaire d’État américain, a résumé l’ambiance : « Il n’est pas possible d’atteindre la paix et la stabilité au Moyen-Orient sans affronter l’Iran. » Ce qu’il y a de distrayant, avec les États-Unis, c’est que leur volonté de paix est toujours contrariée par des méchants à qui, la mort dans l’âme, il faut faire la guerre.
Mais l’Iran n’est pas l’Irak ou la Serbie et on ne peut pas aussi facilement lancer l’aviation de l’OTAN sur Téhéran pour lui apprendre où est le camp du bien. Surtout, il manquait l’Europe à ce sommet, à commencer par la France et l’Allemagne, qui n’ont envoyé que des représentants de second plan à Varsovie. Les Européens sont très réticents sur la stratégie américaine contre l’Iran, dont ils ne voient pas où elle peut mener. Une piste apparaît tout de même assez clairement : en marge du sommet se tenait Rudy Giuliani, l’ancien maire de New York, qui a rencontré des Moudjahidine du peuple, mouvement d’opposition iranien en exil. Giuliani, avocat personnel de Trump, a clairement appelé à un changement de régime en Iran.
Mais ce ne sont pas les sanctions américaines contre Téhéran qui vont lui attirer les sympathies du peuple iranien qui en souffre cruellement.
Pendant ce temps, à 2.000 kilomètres de là, Poutine, Erdoğan et l’Iranien Rohani discutaient, à Sotchi, de l’avenir de la Syrie. Les avancées ont été maigres : Erdoğan, qui a renoncé à sa demande de changement de régime à Damas, fait du problème kurde sa priorité absolue et il exige l’élimination des YPG (branche armée kurde) de l’est de l’Euphrate. Position qui ne peut que réjouir la Syrie, qui attend avec impatience de retrouver sa souveraineté territoriale. Mais cela passe, bien sûr, par le retrait américain, toujours reporté.
Poutine, de son côté, aimerait bien régler la question de la province d’Idleb, où des dizaines de milliers d’islamistes sont regroupés sous l’égide de l’ex-Front al-Nosra, Hayat Tahrir al-Cham. Mais les troupes turques sont bien installées dans la région et Erdoğan n’a qu’un langage : Idleb contre les Kurdes. Rohani observait cela avec détachement, tout en renforçant son implantation sur le territoire syrien. Mais il faudra bien trouver un accord pour éliminer ce nid d’islamistes qu’est Idleb. ■
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Politique politique pffff. Ce bastion Islamiste devait être liquidé depuis belle lurette. Il est temps que l’occident prennent sa défense et sa sécurité en main. Maintenant quand au retour des femmes des terroristes ces assassins aucune faveur ne doit leurs être accordées qu’elles restent ou elles sont et les gosses avec.
Monsieur de Lacoste a bien vu deux sommets tenus pour rien.
A Varsovie le confinement de l’Iran et sa subversion ultérieure n’a mobilisé, sauf Pence et Netanyahou, que des pays incapables au sol.
On pourrait y ajouter la convocation avortée du Groupe de Visegrad à Jérusalem dans une séquence de contournement de la diplomatie de Mogherini sur le traité nucléaire. Les Polonais sont donc antisémites ? Quelle découverte ! et les trois autres, non ?
A Sotchi, la reconstruction de la Syrie n’a pu avancer puisque les participants sont impécunieux. Qui d’ailleurs paiera le relèvement des villes ? Les pigeons habituels ?
La Russie va faire les comptes et Poutine se souviendra peut-être que louis XVI avait vidé les caisses au seul bénéfice des Insurgents. Maintenant, il réduit les pensions de retraite déjà minces et voit sa popularité fondre comme neige à la débâcle.
Trump, lui, n’a jamais les caisses vides. Il les remplit de faux dollars (ils le sont tous) et est à la tête d’une dette abyssale.